Une capacité d’aimer ancrée dans le Christ – Méditation du mercredi 11 septembre 2024

No 3 – série 2024-2025

Évangile du Mercredi 11 septembre 23e semaine du Temps Ordinaire

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Heureux, vous les pauvres. Mais quel malheur pour vous, les riches » Mt 6, 20-26

En ce temps-là, Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

Méditation

Cette parole de l’évangile selon saint Luc s’apparente beaucoup à celle de saint Matthieu au chapitre 5, à l’exception que saint Luc utilise deux mouvements dans son texte sur les Béatitudes. Dans le premier, il nous indique ce qu’il faut faire pour être heureux sur cette terre : heureux êtes-vous si …, et dans le deuxième mouvement, il nous dit ce qu’il ne faut pas faire : malheureux êtes-vous si… comme pour nous annoncer le malheur qui nous guette si nous faisons ceci ou cela.

Bien entendu, chaque béatitude pourrait faire l’objet d’un enseignement. Regardons plutôt, avec prudence et retenue le sens que Jésus a pu vouloir donner à cette Parole. Quel est donc le message qui nous est donné ? Et quel est l’objectif visé par Jésus dans cet enseignement ?

Rappelons-nous que Dieu a donné à Moïse la Loi (Ex 19 et 20) qui est le code de l’Alliance entre Dieu et son peuple, afin qu’après la libération, le peuple puisse vivre en paix grâce à des relations harmonieuses et de justice. Cela a permis d’effacer toutes les fausses croyances à propos de ce que Dieu voulait de l’homme, souvent empruntées à d’autres cultures et religions.

Or, voilà que Jésus nous vient en apportant avec Lui une nouvelle Loi, que l’on peut voir comme étant l’origine de la Loi donnée à Moïse. Cette nouvelle Loi n’est plus seulement une liste de choses à ne pas faire. Elle va beaucoup plus loin que de ne pas faire le mal. Elle va jusqu’à ne pas désirer le faire, pour soi, pour l’autre que nous aimons et l’autre que nous n’aimons pas. C’est dans cette optique que le sermon sur la montagne prend tout son sens.

Cet enseignement est donné près du lac de Tibériade, alors que Jésus s’adresse à tous ceux et celles qui Le suivent incluant ses Apôtres et ses disciples. Comme dans tous ses discours, Jésus désire inscrire dans leurs cœurs une doctrine de vérité pour vivre le Royaume de son Père. À première vue, on pourrait penser que l’enseignement de Jésus glorifie la souffrance humaine. Cependant, en y regardant de plus près, on y découvre plutôt un code de vie permettant d’emprunter le chemin menant au Royaume.

En effet, la première partie de chaque béatitude nous indique le manque que nous aurons inévitablement à vivre, tels que la pauvreté, la faim de justice, la peine de la perte, les exclusions, la non-reconnaissance, etc., et dans la deuxième partie, la promesse du Royaume si nous acceptons de vivre ces états parfois très difficiles sans nécessairement chercher à vouloir les combler. On n’a qu’à regarder le chemin parcouru par les personnes saintes pour découvrir qu’elles ont trouvé comment porter ces manquements de la vie avec amour et humilité pour aller vers Dieu.

Encore aujourd’hui, les Béatitudes sont une invitation à porter le manque comme un appel à poser un geste vers Dieu. Il est important d’accueillir le vide qui se présente à nous, si nous voulons acquérir le don que Dieu veut nous donner, afin de pouvoir le redonner à notre tour. Nous deviendrons alors la lumière du monde, c’est-à-dire que lorsqu’on nous regardera, c’est le Christ en nous que l’on verra. Il y a là une invitation à se dépouiller de tout attachement qui pourrait nuire à notre mission comme chrétien(e).

Exerçons-nous à porter le manque que la vie nous présente en évitant de toujours chercher à le combler par toutes sortes de choses qui risquent avec le temps de devenir des idoles. Laissons plutôt le soin à Dieu de venir visiter notre vide intérieur afin de nous faire goûter la promesse de son Royaume.

Nous trouverons ainsi en chacun et chacune de nous une capacité d’aimer ancrée dans le Christ. « Demeurez en moi comme je demeure en vous et dans le Père. » (Jn 15,4)

Martial Brassard, Martial_brassard@hotmail.com

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