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Plonger sa vie dans la Lumière – Méditation du lundi 7 avril 2025

No 197 – série 2024-2025

Évangile du lundi 7 avril 5ème Semaine de Carême

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Je suis la lumière du monde » (Jn 8, 12-20)

En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » Les pharisiens lui dirent alors : « Tu te rends témoignage à toi-même, ce n’est donc pas un vrai témoignage. » Jésus leur répondit : « Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais. Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne. Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé. Or, il est écrit dans votre Loi que, s’il y a deux témoins, c’est un vrai témoignage. Moi, je suis à moi-même mon propre témoin, et le Père, qui m’a envoyé, témoigne aussi pour moi. » Les pharisiens lui disaient : « Où est-il, ton père ? » Jésus répondit : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »
Il prononça ces paroles alors qu’il enseignait dans le Temple, à la salle du Trésor. Et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue.

Méditation – Plonger sa vie dans la Lumière

La dispute continue, et encore une fois, les questions du témoignage, et d’où Jésus vient et où il va, sont au premier plan. Deux arguments sont présentés pour expliquer pourquoi ils remettent en question son témoignage ou qu’ils le refusent comme vrai. Le premier est que Jésus ne peut rendre témoignage à Lui-même et le second est que cela nécessite deux témoins.  

À la première critique de son témoignage, Jésus répond : “pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais”. Qu’est-ce que cela veut dire pour nous ? Cela signifie que la vérité de notre témoignage repose essentiellement sur cette vérité, à savoir que nous sommes appelés à vivre dans la foi, l’amour et l’espérance que nous venons de Dieu et que la fin de notre existence est en Dieu. Ce chemin de notre vie entre notre venue de Lui et notre retour à Lui est le temps de notre témoignage.  Pour ce faire, la seule façon est de consentir à mettre notre vie dans la lumière du Christ. “Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie”.

Le temps qui nous est donné maintenant est un temps propice et une grâce accordée pour faire ceci : “celui qui fait la vérité vient à la lumière, afin que soit manifesté que ses œuvres sont faites en Dieu” (Jn 3, 21).  Nous vivons trop souvent sans Dieu, sans cette conscience et cette foi en d’où nous venons et où nous allons. De cette façon, nous aimons mieux les ténèbres au lieu de la lumière (Jn 3, 19). Nous préférons demeurer dans les ténèbres de notre mal, de notre avoir, de notre savoir et de notre pouvoir, nous tenant ainsi à l’écart de la vie. Oui, à l’écart, car si nous n’accueillons pas Jésus comme la lumière du monde, nous n’aurons pas la lumière de la vie. L’équation est assez simple : si nous venons de Dieu et nous allons vers Lui, toute notre vie est appelée à se vivre par, avec et en Lui, car c’est le seul lieu pour nous tenir vraiment dans “la lumière de la vie”. Osons donc “faire la vérité” et regarder intérieurement où nous nous tenons et vers qui nous allons.

Cette équation n’est pas une vérité et un privilège uniquement des chrétiens et ne condamne pas les chercheurs de Dieu, les personnes des autres religions ou les athées, elles renvoient aux personnes qui n’accueillent pas la vie et s’en servent au détriment des autres : “Quiconque, en effet, commet le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière” (Jn 3, 20). Quant à la réponse de Jésus à la deuxième objection de la vérité de son témoignage, elle est dans le prolongement de cette dernière citation et renvoie à ce texte évangélique : “tu aimeras le Seigneur ton Dieu et tu aimeras ton prochain comme toi-même”.

Notre être même, le don de Dieu unique que nous sommes, est notre propre témoignage, car notre don vient de Dieu et est appelé à être donné tous les jours aux autres, car Dieu veut se donner par nous.  Si nous vivons dans ce don de Dieu, c’est Dieu qui fait ses œuvres à travers nous et notre vie est donc dans sa lumière (ou une expression de sa lumière).  Et si nous vivons ainsi, c’est-à-dire en aimant Dieu, ce qui signifie tout autant nous aimer nous-mêmes car nous sommes dons de Dieu (fils/filles de Dieu), nous ne pourrons que mettre au service des autres le don que nous portons tout en accueillant celui de l’autre. C’est cela aimer notre prochain comme nous-mêmes.

Ces deux façons sont les seules pour que notre témoignage soit véridique.  Le premier (soit l’accueil du don que Dieu veut être par nous au cœur du monde) fait que nous “parlons Dieu” au monde, si bien que, comme Jésus, c’est le Tout-Autre qui se/nous rend témoignage par notre vie.  Nous ne sommes plus seuls. Le second, d’aimer son prochain comme nous-mêmes, fait en sorte que nous devenons les témoins les uns des autres et que, dans cette communion (des saint-e-s), nous devenons sur cette terre le Corps de Dieu, corps où, comme à Jérusalem, tout ensemble ne fait qu’un (en Dieu).

Plus nous avançons dans ces méditations, plus nous saisissons que nous avons dans le plus intime de nos êtres la réponse à la détresse actuelle : “Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie”. Autrement dit, si notre vie est plongée dans la lumière, les ténèbres n’ont pas d’emprise sur nous. Plus encore, elles n’ont plus d’emprise parce que nous cessons de leur en donner. Devenons donc ce que Dieu nous appelle à être des “fils/filles de lumière” (Jn 12, 36). Et dire ceci ne signifie pas que nous ne serons pas atteints par le mal  mais que mal et mort ne nous sépareront jamais de la vie qui est Dieu. Mourir en Vie ou vivre en et à travers la mort, c’est là notre espérance. Rien alors ne peut nous condamner.

Redisons-le, le cœur de notre vie dans la lumière tient au fait d’aimer Dieu et d’aimer son prochain comme nous-mêmes. C’est le véritable appel qui nous est fait. Plongeons notre vie dans la Lumière !

Stéfan Thériault – stheriault@lepelerin.org




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