Méditation quotidienne du vendredi 24 mai : Le mariage (No 250 – série 2023-2024)

Évangile du Vendredi 24 mai 7ème Semaine du Temps Ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Ce que Dieu a uni, que personne ne le sépare ! » Mc 10, 1-12

En ce temps-là, Jésus arriva dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain. De nouveau, des foules s’assemblèrent près de lui, et de nouveau, comme d’habitude, il les enseignait. Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »
De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. »

Méditation

Encore une fois, les pharisiens sont jaloux de Jésus, car le peuple écoute ses enseignements et la popularité de Celui-ci croit, mettant en danger leur autorité religieuse sur le peuple. Ils essaient donc de prendre, une fois de plus, Jésus au piège en le mettant dans l’embarras. Ils Lui demandent d’interpréter une des nombreuses règles juives, qui constituent les préceptes à observer par le peuple, venant de la loi de Moïse. À propos du sujet soulevé, Jésus leur demande de préciser la prescription de la Loi. On se rappelle que Jésus a dit dès les débuts de son ministère : « Je ne suis pas venu abolir la Loi ou les Prophètes, mais l’accomplir. » (Mt 5, 17) Oui, l’accomplir, non seulement d’après la lettre, mais en accord avec les commandements de son Père.

Tout en comprenant ce que les pharisiens essaient de faire, soit de le prendre en défaut devant le peuple qui l’admirait, Jésus explique toujours le pourquoi de la Loi et essaie d’amener ses interlocuteurs plus loin pour faire de la Loi, une Loi parfaite. À plusieurs reprises lors de ses enseignements, il utilise l’expression suivante : « Jusqu’à maintenant, il vous a été dit…, mais Moi je vous dis…. »

Selon la Loi de Moïse, il était permis de renvoyer son épouse en établissant un acte de répudiation. Ce que le texte ne dit pas, et que les pharisiens savaient parfaitement, c’était que la répudiation de la femme par son mari n’était possible que dans de rares cas. Soit, lors de manquements très graves tels que : la lèpre incurable, une condamnation à vie, une maladie honteuse, une inconduite sexuelle, ou d’autres causes aussi importantes rendant impossible la continuité du mariage entre les conjoints. Dans chacun des cas, les responsables religieux devaient juger la cause de la demande de répudiation et donner ou non leur accord.

Or, avec le temps, les femmes étaient répudiées pour des motifs quelconques et cela causait de la discorde au sein du peuple, car les pharisiens rendaient des jugements presque toujours favorables pour l’homme, sauf peut-être pour les ennemis du Sanhédrin ou pour les gens pauvres. Jésus connaissait très bien cette façon de faire et c’est la raison pour laquelle Il rappelle les fondements du mariage entre l’homme et la femme et son indissolubilité venant de Dieu. En effet, pour Jésus, Dieu les a créées pour qu’ils s’unissent et ne fassent qu’un et Dieu vit que cela était bon…

Si Moïse a permis la répudiation, c’est pour éviter de trop graves discordes dans les couples et des comportements néfastes pour leurs enfants. Il n’a jamais voulu que la femme soit vue comme un objet ou pour une créature moindre que l’homme. Au contraire, Dieu les a créés tous les deux égaux, libres et dignes de respect.

Sachez qu’à l’époque, la femme une fois répudiée se retrouvait seule, sans travail, sans argent et sans soutien de la part de ses proches. Pour la plupart d’entre elles, elles n’avaient pas d’autres choix que la prostitution pour survivre. Et nous le savons, au temps de Jésus, la prostitution était très peu tolérée et sujette à la lapidation, pour ne pas dire la mort. Voilà pourquoi Jésus était si catégorique dans sa réponse aux pharisiens, parce que ceux-ci, par leur jugement, forçaient la femme à bafouer son serment de fidélité rattaché au mariage.

C’est dans ce contexte, que Jésus va dire à ses disciples, que si l’homme ou la femme renvoie son ou sa partenaire sans raison valable, et en épouse un ou une autre, il ou elle devient adultère. Jésus sait pertinemment que dans toutes les affaires humaines, il y a toujours des injustices face aux règles que l’homme se donne pour vivre en paix. En faisant cet énoncé, Il retourne le jugement injuste vers celui ou celle qui abuse de la Loi à des fins personnels afin d’aller vers d’autres partenaires pour apaiser leur désir.

Encore de nos jours, l’infidélité dans le couple est une chose très difficile à vivre. Cela entraîne de grandes souffrances, autant physiques que psychologiques. Il nous faut rechercher l’aide de Dieu pour traverser de telles situations et arriver à ouvrir la voie au pardon et ainsi permettre aux partenaires de réinvestir dans leur union, en rétablissement la communication, la confiance et l’intimité. Cette approche est un excellent moyen d’honorer Dieu et de respecter sa volonté suite à l’engagement sacré qui a été pris l’un envers l’autre en sa présence.

Finalement, il y a une façon de vivre qui englobe la justice humaine avec ses règles et ses lois et c’est en mettant au premier plan l’amour pour Dieu, pour soi et pour l’autre. Cela rejoint le commandement que Jésus donna à ses Apôtres le soir du jeudi saint qui est : « Aimez-vous les uns les autres. » (Jn 15, 9-17) Ainsi, nous demeurerons dans son amour et sa Joie sera en nous et y demeurera.

Martial Brassard (martial_brassard@hotmail.com)

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