Évangile du Dimanche 28 janvier – 4e dimanche du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Il enseignait en homme qui a autorité » Mc 1, 21-28
Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. » L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.
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Méditation
Si Jean est l’évangéliste qui nomme le plus de fois l’heure de Jésus, cette heure de sa glorification sur la Croix, celle de notre salut, et si l’Évangéliste Marc est celui qui la cite le moins souvent, il n’en demeure pas moins que ce dernier utilise le mot « aussitôt » 40 fois dans son Évangile. Dans le seul texte d’aujourd’hui, le mot apparaît trois fois. Mais ce mot « aussitôt » est apparu au cœur du baptême de Jésus : « Et aussitôt, remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit comme une colombe descendre vers lui, et une voix vint des cieux : ” Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur. ” Et aussitôt, l’Esprit le pousse au désert » (Mc 1, 10-12).
De ces quelques citations, spécialement ancrées dans le baptême de Jésus et de la poussée de Jésus au désert par l’Esprit, nous sommes témoins que l’heure de Jésus se fait présent pour Lui, dès le départ, dans tout ce qu’Il vit. L’heure de Jésus nous est révélée de manière marquante avec le début de la vie publique de Jésus mais il est facile de penser que, dès sa naissance, toute sa vie a été une marche vers son heure. Et cette marche est une œuvre trinitaire, parce que le Fils sera toujours accompagné par le Père, n’est-Il pas son « Fils bien-aimé », et par l’Esprit qui le pousse au désert et qui le conduira jusqu’à la Croix. En ce sens, si le Fils vivra un chemin qui ira de plus en plus vers les ténèbres de la Croix, Il le fera afin que ce « déchirement des cieux » puissent se réaliser pour chacun.e de nous. En creux de tout ce qu’Il vivra, Il entrouvrira pour nous les cieux afin que l’Amour trinitaire s’en échappe vers nous.
Les « aussitôt » de Marc marquent en quelque sorte durant tout son Évangile le mystère de ce « déchirement » et du partage du ciel vers nous. Ces « aussitôt » ne traversent pas uniquement la vie de Jésus, nous faisant entrer de plus en plus profondément dans le mystère de cette « heure qui vient » pour Lui, mais, comme l’évangile de Marc le révèle, cette « heure qui vient » nous touche « aussitôt ». Pour Jésus, sa mission en direction de l’« heure » se vit par cet « aussitôt », le jour du sabbat « d’entrer dans la synagogue pour enseigner ». L’« aussitôt » de la proclamation de la Parole, de ce Verbe qui révèle le Père, est un appel irrésistible en Lui. Il ne peut et nous ne pouvons porter la mission sans cet impératif, même temporel, de la Parole. Toute notre vie doit trouver son centre dans l’aussitôt à partir duquel toute notre mission s’articule.
Mais du même élan, « aussitôt il y avait dans leur synagogue un homme possédé d’un esprit impur », car le Bien attire le mal, car le mal ne le supporte pas. Plus encore, ici, comme l’œuvre du Fils est trinitaire, le Père, dans ce « déchirement des cieux », ne peut qu’appeler ce possédé, car il est, lui aussi, « son fils bien aimé qui a toute sa faveur ». Le Père l’aimante ou l’amante au Fils afin qu’Il le libère. Cette action du Fils se vit pour nous de deux façons. D’abord, nous sommes, chacun.e à notre manière et à notre degré possédés par le mal, car nous nous maintenons dans l’emprise du mal et nous ne savons plus comment nous en libérer. Nous sommes donc appelés à nous laisser mener par le Père dans l’Esprit à cette rencontre avec le Fils afin que sa Parole puisse se dire en nous : « Tais-toi et sors de lui ». L’« aussitôt » de son Amour peut déchirer le voile des ténèbres et nous laisser voir le Ciel dans un écoulement d’Amour vers nous. Puis libérés, ce sera aussi notre mission de recevoir du Père ses fils ou filles marqués par le mal pour les libérer… et d’y répondre « aussitôt ».
Puissions-nous tous les jours, pour ne pas dire à chaque instant, vivre dans les « aussitôt » de Dieu afin de vivre ce déchirement des cieux où s’unissent le ciel et la terre et où nous nous découvrons le fils ou la fille bien-aimé.e du Père qui a toute sa faveur.
Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)
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