Illuminons! – Méditation du jeudi 14 novembre 2024

No 67 – série 2024-2025

Évangile du jeudi 14 novembre 32e semaine du Temps ordinaire

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Le règne de Dieu est au milieu de vous » (Lc 17, 20-25)

En ce temps-là, comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il prit la parole et dit : « La venue du règne de Dieu n’est pas observable. On ne dira pas : “Voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. » Puis il dit aux disciples : « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira : “Voilà, il est là-bas !” ou bien : “Voici, il est ici !” N’y allez pas, n’y courez pas. En effet, comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son jour sera là. Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération. »

Méditation – Illuminons!

Parole éclairante ce matin où la venue du règne de Dieu, incarnée par le retour du Fils, est comparée à l’illumination de la totalité du ciel quand l’éclair jaillit. La rencontre avec le Christ au milieu des jours sans saveur et sans sauveur a cet effet. Il en va de même de la saisie du Royaume qui se déploie au rythme des prières et de la charité qui espère.

En effet, comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son jour sera là… Il est déjà là. Dans la révélation de la densité spirituelle de la vie qui fait vraiment vivre, et qui foudroie. Dans la révélation de l’amour jaillissant d’une source intérieure qui nous habite et débordant de nous-même vers les autres, voilà qui transperce. La rencontre avec le Christ, est la découverte d’un trésor de pauvreté, de joie et de tendresse porté en soi depuis la fondation du monde, transmis par amour, par passion, par mission. Un trésor dont l’éclat illumine un ciel privé d’étoiles selon la jolie formule du moine Thomas Merton. Parfois, je me demande comment les personnes qui se détournent de cette lumière, qui nient le trésor inépuisable qu’ils portent peuvent traverser la vie sous un ciel si sombre, dépourvu de sens et d’espérance scintillante ? Le Christ n’est-il pas la source d’une humanité qui fait vivre et non pas survivre, n’est-il pas la raison de la bonté et de la beauté qui s’infiltrent dans le regard miséricordieux, la main tendue et la parole donnée ?

Un proche me révélait récemment qu’il était jaloux des chrétiens, estimant que croire embellissait leur vie et la rendait plus légère avec son caractère de magie. Comment y arriver ? Je lui souris, contemplant le bleu et le ciel dans ses yeux. Comment lui dire que c’est en ne suivant aucun chemin ni effort que cette grâce jaillira à partir du dedans? La grâce survient comme le visage d’un enfant inconnu qui se tourne vers nous, il nous surprend et nous saisit par son sourire en forme d’horizon. Si nous n’avons pas, jusque-là, détourné le regard, il nous emmènera avec lui dans un univers d’innocence, où les miracles ne sont pas magie. Un monde meilleur, un monde nouveau, un Royaume se concentre dans cette paix qui nous regarde, nous fixe une fois pour toute. C’est ainsi que la foi agit. S’abandonner jusqu’à croire que ce sourire d’enfant est l’essence même de la bonté du monde. S’abandonner jusqu’à croire que cette innocence est lumière, que l’enfance est Royaume, déjà là au milieu de nous. S’abandonner jusqu’à l’illumination que le règne de Dieu est déjà entre nous, à travers nous et par nous, alors que nous arborons l’un des visages de ce Christ-enfant, l’innocence faite chair.

Comment y arriver ? S’abandonner, dire oui. C’est ainsi que la joie d’une humble servante au visage d’enfant aura eu l’élan de traverser toutes les générations pour illuminer nos ciels privés d’étoiles. C’est ainsi que la foi d’une mère-enfant aura enfanté l’Amour qui jaillit d’un bout à l’autre de nos horizons. La venue du règne de Dieu n’est pas observable, c’est vrai, parce qu’elle se vit et s’engendre dans le bleu des regards, ceux des enfants et ceux des miséricordieux.

Barbara Martel – bmartel@lepelerin.org




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