No 27 – série 2024-2025
Évangile du samedi 5 octobre – 26e semaine du Temps ordinaire
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux » Luc (10, 17-24)
En ce temps-là, les 72 disciples que Jésus avait envoyés revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. » Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire. Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »
À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père. Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »
Méditation
La joie de l’Évangile ! voilà le thème de ce passage.
Une joie qui se retrouve d’abord chez les disciples qui reviennent tout joyeux d’avoir expulsé des démons. Assurément, ce fut sûrement pour eux une expérience impressionnante, amplifiée par la remarque de Jésus : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Voici que je vous ai donné le pouvoir (…) sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire ».
Comment ne pas éprouver, des siècles plus tard, leur joie de savoir que non seulement le mal ne peut plus nous nuire ou avoir d’emprise sur nous mais que Jésus nous a donné le pouvoir dans le monde de le vaincre. Nous qui traversons tant de combats, intérieurs et extérieurs, quelle joie de ne pas avoir à s’inquiéter du mal qui nous est fait.
Mais Jésus leur révèle que la vraie joie est ailleurs « réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » Chasser les démons ne donnerait pas la joie si, au fond, libérés du mal, nous ne vivions pas dans la joie d’être à Dieu et d’avoir notre vie cachée en Lui, comme la Sienne est cachée en nous. Comme enfants de Dieu, notre place est auprès de Dieu, immergés dans son Amour. Voilà la source de toute joie ! Vivre chacune de nos journées en sachant que nous sommes aimés infiniment, et que cet Amour en tout est appelé à nous suffire.
Même Jésus, même Dieu, partage cette joie, mieux Il « exulte de joie sous l’action de l’Esprit Saint ». Car toute la mission du Fils sur la terre est de nous reconduire vers le Père, car « la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jn 17, 3). C’est, ainsi, l’Amour infini, celui du Père, du Fils et de l’Esprit, qui nous donne de connaître Dieu et de nous connaître en Dieu.
Si nous devenons comme des enfants, c’est par cet Amour et cette connaissance que notre « vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu » (Col 1, 3). Être aimés et connus de Dieu ou aimer et connaître Dieu, voilà la seule joie, celle qui demeure malgré toutes les souffrances du monde qui nous atteignent et les tristesses, les combats, les émotions, etc. qu’elles peuvent susciter en nous. Si, à la surface de l’océan du monde les tempêtes nous emportent, dans les profondeurs du cœur demeure cette joie, inaccessible au mal car vécu dans la familiarité de Dieu.
C’est pourquoi Jésus ne cesse de répéter : « Ne crains pas ! »
La tristesse la plus grande en ce monde est de ne voir ni n’entendre ce Dieu vivant qui nous habite et habite toute personne, si bien qu’il devient difficile de prendre le chemin de notre véritable demeure : Dieu. Il est Celui en qui tout se fait joie et où tout se dépose comme un trésor infini. Notre chemin sur la terre est expérience de joie mais, comme nous le voyons, est aussi joie de Dieu. « C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n’ont pas besoin de repentir » (Lc 15, 7).
Tout ce que nous vivons s’engrange dans le ciel comme un trésor de joie pour Dieu et pour nous. Rappelons-nous, à cet effet, la joie de Dieu, chantée par le prophète Sophonie, comme une invitation à danser de joie avec Dieu : « Yahvé ton Dieu est au milieu de toi, héros sauveur! Il exultera pour toi de joie, il te renouvellera par son amour; il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête » (3, 17-18).
Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)
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