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La saveur du Sauveur – Méditation du jeudi 27 février 2025

No 158 – série 2024-2025

Évangile du jeudi 27 février 7e semaine du temps ordinaire

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains » (Mc 9, 41-50)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. Chacun sera salé au feu. C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre de la saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. »

Méditation – La saveur du Sauveur

Dense Parole ce matin avec cette injonction si vitale en ces temps de détresse, en ces temps peuplés de cœurs tourmentés : avec quoi allez-vous lui rendre de la saveur ?

Le Christ exhorte : Ayez du sel en vous! Embrasés par un feu qui ne s’éteindra pas, nous serons salés au feu, purifiés par l’amour flamboyant qui vivifie, par l’amour chaleureux qui pacifie.

Être saveur pour les cœurs, être salé.e par l’Amour. Laisser la pleine vulnérabilité déployer ses arômes en nos vies. Cette vulnérabilité qui émulsifie l’humanité, ce fond commun de bonté, de pauvreté et d’anéantissement qui fait les délices et l’âpreté de toute existence vraiment vécue. Une fragilité, savoureuse, gorgée de sel qui nous arrache à nos fadeurs, à nos dénis, à nos défenses. De celles qui nous rendent complices du péché que l’on n’a pas voulu voir, de la pauvreté que nous n’avons pas voulu accueillir.  Forcément, le Royaume est peuplé de borgnes, de manchots et d’estropiés qui donnent à vivre aux autres par la joie insensée et enracinée dont ils sont devenus le signe. Le Christ est venu pour nos cœurs en péchés, brisés, émiettés. La guérison au feu de son amour, sa rencontre dans la profondeur de nos faiblesses ne peut laisser indemne. Et ce n’est qu’avec des plaies ouvertes que nous pouvons incarner réellement les Béatitudes, embrasser pour vrai notre identité filiale, si entière, si savoureuse, si salée.

Être saveur pour les cœurs, être salé.e par l’Amour. L’exhortation du Christ est pressante. Mon emploi du temps est-il si chargé que j’en oublie que l’ouvrage de ma vie est de transfigurer chaque échec en alvéole de joie ? Est-ce que mon existence est si suffisante pour que je ne persévère pas de renverser les forces mortifères ou dépressionnaires en parcelles d’émerveillement ? Que serait une pratique d’accompagnement si mon feu intérieur n’éclaire pas la source jaillissante chez la personne aidée, si elle ne l’inonde pas d’étincelles d’espérance ?

Être saveur, c’est faire advenir, par la joie, de minuscules royaumes à l’attention de nos contemporains, de façon insignifiante pour certains, ridicule pour d’autres. Être salé.e, c’est faire avancer le Royaume grâce à la certitude de nos infirmités bénies : l’œil qui a jadis refusé la vérité et qui contemple maintenant amoureusement le Christ en l’autre. Le bras qui a, autrefois, frappé injustement et qui maintenant relève glorieusement le Vivant en l’autre. La jambe qui fut sans élan pour secourir et qui aujourd’hui accourt porter la Bonne Nouvelle pour l’autre. Faire avancer le Royaume, grâce à l’humilité puisée dans l’Amour qui nous sauve. Cet Amour, encore méprisé, toujours humilié mais combien espéré, combien purificateur. Salés au feu de son Amour, ayons le sel de la Vie, soyons le sel de la terre, afin de rendre la saveur d’une vie sauvée : la saveur du Sauveur.

Barbara Martel – bmartel@lepelerin.org




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