POUR LES PERSONNES QUI SERONT EN VACANCES, UN TRÈS BON REPOS. Et toute notre gratitude d’avoir marché avec nous et demeurons unis dans la prière.
Nous reprendrons les méditations le 4 septembre 2023.
Évangile du dimanche 25 juin – 12e dimanche du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » Mt 10, 26-33
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits.
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »
Méditation
Cet Évangile termine notre année de méditation par le thème de la crainte, non celle de Dieu mais celle du péché et de sa mort. Cette dernière réalité est la plus lancinante, la plus souffrante et la plus torturante en nous. C’est de cette peur ou de cette crainte, emplie de honte, que le récit de la Genèse a voulu rendre compte en racontant : « Dieu appela l’homme « où es-tu ? dit-il. J’ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l’homme; j’ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché ». (Gn 3, 9-10). Ce récit spirituel nous montre ainsi que le mal non seulement brise la relation à Dieu mais que l’homme et la femme ont perdu le chemin de leur être, « Où es-tu ? », car, en eux, s’est infiltrée cette peur honteuse qui les ronge.
C’est pourquoi la doctoresse en neuroscience, Caroline Leaf, dit qu’« il y a seulement deux types d’émotions -l’amour et la peur- et toutes les autres émotions proviennent d’elles, chacune indiquant sa « signature » chimique »[1]. C’est-à-dire qu’elle constate qu’une personne qui ne vit pas dans l’amour mais dans la peur n’a pas un cerveau qui fonctionne harmonieusement, au contraire il est déréglé. Dans l’amour, la personne vit en accord avec qui elle est profondément et, dans la peur, elle n’est plus située dans son être, « où es-tu ? », ce qui crée un désalignement des différentes fonctions.
Toute la mission du Christ en venant en ce monde a été de nous rétablir dans l’amour, et un amour infini. En somme, de nous libérer de la peur. C’est ce qu’exprime avec justesse l’épître aux Hébreux : « Puis donc que les enfants avaient en commun le sang et la chair, lui aussi y participa pareillement afin de réduire à l’impuissance, par sa mort, celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, et d’affranchir tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort » (2, 14-15).
C’est dans cette optique que le texte d’aujourd’hui nous dit : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu ». Cette injonction de ne pas craindre les hommes embrasse tout le monde. C’est dire que si le mal voile notre être véritable au point que nous ne savons plus qui nous sommes et que nous vivons dans la peur nos relations avec Dieu, avec les autres, avec la création et avec nous-mêmes, nous ne devons pas en avoir crainte, car la Vérité du Christ mettra progressivement en Lumière qui nous sommes. « Ce qu’Il nous aura dit ou révélé dans les ténèbres ou que nous aurons entendu au creux de l’oreille », Il nous demande, au fur et à mesure, de le proclamer en pleine lumière et sur tous les toits. Il nous demande que notre être unique que nous avons caché de mort et de peur au tombeau que, progressivement, nous le proclamions de plus en plus à mesure que nous connaîtrons qui nous sommes par sa grâce.
Puis Il ajoute une autre injonction : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps ». L’épître aux Hébreux citée précédemment nous a bien fait comprendre que « celui qui a la puissance de la mort (est) le diable » et qu’il nous tient « en esclavage par la crainte de la mort ». Si nous ne devons pas avoir peur de la mort, il nous rappelle de nous tenir à distance du démon, car il « a la puissance de nous conduire à la mort de l’âme ». Jésus ajoute toutefois que Dieu est toujours avec et pour nous, que nous sommes appelés à avoir foi en Lui et à se confier entièrement à Lui. S’Il prend soin des moineaux, « soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux ». La seule demande qu’Il nous fait est : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux ».
Je vous souhaite au nom de toutes les personnes qui ont écrit ces méditations un bel été. Et dans la joie de vous revoir en septembre, rappelons-nous : « Ce n’est pas un esprit de crainte que Dieu nous a donné, mais un Esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi » (2 Ti, 1,7).
Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin)
[1] The Perfect You, Baker Books, 2017, p. 59.
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