Méditation quotidienne du vendredi 2 février : La célébration de la venue de la lumière dans le monde (No 138 – série 2023-2024)

Image par tizman supreme de Pixabay

Évangile du Vendredi 2 février – Présentation de Jésus au temple4e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Mes yeux ont vu ton salut » Lc 2, 22-20

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »
Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »
Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de 84 ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

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Méditation

Prenons un moment pour remettre en perspective cet évènement tout à fait spécial de la présentation de Jésus au Temple par Marie et Joseph. Après une période de 4o jours, suite à la naissance d’un enfant, la loi établie par Moïse exigeait que la mère de l’enfant se présente au Temple pour un rituel de purification. Et si le nouveau-né était un garçon et le premier du couple, le père devait racheter l’enfant à Dieu, puisque celui-ci appartenait au Seigneur. C’est dans ce contexte de respect de la Loi juive que les parents se présentent au Temple avec Jésus.

C’est alors qu’un vieil homme appelé Syméon venu au Temple poussé par une intuition interpelle les parents en leur disant les paroles relevées aux versets 30 à 32. À venir jusqu’à ce moment-là, Marie et Joseph portaient dans le silence de leur cœur le secret entourant Jésus. Voilà qu’un homme tout à fait ordinaire et inconnu leur confirmait la mission de Jésus, comme étant le Sauveur tant attendu et Celui qui apportera la Lumière dans le monde, procurant ainsi une grande joie à Marie et Joseph.

Ici, il est important de noter que ce n’est pas un prêtre chargé des rites du culte au Temple, ni un membre du Sanhédrin qui dévoile la vérité au sujet de Jésus, mais un simple fidèle. On pourrait dire que l’Esprit choisit des personnes au cœur et l’esprit ouvert et ayant une bonne volonté pour y déposer le don de la révélation de Dieu. Sans doute que Syméon possédait ces prérequis de toute personne désireuse de cheminer vers Dieu. Syméon avait attendu dans la foi et l’espérance pour voir un jour l’Enfant de Lumière promis au peuple d’Israël.

Cependant, Syméon avait un autre message à livrer et ce dernier était plus pénible à entendre par les parents, spécialement pour Marie. Syméon rappelait les paroles du prophète Isaïe au chapitre 43 où il est dit que Jésus ferait don de sa Vie à l’humanité et de quelle manière atroce cela se produirait et les souffrances qu’elle vivrait.

Voici qu’arrive Anne, femme mâture en âge, au service du Temple depuis de nombreuses années adepte de jeunes et de prières. Elle vient vers Marie et l’enfant pour louer Dieu, c’est-à-dire reconnaître la présence du Tout-Puissant dans tout ce qui est présent et à venir. Rappelant ainsi à Marie qu’elle aurait la présence de Dieu auprès d’elle pour tous les moments qu’elle aurait à vivre d’heureux et de plus difficiles, comme mère du Sauveur.

À l’instar de Syméon et d’Anne, nous sommes invités à bien nous préparer dans la foi et la prière pour parvenir à entendre ce que Dieu a à nous dire. Pour certains cela prendra la forme d’une parole qui surgit du cœur, pour d’autres une certitude qui se dépose dans l’esprit, pour d’autres encore l’invitation à poser un geste bien simple envers l’autre ou l’environnement, etc.

Se mettre à l’écoute du Seigneur ne changera pas qui nous sommes. Bien au contraire, Il révélera ce à quoi nous sommes invités pour devenir l’être qui demande à vivre en nous. Syméon et Anne n’ont pas eu besoin de quitter ce qu’ils étaient, leur vie habituelle pour en prendre une autre afin d’exercer leur appel. Ils ont tout simplement fait de leur temps d’attente un temps de purification pour ne pas manquer le jour où ils auraient à prophétiser leur message et/ou à poser le geste, dire la parole qui réconforte pour l’autre dans la tourmente.

Souvent, la peur de perdre notre liberté nous éloigne de l’écoute du Seigneur. Quelle va être la nature de la tâche qu’Il va me confier ? Vais-je perdre les bienfaits que ma vie m’apporte ? Comment serais-je perçu par mes proches et ami.e.s ? Autant de questions bien légitimes. C’est en posant un regard sur Syméon et Anne que l’on perçoit que leur appel s’est incarné très lentement, et avec le temps il est devenu un désir qui s’est incarné par une immense joie en la présence du Christ.

Révéler, annoncer et louer sont des choses bien simples, qui produisent une telle joie puisqu’elles ont été faites en lien avec la mission du Christ pour le monde. Croire à un Dieu trinitaire qui s’est donné à nous afin de vaincre le mal et nous apporter la paix par son Fils, voilà le grand mystère à découvrir dans tout ce que nous sommes invités à faire. Ainsi, nous serons des lieux d’incarnation de la Lumière du Fils et des collaborateurs et collaboratrices à la mission de Jésus pour notre monde.

Martial Brassard

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