Méditation quotidienne du vendredi 31 mai : Ce Dieu visiteur (No 257 – série 2023-2024)

Évangile du Vendredi 31 mai Visitation de la Vierge Marie (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Lc 1, 39-56

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.

Méditation

Nous finissons le mois de mai, le mois de Marie, en célébrant la Vie. La Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth nous parle davantage d’une autre visitation plus extraordinaire dans nos vies : celle de Dieu. Ce texte nous pose donc une double question : Dans quelle mesure, je me laisse visiter par Dieu ? et Dans quelle mesure, je laisse à Dieu de visiter son peuple par, avec et en moi ? Et le cœur de cette Visitation tourne toujours autour d’une naissance, celle de Jésus en Marie, qui est la Mère de tous les enfants de Dieu, et d’une naissance qui doit survenir et se poursuivre en chacun.e de nous. Le Fils de Dieu veut naître en nous pour que nous puissions naître en Lui et propager cette naissance à travers le monde et les siècles.

Fermons les yeux et mettons-nous en présence de Marie qui vient nous visiter; en fait, elle est toujours au cœur de tous nos moments de vie… et de prière. Elle est là en notre maison intérieure et comme une mère penchée sur son enfant, lui susurrant avec tendresse son nom unique. Elle se fait porteuse de la Parole unique du Père, qu’est son Fils. Et si nous laissons cette Parole glisser en nous jusqu’à l’oreille du cœur nous serons saisis par sa joie qui est la joie même du Père de nous engendrer en son Fils dans l’Esprit.

Oui, laissons cette Parole se glisser avec toute sa puissance créatrice en nous afin qu’Elle suscite notre parole de Dieu dans l’Unique Parole. Laissons-la littéralement nous prendre aux entrailles. Laissons-la tressaillir de Vie, d’être et de mouvement en nous. Laissons-nous remplir par l’Esprit Saint pour qu’Il suscite en nous la Vie de Dieu et que notre propre vie prenne racine en cette Vie. 

Vivons la bénédiction d’une vie appelée à vivre de la Vie même de Dieu. Ces paroles sont pour nous : « Tu es bénie entre toutes et tous, et le fruit de tes entrailles est béni ». Car, nous devons bien le comprendre et, surtout, l’expérimenter, car comme nous sommes chacun.e une parole de Dieu unique, personne n’est béni comme chacun.e de nous. Nous portons une bénédiction irrépétible, car Dieu crée de l’unique. Éprouvons vraiment, et attardons-nous y, à ce Fils qui s’incarne en nous et qui déplace avec Lui toute la Trinité.

Comme Marie qui a dit « qu’il me soit fait selon ta parole », croyons « à l’accomplissement de cette Parole qui se dit en nous de la part du Seigneur ». Et si notre foi chambranle, demandons à Marie de suppléer à notre pauvre foi. Elle, notre Mère, ne peut que désirer nous aider, nous communiquer les grâces dont nous avons besoin pour vivre l’Incarnation de son Fils en nous et pour devenir à sa suite les apôtres de sa Visitation.

Le Magnificat qu’elle chante dans l’allégresse est l’expression vivante d’une vie complètement changée de l’intérieur, d’un être qui devient de plus en plus enté en la Sainte Trinité. Bien sûr, nous saisissons notre pauvreté, pour ne pas dire nos misères, nos superbes, le vide de nos prétendues richesses, etc. Mais la Lumière qui nous envahit n’en est pas une de jugement mais de miséricorde. Elle une onction amoureuse où tout en nous est embrassé et embrasé par l’Amour infini de Dieu.  Une Vive Flamme d’Amour nous communique toute la beauté de qui nous sommes aux yeux de Dieu. Notre âme entière exalte en l’Amen du Fils, Amen qui devient la respiration de notre âme, et notre esprit exulte en l’Esprit de Dieu, les deux entraînés dans les confins de Dieu dans la béatitude sans fin. Le Puissant fait en nous, pour chacun.e de nous, des merveilles par le Fils qui nous partage la sainteté de son Nom !

Entrés ensemble dans le Livre de Vie, dans la grande généalogie qui remonte au Dieu trinitaire, nous goûtons ici et maintenant, déjà, une vie éternelle. Le Dieu trinitaire est célébré en nous et notre vie devient ainsi liturgie de louange et d’adoration au Dieu vivant.

Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)

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