Méditation quotidienne du mercredi 31 janvier : Véhémence (No 136 – série 2023-2024)

Image par Petra de Pixabay

Évangile du Mercredi 31 janvier – 4e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Un prophète n’est méprisé que dans son pays » Mc 6, 1-6

En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.

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Méditation

Dimanche dernier, nous avons parlé du « déchirement des cieux », de cette expérience qui marque la vie humaine et où le ciel s’entrouvre dans le quotidien de nos jours, nous laissant éprouver un parfum d’éternité, un saisissement d’Amour de la part de Dieu.  Mais notre route humaine, comme celle de Jésus, se vit dans cette tension de « l’heure de Jésus ». La Passion de Jésus en nous et notre passion en la sienne se vivent dans cet Amour qui « déchire » le voile ténébreux de notre mal, de nos souffrances, de nos angoisses…

Aujourd’hui, le texte évangélique nous rappelle qu’il nous est possible, dans le quotidien, de refuser ce « déchirement », de refuser le surgissement de cet « aussitôt » de Dieu, cet « aussitôt » qui appelle à notre consentement dans le bousculement qu’il provoque en nous, car l’appel de Dieu demande réponse. Je m’arrêterai seulement à deux éléments, suggérés par le texte, qui bloquent en nous le « déchirement » quotidien « des cieux ».

Le premier est la connaissance : « N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? ». Chacun.e de nous a sa vision du monde et de l’Église tout comme sa compréhension de soi et des êtres qui l’entourent.  Quand la connaissance demeure un concept uniquement, elle devient un piège dans lequel nous nous enfermons et enfermons la réalité et les êtres. Elle devient « présomption » et « prétention » tout autant que sécurité et contrôle et elle nous emmure au point que le « déchirement des cieux » et le surgissement toujours nouveau de la Vie sont empêchés. « NOUS SAVONS ! »

Une telle situation nous arrive même si nous avons un jour rencontré le Christ. À cause de cette rencontre, nous croyons encore plus que nous le connaissons, au point de le bâillonner. La seule façon de ne pas étouffer l’inconnaissance de Dieu en nous est de retourner à la réalité de la connaissance qui ne peut être que relation et où cette relation devient mutuellement co-naissance. C’est-à-dire que tout dans notre quotidien devient rencontre avec l’A(a)utre, et ce, dans un émerveillement devant le mystère sans fin de l’A(a)utre. Il devient scandale ou blasphème que de croire ici que nous pouvons enfermer l’A(a)utre dans ce que nous connaissons de L(l)ui.

L’autre obstacle au « déchirement » du voile que nous avons posé sur le monde, et qui est intimement relié à la connaissance, est celui de l’habitude : « Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? ». Il devient vraiment dangereux à notre vie spirituelle de vivre dans l’habitude de notre messe, de nos prières, de nos rencontres, etc., car la véhémence de notre besoin et de notre désir de Dieu devrait embraser tout ce que nous vivons et nous laisser continuellement en déséquilibre. Se mettre à prier devrait nous jeter à genoux devant le Dieu trois fois saint. Nous devrions nous approcher avec une attitude d’adoration, que nous vivions cet instant dans la consolation ou la désolation. Nous devrions nous tenir comme un pauvre complètement ouvert à Dieu et remis entre ses mains.  Une telle attitude nous place en ce déchirement, car le déchirement signifie que nous, comme le Fils, aimons le Père… même à la Croix, donc dans le combat intérieur le plus grand. Même dans les ténèbres, nous sommes appelés à vivre dans la confiance, la foi et l’abandon, car Dieu ne nous manquera jamais. Une telle position d’Amour nous donne de vivre en déchirement.

Nous sommes appelés à apprendre à vivre notre existence en tension selon l’heure des cieux. Sinon, et c’est terrible à penser, nous passons nos jours dans le « mépris de Dieu » ou, traduira Chouraqui, nous laissons le Fils « sans gloire ». Au point qu’Il ne peut plus, au cœur de notre vie, « accomplir aucun miracle » ou « guérir ». Et Dieu s’étonne alors du manque de foi que nous avons envers Lui. Ne perdons pas notre véhémence de besoins et de désirs tournée vers Lui, véhémence qui nous laisse dans une ouverture amoureuse et un abandon complet de tout notre être à ce qu’Il fasse de nous ce qu’il veut. Nous n’anticipons rien, nous attendons tout, vivant dans la surprenance de la rencontre quotidienne.

Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)

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