Cet Amour qui nous saisit – Méditation du samedi 30 novembre 2024

No 70 – série 2024-2025

Évangile du samedi 30 novembre SAINT ANDRÉ, APÔTRE

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent » (Mt 4, 18-22)

En ce temps-là, comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.

Méditation

Tant de fois des humains, s’affairant à leurs besognes, se sont fait surprendre par Dieu. En un instant, ils sont passés d’un monde familier et routinier à un monde où tout est tourné vers Dieu. Non pas que le monde disparaissait mais plutôt, de manière imprévue et soudaine, tout leur monde était ordonné vers Dieu et ordonné en Dieu. Ce qui hier prenait un sens très déterminé, voici qu’il devait apprendre à le vivre d’infini.

N’est-ce pas la conversion vécue par ces quatre apôtres ? Ils vivent un réel retournement, et ce qui est retourné est leur perception du monde et d’eux-mêmes. Maintenant, tout reflète et cache Dieu à la fois. La pêche devient pêche d’humains. Leur père n’est plus d’abord celui de la terre mais Celui du ciel. La famille à laquelle ils appartiennent n’est plus celle de sang uniquement mais l’humanité entière. Quant à eux, ils ne sont plus simplement des pêcheurs mais des appelés de Dieu, à qui est confiée une mission.

En ce lieu intérieur nouveau, même s’ils seront tentés de retrouver leur vie d’autrefois, ils auront bien de la difficulté à reprendre le chemin d’hier, car, dans leur cœur, ils ont découvert ce Dieu qui les habite et qui, à chaque instant du jour, les appelle.  Et cet appel détourne leur regard d’eux-mêmes pour le fixer vers Dieu et vers leurs frères et sœurs humains qu’Ils doivent servir. Cet appel est une véritable injonction d’Amour qui les saisit, car tout leur être est fait pour cet Amour. Ils entrent en cette connaissance de Dieu. Tout leur être comprend intuitivement que c’est là la seule réponse, préparée d’éternité, à la vie humaine.

Là, ces hommes qui réparaient leurs filets sont saisis d’un Amour « réparateur », un Amour qui redresse l’humain de l’intérieur. Leur cœur est immergé en cet Amour et la paix qu’ils ressentent se veut cette signature divine qui rend l’humain entier. Cet Amour n’est donc pas vécu comme une emprise mais comme une plénitude où ils peuvent naître librement et gratuitement à leur identité véritable.

Cet Amour ne nie pas qui ils sont ni leur vie humaine, bien au contraire, Il s’y incarne. L’appel reçu est le début d’un chemin d’épousailles. Ils auront à être éduqués par l’Esprit pour que cet Amour, progressivement, informe et transforme leurs pensées, leurs paroles, leurs comportements, leurs relations, leurs plans pour le futur, etc. Comme des enfants qui découvrent un monde nouveau, pénétré d’infini, ils s’émerveillent de percevoir ce Dieu qui les habite et se révèle en tout. Ils dansent à petits pas leur enfance en Dieu.

Mais le plus étonnant pour eux, est la liberté qui s’est glissée en eux. Si le monde avec ses filets les emprisonnait, les filets maintenant les entremaillent d’Amour entre eux et avec ce monde. De la même façon, leur barque d’hier, ils la quittent aussitôt, pour une autre barque, pas encore comprise, celle d’une Église en construction et d’une Église composée de toute cette humanité sauvée par la Croix. Ils ne vivent plus selon le poids de la haine mais le fardeau léger de l’Amour. Ce dernier fardeau a toutefois l’exigence de sa responsabilité, de son témoignage, de son engagement et de son « perdre sa vie ».

Demandons à saint André, dont c’est la fête aujourd’hui, d’apprendre en paix et en joie à vivre l’infini dans l’humilité et la petitesse du quotidien où Dieu ne cesse d’appeler et de nous demander de tout abandonner pour Lui. Demandons-lui de ne pas regarder derrière mais de suivre Celui qui, devant nous, conduit vers le Père en nous menant d’Amour vers chaque humain. Abandonnés d’Amour aux mains des humains par Amour de ce Dieu qui se donne par, avec et en nous !

Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)




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