Tout être vivant verra le salut de Dieu ! – Méditation du dimanche 8 décembre 2024

No 91 – série 2024-2025

Évangile du dimanche 8 décembre 2ème Dimanche de l’Avent

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 1-6)

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.

Méditation – Tout être vivant verra le salut de Dieu !

Dans le réel de notre monde, au milieu de tous ces pouvoirs politiques et religieux, même au sein du monde païen, la Parole de Dieu se fraye un chemin jusqu’à nous.

Au milieu de tous les pouvoirs.
Qu’il s’agisse des dictatures ou des démocraties, des lois qui encadrent nos vies sans la garantie de les protéger et de les faire grandir, de l’emprise des choses sur nous, de la mode, de la consommation, des écrans qui hypnotisent et de tout ce qui cloisonne ou nous enferme, ces pouvoirs semblent nous enlever toute marge de manœuvre. Nous avons l’impression d’être pris dans un contexte sur lequel nous n’avons pas de prise et dont la mécanique nous échappe. Cette perception peut facilement nourrir une vision défaitiste, comme si, de toute manière, nous sommes prisonniers d’un « destin » où finalement l’avenir et la fécondité de nos vies se désagrègent sous le contrôle des forces obscures de ce monde… À quoi bon continuer? Nous sommes d’ailleurs si impuissants devant les guerres, le mal, la souffrance et la mort.

Réveiller notre liberté !
Cette invitation à préparer le chemin du Seigneur est une Bonne Nouvelle qui interpelle le réveil de notre liberté, alors même que nous semblons victimes des événements. Entendre le Christ qui nous demande de « délier » notre liberté comme Il l’a demandé lorsqu’Il a fait sortir Lazare de son tombeau. Oui, il y a un chemin qui relève de nous.

Opération vérité !
Le désert est un « démaquillant » : en le traversant, les hébreux ont compris que leurs difficultés ne tenaient pas seulement à Pharaon… Ils étaient bien capables de se mettre dans le trouble sans que les Égyptiens y soient pour quelque chose. C’est le lieu où une vérité est à faire au plus intime de nous-mêmes, où il nous faut cheminer pour entrer dans le regard « droit » sur nous-mêmes. Cette vérité permet la rencontre vraie, celle qui ne reste pas dans la façade des apparences, celle où Ses yeux peuvent enfin rencontrer les nôtres et rendre possible cette rencontre où Il vient nous révéler la démesure de son Amour.

Dieu à l’Œuvre.
S’il est vrai que nous avons à préparer le chemin du Seigneur et à rendre droit ses sentiers, c’est Dieu qui s’occupera des passages à ouvrir[1] : « Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits, et les chemins rocailleux seront aplanis. »

Quelle grande espérance que nous soit révélé que les gros travaux de voirie, devant ce qui est tortueux et rocailleux, sont sous sa garde. Dans l’éveil du petit pas de notre liberté qui nous fait entrer dans la vérité en nous tournant vers Lui pour entrer sous la Lumière de son Regard, Il est Celui qui fait le plus gros bout du chemin et mène à son accomplissement ce Royaume qui n’est pas de ce monde, mais qui est au milieu de nous. Et devant même ce qui nous fait entrer dans la tentation de démissionner, conscients de l’impossibilité où nous sommes de franchir les ravins, d’abaisser les montagnes et de rendre droits les chemins rocailleux, il est bon d’accueillir que Son Amour fera le reste, comme Il a pris l’initiative de descendre au cœur de notre monde et de nos vies blessées.

L’inachevé est le lieu où son Amour descend.
Nos yeux voient bien ce qui reste impossible pour nous. Peut-être demeurons-nous dans la déception de la prise de conscience de l’inachevé de notre œuvre ou de sa petitesse devant tant de chemins à ouvrir ? Il est bien vrai que l’œuvre de vérité dans laquelle nous cheminons en nous-mêmes et sur ce monde dévoilent la démesure des chemins à ouvrir au cœur de ce monde blessé et en nous aussi.

Il vient pour que tout être voit le salut de Dieu !
Au cœur même de l’engagement de notre liberté pour aimer, accueillant de l’inachevé et des limites qui marquent nos vies, nous sommes invités à croire que la démesure de son Amour prend chair dans la finitude de nos vies.

Sur ce chemin de vérité et d’amour, comment notre liberté est interpellée aujourd’hui à préparer le chemin du Seigneur ?

Devant l’absence de chemins ou les impasses, sommes-nous capables d’avancer vers la promesse, conscient de l’inachevé où un espace se creuse pour l’accueillir encore plus profondément ?

Car tout être verra le salut de Dieu !

Paolo Maheux – maheux.paolo@gmail.com


[1] Le temps des verbes employés (un « passif théologique ») indique qu’il s’agit d’une Œuvre qui relève de Dieu, même sans le nommer. Si la préparation du chemin relève de notre liberté, l’accomplissement relève de Dieu.




DROIT D’AUTEUR

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