Évangile du vendredi 10 mai – 6e semaine de Pâques (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Votre joie, personne ne vous l’enlèvera » Jn 16, 20-23a
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie. La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde. Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera. En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. »
Méditation
« Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, puis encore un peu de temps et vous me verrez. » (Jn 16, 16) C’est à la suite d’interrogations des Apôtres à propos de cette Parole, juste avant son arrestation, que Jésus va tenter de les rassurer en leur précisant ce qui va se passer dans les jours et les mois à venir. Comme on le constate à la lecture de cet extrait d’Évangile, Jésus n’essaie pas de leur cacher la vérité au sujet de ce qui les attend. Il leur dit qu’ils vont pleurer et se lamenter.
En effet, lors de son départ, ils seront dans les larmes et dans l’incompréhension de ce qui se passe. Nous aussi, nous avons à vivre des deuils. Et pendant cette période, il y a une étape où la raison perd tous ses repères du sens de la vie. On n’arrive pas à trouver les réponses aux nombreuses questions qui nous viennent à l’esprit. Pourquoi cela m’est-il arrivé? Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter cela? etc… Et puis débute l’étape de la grande braille où les pleurs abondent et que l’on ne réussit pas à freiner.
Jésus leur dit aussi qu’ils seront seuls à vivre cela, car le reste du monde, c’est-à-dire les Membres du Sanhédrin, les prêtres, les scribes, les pharisiens et beaucoup de marchants et habitants de Jérusalem se réjouiront à ce moment-là, puisque la crainte et les bouleversements que Jésus suscitait en eux et dans le peuple par sa présence et ses enseignements seront écartés par sa mort.
Toutefois, Jésus leur donne une espérance pour vivre ce drame. Il leur dit de tenir bon, car leur peine se changera en joie lorsqu’Il les reverra après sa résurrection. Cela rejoint la béatitude au sujet des personnes qui vivent une période de deuil. « Heureux ceux et celles qui sont dans le deuil (les affligés), car ils seront réconfortés (consolés). (Mt 5, 5) » Et enfin de bien leur faire comprendre, Jésus va utiliser l’exemple de la joie vécue par la femme lorsque celle-ci donne naissance à un nouvel enfant, allant jusqu’à oublier les souffrances vécues avant la venue du nouveau-né.
Jésus promettait à ses Apôtres, de façon parfois difficile à comprendre, qu’Il les reverrait après sa mort. Or, nous savons d’après les écrits des évangélistes que cela s’est produit à plusieurs reprises et durant de longs moments après sa résurrection.
Ici, j’aimerais vous partager une expérience spirituelle vécue lors d’un deuil que je vivais depuis plus de 18 mois. Le chagrin était tellement grand, que même la joie des petites choses de la vie quotidienne, comme manger, dormir, écouter un bon film, etc. avait disparu. Il ne m’a suffi que de quelques secondes où j’ai senti la présence du Divin en moi, pour effacer toute la souffrance et la tristesse et goûter à nouveau la joie de vivre. On peut comprendre que la promesse de Jésus de la grande joie produite par ses visites et par le don du souffle de l’Esprit les a portés durant tout le temps de leur ministère, sans que personne ni aucune difficulté de la vie n’ait pu leur enlever.
À la fin du texte, Jésus ajoute le commentaire suivant : « En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. » En effet, toutes les questions se rapportant au fait que Jésus était-Il vraiment le Christ attendu depuis si longtemps, et sur la compréhension de tout ce qui avait été écrit à son sujet, seraient enfin terminées. Le temps du « vouloir-savoir » prendrait fin une fois pour toutes.
Une nouvelle ère débutera et ce sera le temps du « connaître ». Connaître ce qu’est le Père et le Fils, car l’Esprit qui descendra sur eux sera l’Esprit de Jésus et l’Esprit du Père. (Jn 20,22) En Lui, ils vivront l’Amour et la Vérité et ils s’éveilleront à la Connaissance des connaissances, c’est-à-dire à la compréhension de tout ce qui se passe dans notre monde vu à travers les yeux de Dieu, ainsi que l’amour et l’espérance que le Père porte pour chaque être humain.
Aujourd’hui, sommes-nous en mesure de nommer les signes confirmant la présence de l’Esprit de Jésus et du Père en nous ? Et si non, à la lecture de l’extrait de cet Évangile et dans l’attitude des Apôtres avant l’arrestation et la mort de Jésus, osons adresser au Père cette humble demande : Ouvre Seigneur notre intelligence aux Écritures, afin d’entrer dans cette relation intime avec l’Esprit de ton Fils, pour nous-mêmes et pour tous ceux et celles que nous côtoyons et qui portent les souffrances du deuil. Permets-nous de leur témoigner de l’espérance de la joie éternelle promise par Jésus.
Martial Brassard (martial_brassard@hotmail.com)
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