Méditation quotidienne du mercredi 5 juin : L’épousé.e (No 262 – série 2023-2024)

Évangile du Mercredi 5 juin 9e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » Mc 12, 18-27

En ce temps-là, des sadducéens – ceux qui affirment qu’il n’y a pas de résurrection – vinrent trouver Jésus. Ils l’interrogeaient : « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une femme, mais aucun enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère. Il y avait sept frères ; le premier se maria, et mourut sans laisser de descendance. Le deuxième épousa la veuve, et mourut sans laisser de descendance. Le troisième pareillement. Et aucun des sept ne laissa de descendance. Et en dernier, après eux tous, la femme mourut aussi. À la résurrection, quand ils ressusciteront, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » Jésus leur dit : « N’êtes-vous pas en train de vous égarer, en méconnaissant les Écritures et la puissance de Dieu ? Lorsqu’on ressuscite d’entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans les cieux. Et sur le fait que les morts ressuscitent, n’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au récit du buisson ardent, comment Dieu lui a dit : Moi, je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ? Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous vous égarez complètement. »

Méditation

Hier, c’étaient les pharisiens et les disciples d’Hérode, aujourd’hui ce sont les sadducéens. Le texte ne nous dit pas qu’ils agissent, cette fois, par hypocrisie mais qu’ils veulent faire valoir leur foi dans la non-existence de la résurrection. Jésus leur exprimera alors leur égarement : « N’êtes-vous pas en train de vous égarer, en méconnaissant les Écritures et la puissance de Dieu ? »

Car, ajoute-t-Il, « lorsqu’on ressuscite d’entre les morts, on ne prend ni femme ni mari ». La raison en est que le chemin spirituel ou le chemin vers le Royaume en est un d’épousailles mais avec Dieu. Cette femme qui a eu sept maris ne vit pas une route vers la terre mais vers le Ciel, car le Ciel est venu à sa rencontre et l’a épousée. Rappelons à cet effet le texte magnifique du prophète Isaïe :

« Alors les nations verront ta justice, et tous les rois ta gloire. Alors on t’appellera d’un nom nouveau que la bouche de Yahvé désignera. Tu seras une couronne de splendeur dans la main de Yahvé, un turban royal dans la main de ton Dieu. On ne te dira plus :  » Délaissée  » et de ta terre on ne dira plus :  » Désolation « . Mais on t’appellera :  » Mon plaisir est en elle  » et ta terre :  » Épousée « . Car Yahvé trouvera en toi son plaisir, et ta terre sera épousée. Comme un jeune homme épouse une vierge, ton bâtisseur t’épousera. Et c’est la joie de l’époux au sujet de l’épouse que ton Dieu éprouvera à ton sujet » (Is 62, 2-5).

Ce Dieu du « buisson ardent », Celui qui se présente comme « Moi, je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob » et non pas « le Dieu des morts, mais des vivants », nous entraînera toutes et tous dans sa Vie trinitaire. Nous faisant entrer dans sa terre sacrée, Il nous conduira du même mouvement dans la nôtre, car notre terre est Dieu. C’est là, comme le dit Isaïe, qu’il nous donnera un nom nouveau, en nous faisant entrer dans la plénitude de la parole de Dieu que nous sommes appelés à être dans l’Unique Parole qu’est le Fils. Nous serons enveloppés de sa Gloire et « couronnés de splendeur », ou « turbans royaux » serons-nous « dans la main de Dieu ».

Nous ne serons plus « délaissés » ni notre terre « désolée » mais, bien plutôt, en nous, comme un fils ou une fille de Dieu, sera toute sa complaisance et notre terre sera alors épousée. Dieu réalisera alors son grand songe sur nous : « Comme un jeune homme épouse une vierge, ton bâtisseur t’épousera ». Et Dieu sera dans la joie et nous saisis en la Sienne.

Cette histoire n’est pas de la fiction, « car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous » (Lc 17, 21). Dès maintenant, nous sommes appelés à entrer dans la joie de Dieu en nous laissant épousés, si épousés que nous ne sommes plus qu’UN avec Dieu et UN en Lui.

Combien de personnes en ce monde ne croient pas à la résurrection si bien que leur vie, comme cette femme mariée qui a été mariée à sept frères, est destinée à un absurde ?  C’est comme affirmer que, ni en cette vie ni en l’autre, nous n’aurons de « descendance » ou de « postérité, c’est dire que notre vie n’enfantera rien et, donc, qu’elle ne communiquera aucune vie. Oui, que la vie serait absurde si nous nous approprions la foi des sadducéens. Mais, au contraire, notre fécondité, notre capacité à cocréer et à engendrer, est inimaginable, car nous portons la Vie même de Dieu qui veut se répandre par notre être épousé. De par cette grâce, Dieu veut que nous transformions chaque personne en une terre sacrée où le buisson ardent Divin la consume d’Amour.

« Le Royaume de Dieu est au milieu de vous » et au-dedans de nous, car nous sommes au-dedans de Dieu et qu’Il est en nous. Réjouissons-nous de ce formidable héritage et engageons-nous, au nom de la Sainte Trinité, à transformer ce monde et chaque personne en une terre sacrée où « c’est la joie de l’époux au sujet de l’épouse que ton Dieu éprouvera à ton sujet ».

Appelés à la résurrection, ne perdons plus de temps dans les épousailles que Dieu veut célébrer avec chacun.e de nous !

Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)

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