Le bonheur, le désir d’origine divine – Méditation du vendredi 1 novembre 2024

No 54 – série 2024-2025

Évangile du vendredi 1er novembre TOUS LES SAINTS

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » Matthieu (5, 1-12a)

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

Méditation – Le bonheur, le désir d’origine divine

Le désir du bonheur est profondément présent dans l’être humain. Chacun de nous rêve du vrai bonheur et aspire à l’atteindre. Le concept de bonheur est parfois compris de différentes manières.  Pour les Israélites de l’époque biblique, il était principalement associé à l’expérience de la prospérité, du bien-être, de la santé, du succès, d’une descendance nombreuse et d’une longue vie. Le monde moderne, à ce concept, ajouterait peut-être la carrière, la beauté, le prestige, le pouvoir. Contrairement aux Israélites qui y voyaient une bénédiction de Dieu (cf. Dt 28, 1-3.11), l’homme moderne, détaché de Dieu, y voit le résultat de ses propres efforts, quelque chose qu’il crée pour lui-même et dont il bénéficie durant sa vie terrestre.

Le Christ, dans les béatitudes, renverse complètement ce concept de bonheur en ouvrant devant nous l’horizon de l’éternité.  Il ne rejette pas le bonheur « à taille humaine » dont nous venons de parler, mais Il veut nous rappeler que ce bonheur terrestre est incapable de satisfaire le cœur de l’être humain, créé à l’image de Dieu. « Ce désir est d’origine divine ; Dieu l’a implanté dans le cœur de l’homme pour l’attirer à Lui, car Lui seul peut le satisfaire » (CEC 1718). Les Béatitudes prononcées par le Christ répondent à ce désir. Elles nous invitent à la nouvelle alliance avec Dieu, à la nouvelle vision de notre vie quotidienne éclairée par la perspective éternelle.

Il est d’ailleurs symbolique que « Jésus gravit la montagne » pour enseigner. Dans la Bible, la montagne est considérée comme le lieu où Dieu se révèle. Le mont des Béatitudes devient le « nouveau Sinaï » et aussi le lieu de prière de Jésus, « face à face » avec le Père. Nous pouvons considérer les béatitudes comme un nouveau « décalogue » du chrétien, « un nouveau programme de vie pour se libérer des fausses valeurs du monde et s’ouvrir aux biens véritables, présents et futurs » (Benoit XVI, Angelus, le 30 janvier 2011). Les béatitudes sont un chemin vers notre demeure éternelle dans la maison du Père, où Il nous offre un bonheur « à taille divine », un bonheur parfait et sans limites. Jésus précise en quoi consiste ce bonheur : possession du royaume des Cieux, consolation, réception de la terre en héritage, obtention de la miséricorde, vision béatifique de Dieu, fait d’être filles et fils de Dieu et enfin, joie profonde…

Accepter de suivre ce chemin, c’est accepter d’être immergé dans un certain paradoxe présent dans le message de l’Évangile qui nous parle d’une Vierge qui devient Mère, d’un Dieu qui s’incarne, du Christ qui était mort et qui est ressuscité. Ce qui est inexplicable en termes humains, ce qui est incompréhensible pour la raison humaine, est accessible et acceptable dans la foi. Croire en Jésus signifie se confier à sa parole, à sa façon de comprendre la vie et le bonheur. Le Christ ne promet pas un chemin facile. Au contraire, il montre avec réalisme que le chemin qui y mène est jalonné d’épreuves et de croix. Les Béatitudes nous obligent à nous confronter aux divers problèmes quotidiens et nous permettent de les regarder autrement, avec foi et espérance. Cela implique le rejet de tout ce qui, dans notre nature ou dans nos relations, s’oppose à Dieu et à notre vocation d’être ses filles et ses fils bien-aimés.

Aujourd’hui, quand nous célébrons la fête de tous les Saints, l’Église place devant nos yeux ces nombreux hommes et femmes qui ont eu le courage de vivre le paradoxe évangélique. Ils ont suivi le Christ dans son chemin de béatitudes. Ils sont pour nous les témoins des promesses de Dieu accomplies dans leurs vies. Ils intercèdent maintenant pour nous afin que nous puissions un jour, nous aussi, atteindre la plénitude du bonheur dans la vie éternelle.

Halyna Kryshtal – hkryshtal@lepelerin.org

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