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La révolution de la Résurrection ! – Méditation du samedi 12 avril 2025

No 202 – série 2024-2025

Évangile du samedi 12 avril 5ème Semaine de Carême

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 45-57)

En ce temps-là, quand Lazare fut sorti du tombeau, beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens pour leur raconter ce qu’il avait fait. Les grands prêtres et les pharisiens réunirent donc le Conseil suprême ; ils disaient : « Qu’allons-nous faire ? Cet homme accomplit un grand nombre de signes. Si nous le laissons faire, tout le monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation. » Alors, l’un d’entre eux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n’y comprenez rien ; vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. » Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation ; et ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.
À partir de ce jour-là, ils décidèrent de le tuer. C’est pourquoi Jésus ne se déplaçait plus ouvertement parmi les Juifs ; il partit pour la région proche du désert, dans la ville d’Éphraïm où il séjourna avec ses disciples. Or, la Pâque juive était proche, et beaucoup montèrent de la campagne à Jérusalem pour se purifier avant la Pâque. Ils cherchaient Jésus et, dans le Temple, ils se disaient entre eux : « Qu’en pensez-vous ? Il ne viendra sûrement pas à la fête ! » Les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres : quiconque saurait où il était devait le dénoncer, pour qu’on puisse l’arrêter.

Méditation – La révolution de la Résurrection !

Les juifs et les scribes, à plusieurs reprises, demandèrent à Jésus, durant sa vie, des signes. Par exemple, lorsqu’il chassa les vendeurs et acheteurs du temple : « Quel signe nous montres-tu pour agir ainsi ? » (Jn 2, 28). Toutefois, dans l’Évangile d’aujourd’hui, ils se plaignent et craignent les nombreux signes qu’Il donne : « Qu’allons-nous faire ? Cet homme accomplit un grand nombre de signes ». Ils ont peur alors que les gens croient en Lui et que les Romains détruisent « notre Lieu saint et notre nation ».

Comme l’Évangile de samedi dernier, les pharisiens et les scribes ne peuvent supporter de voir ces gens qui croient. Mais, cette fois-ci, ils se sentent confrontés dans leur propre foi, spécialement celle d’obéir aux préceptes de la Loi. La confrontation intérieure doit être énorme, car le dernier événement qui vient de se passer, soit la résurrection de Lazare, bouleverse leur façon de voir. Ils doivent le ressentir parce qu’ils sont prêts à tuer Jésus. Mais qu’arrive-t-il au juste ?

Saint Paul, après sa conversion, lui qui était juif, nous l’explique : la Loi ne sauve pas. Elle ne permet que de mieux s’accuser ou accuser. Il dira : « Seulement je n’ai connu le péché que par la Loi. Et, de fait, j’aurais ignoré la convoitise si la Loi n’avait dit : Tu ne convoiteras pas ! » (Rm 7, 7). Et il remarque en lui une lutte intérieure: « je ne fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais » (Rm 8, 15). Et de s’exclamer : « Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? Grâces soient à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ! » (Rm 7, 24-25). C’est là la grande révolution du christianisme qui, encore aujourd’hui, dérange et met à mal les gens qui utilisent la religion comme un pouvoir.

Dans une religion ou, même, une société de la Loi, tout le regard est tourné vers le mal et vers le châtiment à infliger s’il y a faute. Étrangement, on devient obnubilé par le mal, comme le constatait saint Paul, et c’est donc à ce mal que nous donnons toute la place.  La personne même disparaît devant une faute, car des humains, au nom de Dieu, ont l’autorité de tuer au nom de la Loi, pensant opérer une justice qu’ils considèrent divines. N’est-ce pas ce que l’on vit soi-même quand notre spiritualité devient l’observance de préceptes, et que tout repose sur nous ! Nous vivons dans l’accusation, la culpabilité et le jugement de soi et des autres !

La résurrection de Lazare et la résurrection que Jésus annonce pour Lui-même ébranlent les colonnes du temple. Le salut ne viendra plus de l’humain et de son observance de la Loi mais de Dieu même. C’est un réel naître d’en Haut, comme Jésus l’a dit à Nicodème, membre du Sanhédrin. Le salut sera alors fondé sur l’Amour, non sur la Loi. Cette Loi ne sera pas abolie, comme l’a dit Jésus, mais accomplie par cette participation à l’Amour même de Dieu. Le regard ne sera plus sur la faute et sa punition mais sur une naissance où l’humain ressuscite en pures gratuité et liberté. Ce qui fera dire à saint Paul : « Il n’y a donc plus maintenant de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus. La loi de l’Esprit qui donne la vie dans le Christ Jésus t’a affranchi de la loi du péché et de la mort » (Rm 8, 1-2).

C’est une révolution profonde du cœur humain, car Dieu seul suffit. Seule la foi en Dieu, en nous-mêmes et en notre prochain par un Amour sincère sauve. Nous ne sommes plus les maîtres du bien et du mal, se jugeant et jugeant les pécheurs par la Loi mais des héritiers d’un Amour qui nous fait toutes et tous frères et sœurs dans le Christ. Cela paraît simple mais, dans une vie spirituelle, il est étrangement beaucoup plus facile, même si cela est plus douloureux, de vivre à partir du mal et de son jugement et de se sauver soi-même que de compter sur Dieu. La preuve en est que, pendant des siècles, le christianisme n’en a plus été un en se centrant sur le péché, la faute commise et le châtiment de Dieu au lieu de son Amour.  L’humain a préféré avoir le pouvoir de la Loi que le service de l’Amour de ses frères et sœurs.

Au nom de Dieu, ne gardons plus nos yeux fixés sur le mal en oubliant notre prochain et Dieu mais bien sur Dieu afin de se retrouver soi-même et nos frères et nos sœurs dans un Amour qui transfigure ! Choisissons la révolution de la Résurrection !

Stéfan Thériault – stheriault@lepelerin.org




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