Quand l’Amour invite au renoncement – Méditation du mercredi 6 novembre 2024

No 59 – série 2024-2025

Évangile du mercredi 6 novembre 31e semaine du Temps ordinaire

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 25-33)

En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui : “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !” Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ? S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix.
Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »

Méditation – Quand l’Amour invite au renoncement

Parmi les personnes qui cheminent spirituellement, plusieurs d’entre nous portent le désir de devenir un disciple du Christ. Toutefois, il est demandé de Lui préciser notre intérêt d’être à sa suite, en acceptant certaines conditions, mentionnées par saint Luc au chapitre 14 de l’évangile. Malheureusement, à première vue, ces exigences nous apparaissent comme impossibles à rencontrer. Malgré tout, prenons le temps d’examiner plus en détail les demandes de Jésus.

D’abord, renoncer à tout ce qui nous appartient. Devrions-nous tout vendre et tout donner notre argent aux pauvres, comme Il l’a demandé au jeune homme riche ? (Lc 18, 22) Devrions-nous, nous ajouter à la longue liste des itinérants de notre société ? Jésus souhaiterait-Il que nous abandonnions notre responsabilité de subvenir à nos besoins et à ceux de nos proches ? Certains écrits vont jusqu’à laisser entendre que nous devrions abandonner nos parents et ami(e)s et même notre femme et nos enfants pour pouvoir devenir son disciple.

Les apôtres et disciples de Jésus ont assurément été interpellés par de telles exigences. Comment le Fils de Dieu, qui est pleinement amour, pourrait-Il demander un sacrifice aussi grand ? Pourtant, en posant un regard sur la vie de Jésus, nous constatons qu’Il n’a jamais abandonné sa Mère durant son ministère, se souciant de sa sécurité et de son bien-être. Il va jusqu’à lui trouver un fils de remplacement en la personne de l’apôtre Jean, lorsqu’Il voit sa mort approchée. De plus, Il va accueillir ses cousins Jude et Jacques, tous deux fils de son oncle Alphée, comme apôtres et plus tard deux autres de leurs frères, Joseph et Simon comme ses disciples. Sans oublier bien entendu les deux frères, Pierre et André, dont Il fait ses premiers apôtres.

Bien entendu, ces exigences nous semblent démesurées, si nous pensons que nous devons tout abandonner. Regardons plutôt le fait de prioriser Jésus à tous nos biens et à tous ceux et celles qui nous sont chers, père, mère, femme, enfants, frères et sœurs. Pouvons-nous Le préférer à tous nos liens affectifs ? Sommes-nous libres de tout pour œuvrer au projet du Royaume, même à notre propre vie ?

N’est-ce pas cela porter sa croix ? Un renoncement à tout ce qui peut nous tenir attacher au monde afin d’apporter notre aide aux personnes qui sont en marche vers Dieu. En y réfléchissant, être disciple du Christ exige un grand dépouillement. Cela va jusqu’à mourir à soi-même, c’est-à-dire à ses convictions, à ses croyances, à ses façons de penser, à tout ce qui a servi de repères dans notre vie par le passé.

Porter sa croix c’est aussi prendre conscience de notre orgueil, de notre égoïsme, de notre vanité, de notre jalousie et/ou convoitise, de notre tendance à accumuler démesurément des biens, de s’approprier aussi des personnes que nous maintenons en dépendance et bien d’autres choses… C’est tout cela que le Christ nous demande de Lui apporter jusqu’au Calvaire où Il les portera Lui-même au Père, afin qu’Il les transforme par son amour.

Définitivement, le Christ a besoin d’un espace tout à fait libre en nous pour y déposer son Esprit. Ainsi, le disciple pourra œuvrer plus facilement à préparer les cœurs pour la rencontre avec le Père. Ne cherchons aucune autorité ou pouvoir sur les gens, ne leur enlevons aucune liberté de choix, protégeons-nous de tout ce qui nous est cher, car le mal l’utilisera pour nous atteindre et nous faire taire, lorsque nous serons à la tâche comme disciple.

À bien y penser, Il semble que ce sont des conditions tout à fait justifiées pour acquérir le vrai amour venant de Dieu et que le Christ est là pour nous aider à y parvenir. Ainsi, les personnes verront en chacun(e) de nous, l’humilité, l’amour, la foi, l’espérance et la joie, montrant que tout est possible pour celui ou celle qui s’approche du Royaume.

Martial Brassard – martial_brassard@hotmail.com

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