No 127 – série 2024-2025
Évangile du lundi 27 janvier – 3ème semaine du temps ordinaire
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« C’en est fini de Satan » (Mc 3, 22-30)
En ce temps-là, les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Ce Jésus est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. »
Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison.
Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. » Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. »
Méditation – Satan et le homejacking
Homejacking… n’est-ce pas ce que Jésus est en train de nous présenter comme une technique employée par Satan ? Plus l’homme est fort, plus il faudra de liens pour le contenir pendant que sa maison se fera dévaliser. Nous pouvons en faire une liste non exhaustive :
– liens de l’emprise, de la séduction, ou d’un amour possessif,
– liens de la dépendance et celle-ci ne se limite pas aux substances que nous pouvons ingérer,
– liens de la peur, du regret, de la culpabilité…
Je vous laisse continuer cette liste à la Prévert en fonction de votre vécu, et de vos combats…
Avoir le courage de nommer les liens, de chercher l’aide nécessaire pour vivre la guérison, donne une force nouvelle pour déjouer l’œuvre du mal. N’est-ce pas une composante de chacune de nos existences ? Nous sommes tous confrontés, à un moment ou à un autre, à ces liens qui nous entravent et nous éloignent de notre véritable identité. Délier les liens du péché dans le sacrement de réconciliation, sur le chemin du repentir, permet de restaurer l’homme fort dans son intégrité et sa beauté premières, quel qu’ait été son égarement. En le comprenant, nous pouvons devenir les uns pour les autres un lieu de soutien et de réconfort, où chacun est appelé à contribuer à la guérison des autres. Alors de quoi aurions-nous peur ?
La seule peur qui pourrait nous habiter est celle que Jésus expose aux scribes qui le suspectent et l’accusent d’agir par le pouvoir même de Satan. Il les a pris près de lui, comme il le fait pour ses apôtres, et les met en garde contre cet esprit de jugement, qu’il qualifie de « péché contre l’Esprit », le seul qui ne puisse conduire au pardon. Se poser en juge, en disqualifiant même les actes portant un fruit bénéfique, voilà l’exact chemin inverse de l’empathie, de la miséricorde et du pardon. Le jugement envers autrui mène à un enfermement de soi-même, nous privant de toute issue. Il ne s’agit pas, bien sûr, de renoncer à tout esprit critique et de ne plus exercer son discernement, mais de trouver le bon positionnement de l’être qui se sait pécheur pardonné : le regard alors peut percevoir ce qui est l’œuvre de Dieu et en rendre grâce.
Sr Marie-Emmanuel Raffenel, OP – raffenel@gmail.com
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