La justice de la foi – Méditation du samedi 16 novembre 2024

No 69 – série 2024-2025

Évangile du samedi 16 novembre 32e semaine du Temps ordinaire

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? » (Lc 18, 1-8)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.” Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Méditation

Quelle étrange leçon sur la prière ! Non seulement l’exemple peut sembler mal choisi mais Jésus semble même le remettre en question en se demandant s’il trouvera la foi sur la terre. 

Bien sûr, nous comprenons assez simplement que si un juge sans foi en Dieu et en l’humain répond à l’insistance de cette veuve, Dieu, assurément, le fera pour ses élus. Donc si, dans la prière, nous demandons à Dieu, jour et nuit, Il ne peut que nous répondre. Mais si la leçon semble évidente, au coeur de ma prière, ai-je vraiment la foi qu’Il va me répondre ? Ne deviens-je pas frustré quand Dieu ne me répond pas ?!

Ce n’est donc pas par hasard que Jésus nous pose la question : « Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » La question est d’autant plus pertinente que c’est la foi qui attire Dieu. C’est la foi qui offre l’espace en nous pour accueillir Dieu. Sans la foi, Dieu ne nous reconnaît pas comme sa demeure. 

Plus encore, sans cette foi, nous ne pourrons « prier sans nous décourager ». C’est la foi qui nous tient en tension amoureuse vers Dieu, qui, continuellement, nous met en recherche de Lui et qui, comme un aimant, attire Dieu en elle. C’est comme si Dieu ne pouvait résister à quelqu’un qui croit en Lui et qui espère en Lui.  C’est là, nous dit aussi le texte, que se trouve la justice. Saint Paul d’ailleurs écrit « Abraham crut à Dieu, et ce lui fut compté comme justice » (Rm 4, 3).

La vraie justice n’est pas de chercher quelque « justice contre son adversaire » mais simplement d’aimer Dieu, tout comme le salut n’est pas une résultante d’un combat contre le mauvais mais, plutôt, une vraie foi en Dieu. Ce qui rebâtit l’être humain, ce n’est pas une sorte de machisme spirituel où l’humain, dans une ascension, va gagner Dieu. Mais de croire réellement que Dieu seul suffit et, donc, de se confier entièrement à Lui.

Si l’être humain apprend à connaître et à aimer Dieu en s’ouvrant et en se confiant à Lui, l’Amour dans lequel il sera conduit le sauvera. Pour le dire autrement, le mystère de la Croix vainc le mal parce que le Fils aura aimé son Père au cœur de la violence qui l’atteint, déboulonnant ainsi le pouvoir que le mal s’est donné et qu’on lui a accordé sur nous. Notre salut est dans notre foi en Dieu et donc dans le rétablissement de la relation amoureuse avec ce Dernier.

Nous ne sommes pas à chercher réparation ou à revendiquer une justice où l’autre doit payer pour ce qu’il a fait mais, simplement, cette justice de la foi qui croit en un Dieu d’Amour. C’est cet Amour accueilli qui guérit notre être en profondeur, qui rend justice à l’humain en le libérant du mal, car l’Amour demeurera toujours le seul antidote à nos haines.

La science s’évertue à lutter contre les maladies quand le mal le plus effrayant est celui d’un être qui a perdu foi en Dieu, car ce mal le laisse seul et impotent. Pour prier sans cesse, il ne s’agit au fond que de donner foi à Dieu et, lui donnant foi, connaître cet Amour qui est au-delà de toute connaissance humaine. Nous sommes entraînés alors au cœur du Dieu Amour, seul lieu de vitalisation réelle de l’être, seul lieu de la joie et de la paix !

Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)




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