Évangile du Lundi 25 septembre – 25e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« On met la lampe sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière » Lc 8, 16-18
En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière. Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour.
Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »
Méditation
Le Christ, ce grand luminaire, vient dans notre maison. Par Sa Parole, Il éclaire notre âme, surprise de se découvrir lumineuse et légère. Notre vie participe à l’élévation reçue en plaçant la lumière en hauteur sur le lampadaire, afin qu’elle distribue ses bienfaits dans les recoins de notre maison. Couverte d’un vase ou « sous le lit », la clarté serait avalée par l’obscurité, et notre maison ne serait qu’un trou béant. Mais, mise au rang de ce qui a de la valeur, élevée, la lumière valorise notre vie. Dès lors, notre espace intérieur devient translucide.
Écouter la Parole du Christ, lui faire une place dans nos occupations, revient à se nourrir de la lumière que cette Parole diffuse. La Parole éveille un désir qui met en avant. Le Verbe incarné murmure un amour qui émerveille. Il n’est pas question d’aller au dehors pour attirer ceux de l’extérieur comme le ferait la lumière d’un phare qui guiderait les navires sur l’océan. Jésus évoque « ceux qui entrent ». Ceux qui côtoient l’intimité de la maison sont entrés et ils admirent la lumière. Ils découvrent ce qu’est une vie lumineuse. « Ceux qui entrent » dans la maison se réchauffent au feu de cette lumière, ils sont accueillis dans un espace qui fait de la place à chacun. En avançant, ils pénètrent dans une clarté qui dissout les ténèbres. N’est-ce pas le témoignage d’une vie chrétienne ?
« Faites attention à la manière dont vous écoutez. » Le Christ multiplie les appels à la vigilance. Il est remarquable que cette vigilance porte sur la qualité de l’écoute. Est-il possible de voir et de ne rien voir ? Est-il possible d’écouter et ne rien écouter ? Oui, c’est même fréquent comme le répète Jésus (Mc 4,12). Car, nous n’écoutons pas avec nos oreilles, mais avec les fibres qui tissent notre vie. Les sons ne viennent pas frapper nos tympans, mais nos tripes. Les sons vibrent dans nos oreilles selon les ondulations de nos désirs.
Dans la société de consommation, l’insatisfaction est le moteur de l’achat. Moins ça va et plus on achète ! La frustration et la déception ne conduisent pas à la saine conclusion que les Temples de la consommation ne délivrent jamais le bonheur. Tout au contraire, les échecs, comme la frustration et la déception, sont les carburants qui renforcent la compulsion d’achat. Tout cela est absurde… Le fracas de l’échec retentit à nos oreilles. La détresse fait un tapage assourdissant. Mais, en réalité, la frustration hypnotise nos tympans et la déception séduit nos oreilles. Pendant ce temps, la fausse promesse de la consommation chante en boucle, comme une musique de supermarché, sa funeste mélodie : tente encore une fois de gagner le gros lot en achetant telle promotion… encore une fois, suis telle publicité… Le manque de vigilance conduit à ne jamais entendre ces échecs répétés, à ne jamais laisser la frustration ou la déception remonter jusqu’à notre conscience. L’alcool et la drogue peuvent renforcer le déni et finir de tuer l’écoute.
Pourtant, cette frustration crie… cette déception hurle… et cette douleur, c’est ton âme… et ton âme a besoin d’être écoutée ! Mais, que dit-elle ? Qui s’en soucie ? Qui écoute ? L’écoute dépend de la lumière qui éclaire une âme. Car, « l’œil est la lampe du corps » (Mt 6,22). Nous regardons ce que notre œil met en lumière. De même, ne sont présents à nos oreilles que les sons que notre lumière intérieure met en musique.
Lorsque Jésus invite à allumer une lampe, il propose la conversion des désirs pour pencher le cœur vers le Père. Si notre oreille intérieure se souvient que nous sommes faits pour le bonheur dans l’amour, alors seulement nous écouterons notre âme et sa douleur qui demande un remède. Alors le Christ posera, sur notre cœur, la douce lueur de Sa Parole pour éveiller celui qui dort.
Vincent REIFFSTECK. vincent.reiffsteck@wanadoo.fr
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