Méditation quotidienne du mardi 13 juin : Dans le secret de l’être (No 265 – série 2022 – 2023)

Image par StockSnap de Pixabay

Veuillez noter que les méditations cesseront le dimanche 25 juin pour la période des vacances et recommenceront en septembre prochain. Toute notre gratitude d’avoir marché avec nous et demeurons en union de prière.

Évangile du mardi 13 juin – 10e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Vous êtes le sel de la terre » Mt 5, 13-16

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens.
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »

Méditation

Sel et lumière forment le couple inséparable de l’Amour et de la Vérité. N’est-ce pas de fait l’Amour qui donne goût et la Vérité qui éclaire ! Tous les deux sont la nourriture première de l’humain, sans quoi il ne peut y avoir naissance et croissance. Nous le voyons dans nos propres vies. Si l’amour ou la reconnaissance manquent, nous sommes alors témoins de ce que l’Évangile nous raconte : sans l’amour, l’être humain « ne vaut plus rien » et sans la Vérité ce qu’il est devient « caché ». Dans les salles d’accompagnement au Pèlerin, nous y sommes constamment confrontés.

Tant de personnes nous partagent la détresse qu’elles portent de ne pas avoir été aimées. Certaines nous parlent que la vie et leur vie n’ont pas de saveur au point de ne plus avoir le droit d’exister. Elles se traînent dans l’existence avec le faux credo intérieur qu’elles « ne valent rien » et qu’il serait mieux qu’elles disparaissent. Sans amour, elles sont « jetées dehors », rendues étrangères à elle-même, aux autres, au monde et à Dieu. Rejets, exclusions, humiliations, abus… les jugent, les piétinent et les rendent mauvaises et sans valeur.

Mais il n’y a pas que le manque d’amour qui tue un humain mais le manque de reconnaissance. Quand une telle reconnaissance manque, la personne ne peut voir la beauté de son être et celle de son identité filiale profonde. Chaque enfant ou chaque humain a besoin de tant de regards de reconnaissance pour, progressivement, croire en lui-même. Nous avons besoin de l’autre pour découvrir que nous avons du prix. Sinon, comme le raconte cet Évangile avec une très grande précision psychologique et spirituelle, la personne, après avoir disparu dans le regard de l’autre, disparaît à son propre regard. Elle est « cachée » à ses propres yeux. Je me souviens d’une dame qui, en accompagnement, m’a dit cette phrase bouleversante : « Je ne suis personne ». Il est décourageant de voir que nous avons ce pouvoir d’éteindre l’autre ou de l’enterrer « sous le boisseau » ?

Mais que faire quand l’Amour s’affadit ou que la Vérité sur nous-même s’est éteinte ?! La réponse de l’Évangile tient à ces phrases : « Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde. » Jésus nous dit donc que la réponse est en nous. Elle est en notre être profond. Elle se trouve dans la nature constituante de notre être. Nous sommes « sel et lumière ».

Ce mystère, nous le découvrons tous les jours en accompagnement. Quand nous marchons avec une personne accompagnée, nous ne faisons pas de diagnostics ou ne cherchons pas des remèdes à ses symptômes, cela n’est pas notre rôle. Nous aidons, simplement, la personne à retrouver, au cœur d’un amour affadi et d’un sel sans saveur, l’Amour et la Vérité qui l’habitent et, ce faisant, son identité filiale unique « cachée » ou ensevelie. Car, en chacun.e, il y a ce Dieu qui nous aime d’un Amour infini et qui non seulement nous reconnaît dans notre identité filiale unique mais en est la source.

Dans l’accompagnement, nous sommes des sourciers, des personnes qui aident à puiser à la Source de l’Être, de l’Amour, de la Vérité et de la Vie. Nous cherchons à les remettre en contact avec Dieu et avec leur être en Dieu. Quand les personne découvrent l’Amour et la Vérité/reconnaissance qui leur ont manqués, alors elles retrouvent leur place sur la montagne ou sur le lampadaire et éprouvent ainsi leur pleine valeur, car elles sont témoins que ce qu’elles sont a le pouvoir de communiquer le goût de la Vie et de répandre cette lumière qui éclaire la vie des personnes. Elles resplendissent alors au cœur du monde de la « gloire de notre Père qui est aux cieux », gloire qui, depuis toujours, sommeille en elles.

La clef véritable de nos guérisons ne sont pas les pilules ni même le traitement des symptômes mais, simplement, la reconnexion à notre être profond, à la Vie et à Dieu, blottis l’un contre l’autre en nous.  Par ces retrouvailles, il est possible à chacun.e de dire en Jésus : « je suis le sel de la terre » et « je suis la lumière du monde ». Du « JE SUIS » de Dieu à notre « je suis », nous pouvons faire goûter et illuminer la vie de toutes et de tous d’une gloire qui jaillit en vie éternelle par, avec et en nous.

Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)

DROIT D’AUTEUR

La méditation peut être partagée à toutes et à tous, en tout ou en partie, mais le nom de l’auteur et l’indication du centre le Pèlerin avec l’adresse du site (www.lepelerin.org) doivent être inscrits, car les droits d’auteur demeurent. Merci de votre compréhension.