Évangile du jeudi 21 décembre – 3e semaine de l’Avent (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Lc 1, 39-45
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Veuillez noter que, pour les vacances, nous cesserons les méditations le dimanche 24 décembre et que nous reprendrons le lundi 8 janvier. L’équipe de ces méditations vous souhaite à toutes et tous un Joyeux temps des fêtes.
Méditation
Le texte d’aujourd’hui nous replace devant ce mystère entrevu dimanche dernier, celui qui s’est laissé apercevoir par la grossesse de ces deux femmes. Mystère de naissance tout autant que mystère de la Parole, du Verbe. Et n’est-ce pas normal d’y être confrontés sur cette route qui mène à Noël ?
Le texte nous ramène par trois fois à ce mystère de paroles : « quand Élisabeth entendit la salutation de Marie », « lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles » et « heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur».
Au Pèlerin, nous croyons que chaque personne humaine est une parole de Dieu unique dans l’Unique Parole qu’est le Fils. Ceci signifie que ces deux femmes enceintes sont mises devant l’écoute d’une autre parole de Dieu en elle, celle de leur enfant; et qu’il y a là, pour elles, une mystère de foi incroyable et l’entrée dans la béatitude des vivants : « heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur».
Pour Élisabeth, c’est un appel à croire, la première, au mystère de la parole de Dieu unique qu’est son enfant. Elle accueille, au nom du Père dans l’Esprit Saint, l’identité filiale unique de son enfant et c’est cette foi qui offre l’espace en elle au développement du mystère de son enfant, celle d’un verbe dans le Verbe qui se fait chair. Elle est appelée à vivre, à travers son enfant, l’expérience rappelée par Jean dans son prologue (évangile de dimanche dernier), à savoir « au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jn 1, 1-4).
Toute femme, durant la grossesse, touche au mystère du « commencement », celle de la naissance éternelle du Verbe, et ce, par le « commencement » de la parole unique de Dieu de son enfant. Elle est ouverte au mystère de ce Père qui engendre par son Fils dans l’Esprit. Toute la Trinité, comme à l’Annonciation, est en Présence et en acte dans ce mystère. Elle entre littéralement dans la prière trinitaire où, dans leur Amour, elle reçoit la Vie en elle; et elle peut dire comme Marie « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole ! » (Lc 1, 38). Elle est appelée à entrer dans leur dialogue amoureux, source réelle de toute prière.
Seule la foi peut percevoir ce mystère du Verbe qui se fait chair, de cette kénose divine où, par chaque humain, la Parole se laisse former de chair pour témoigner de son Amour au Père dans l’Esprit. De fait, la foi permet de consentir à se laisser « remplir d’Esprit Saint » comme Élisabeth et Marie et d’accueillir cet enfant non seulement comme une grâce de Dieu mais comme l’expression du mystère d’Amour trinitaire qui s’écoule vers elles en leur enfant. Noël est le mystère qui accompagne toute naissance et il nous appelle à prier ce mystère où la naissance éternelle du Verbe, du Fils, en la Trinité, se fait naissance en la chair humaine, comme participation à la folie d’Amour de la Trinité pour l’humanité.
Cette naissance, elle est en toute femme mais, aussi, en tout homme, car la Trinité a voulu naître en toute personne. Non seulement sommes-nous appelés à saisir notre vie dans le saisissement de la Vie d’un Autre en nous, d’expérimenter personnellement que « tout fut par lui, et sans lui rien ne fut », mais, plus follement encore, que cette Vie veut se « parler » par nous, se communiquer, afin que, mutuellement, dans une continuelle Visitation, nous puissions, au nom du Père par le Fils dans l’Esprit, être source pour les autres d’une Annonciation, d’une communication de la Vie de Dieu à toutes et à tous.
Noël qui vient est l’appel à entrer, tous les jours, dans la béatitude des Vivants. Cette béatitude est de reconnaître en nous et en l’autre cette naissance qui s’accomplit à chaque instant, à recevoir sa bénédiction sur nous et à lui communiquer notre propre béatitude inscrite en nous par le Vivant qui y naît constamment. Apprenons tous les jours à vivre d’Annonciation et de Visitation et portons ainsi la joie de Dieu au monde !
Stéfan Thériault (stheriautl@lepelerin.org)
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