No 174 – série 2024-2025
Évangile du samedi 15 mars – 1re semaine de Carême
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5, 43-48)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Méditation – Lumière et pluie divines !
En cette première semaine de Carême, l’Évangile nous rappelle notre difficulté à aimer, spécialement nos ennemis. Mais ces fameux ennemis ne sont pas seulement à l’extérieur de nous, ils sont en nous. La psychologie nous enseigne d’ailleurs que nous intériorisons les personnes qui nous ont blessés, nos persécuteurs. Nous les intériorisons si bien qu’ils gardent pouvoir sur nous et que nous faisons subir aux autres, ce qu’ils nous ont fait subir.
Aujourd’hui, Jésus nous dit : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent ». Si nous n’agissons pas ainsi, il sera impossible intérieurement de s’unifier, car nous maintiendrons en nous cette guerre qui nous divise et que nous répandons sur ce monde. Cette réalité est d’autant plus importante que Dieu « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes ». En nous, la Lumière du Christ et sa grâce, respectivement, illuminent notre être et s’y écoulent et, comme le Christ est venu pour les malades et les injustes, refuser qu’ils viennent visiter cette part blessée serait dire non à son salut et à vivre cette relation d’Amour avec Lui.
Cette part blessée en nous, nous le savons doit être éclairée par sa Vérité afin que soit mis en lumière le mal qui s’y est incrusté et qui nous ronge tous les jours. Consentons donc à l’ouvrir afin qu’Il en éclaire les ténèbres et en chasse tous les non-amours, les non-reconnaissances et toutes les non-espérances qui s’y trouvent et qui nous empêchent de s’aimer soi-même, d’aimer les autres et Dieu. De la même façon, nous devons laisser s’écouler en nous la pluie de ses grâces, celle de son Amour, de sa Foi et de son Espérance en nous et en tout humain, afin que notre terre aride et violentée retrouve sa nature sacrée et sacramentelle.
En ce temps de Carême, nous avons assurément besoin de cette conversion, pour nous d’abord et pour les autres qui sont atteints par nos combats. Cela demande, bien sûr, beaucoup d’humilité que de se mettre à genoux pour oser regarder en nous ce qui est blessé, pour se laisser visiter et pour accueillir son aide. Mais ne sommes-nous pas fatigués de vivre dans les ténèbres de notre blessure au lieu de l’Amour du Père qui nous couvre de son ombre.
Au lieu de jour après jour vivre dans ce combat continuel contre soi-même jusqu’à cette haine de soi, des autres et de Dieu, pourquoi ne pas comprendre que ce chemin est celui nécessaire pour « être vraiment les fils de notre Père qui est aux cieux ». Et ici, la perfection n’est pas celle du perfectionnisme exigé par nos blessures, à savoir de tout faire parfaitement pour gagner un tant soit peu d’amour ou de reconnaissance, mais bien l’expérience filiale gratuite de tout recevoir simplement de Dieu.
Sachons que le Père, en ce temps de Carême, par son Fils et dans l’Esprit veut littéralement nous envahir de ses grâces, car telle est l’essence même d’un Dieu d’Amour. Oui, son soleil divin se lève tous les jours en nous et cette pluie divine s’y infiltre à chaque instant. N’allons donc pas chercher au loin ce qui nous est offert en nous.
Sur ce chemin de Carême, laissons-nous illuminer par la Lumière et combler par sa pluie de grâces, car les deux sont nécessaires pour faire croître en nous l’enfant de Dieu que nous sommes. Et plus nous deviendrons cet enfant, plus nous serons rendus semblables à Dieu, plongés dans la perfection de son Amour, qui nous donnera alors d’aimer et de reconnaître nos ennemis intérieurs et extérieurs. L’Amour nous ayant gagné intérieurement saura gagner ce monde qui en a bien besoin !
Stéfan Thériault – stheriault@lepelerin.org

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