No 105 – série 2024-2025
Évangile du dimanche 22 décembre – 4ème Dimanche de l’Avent
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-45)
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Veuillez noter que l’équipe des méditations prendra une pause pour le temps des fêtes. La dernière méditation de 2024 sera pour le dimanche 22 décembre et nous serons de retour le lundi 6 janvier 2025. Nous vous remercions de nous avoir lu et avons hâte de vous retrouver en janvier ! Joyeux Noël et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Barbara, Dany, Halyna, Laurence, Marie-Emmanuel, Martial, Michel, Paolo, Stéfan et Vincent.
Méditation – Pour que tressaille l’enfant en toi !
Zacharie a perdu la voix… Joseph ne connaît pas encore la déroute où il se trouvera devant sa femme enceinte… Visages d’hommes qui ignorent encore la fécondité qui surgira d’eux tant que leur regard ne verra pas l’enfant… Tant d’hommes ne se découvrent père qu’au moment de la naissance de leur enfant… Grâce réelle de Dieu qui précède la conscience que nous en avons, dans le silence d’une gestation qui s’offre à nous comme incubateur de notre foi. Ce que nous saisissons de l’Œuvre de Dieu reste bien en deçà de ce qu’Il réalise.
Une partition de musique sans musicien et sans instrument reste silencieuse… Sa beauté et son harmonie nous demeurent cachées, alors même qu’elle est tout entière gravée et livrée par le Souffle qui en a inspiré l’écriture. Dans cet Amour où Dieu se dépossède, Il est dans cette vulnérabilité d’une réponse qui vient de nous. Notre « oui » à sa Parole éveille et étonne l’instrument que nous sommes : Il nous appelle à rendre audible cette Parole déposée en notre chair. Oui, le Verbe s’est fait chair… pour que notre chair devienne Verbe.
Dans cet espace du « oui sans réserve » de Marie, la voilà qui va avec empressement à la rencontre d’Élisabeth, ne se laissant pas vaincre par le montagneux du chemin, sans s’inquiéter de l’état nouveau où elle se trouve, qui pourrait justifier une prudence pour sa propre condition. Elle sait sa cousine âgée, avec tout ce que peut représenter cette grossesse à risque… Avant la visite de l’ange, Marie ne savait rien de cette grossesse. Elle ne savait rien de ce silence où Zacharie s’est retrouvé… Elle va à la rencontre de sa cousine dans cet élan où son soutien et sa joie pour Élisabeth se recueillent et se traduisent par la présence et le service. Élisabeth et Zacharie vont enfin avoir cet enfant tant désiré.
Et voilà que la rencontre donne la parole à ce qui les habite et au Don de Dieu en elle.
Élisabeth sent le tressaillement d’allégresse de son enfant à la salutation de Marie. Ce n’est pas la première fois que l’enfant bouge en son sein alors qu’elle en est à son sixième mois de grossesse. Mais ce tressaillement d’allégresse de son fils lui fait reconnaître la visite de son Seigneur, dans le sein de sa cousine. Élisabeth n’était pas au Temple lorsque Zacharie a reçu la visite de l’ange… Elle n’a rien entendu de ce qui a été dit à son époux… Marie, ça ne paraît pas encore qu’elle est enceinte… Et voilà qu’Élisabeth, sans même que soit visible extérieurement le Mystère à l’Œuvre, reconnaît en Marie qu’elle est mère, et que l’enfant qu’elle porte est « son Seigneur »… Celui-là même qui est l’auteur de cette vie nouvelle qui se tisse, depuis 6 mois, en elle.
Élisabeth vit dans le silence cette grossesse, qu’elle garde secrète pour ne pas s’exposer à la honte qui pourrait survenir de la perte de l’enfant… Zacharie, lui, se vit dans le silence où le doute le confine… Sa foi est devenue muette ! Cette maison du silence deviendra la « caisse de résonnance » de la salutation de Marie. Marie lui révèle ainsi ce que l’ange a annoncé pour sa cousine… C’est ce qui explique sa présence auprès d’elle : cette maternité est aussi l’Œuvre de Dieu.
Reconnaître son Seigneur dans le sein de Marie… Entrer dans l’étonnement de ce lieu où Dieu Lui-même descend… Si loin des cieux où nous l’avions confiné… Si proche et si caché… Si présent et si agissant… Reconnaître en celle qui vient la visiter, la Présence de Celui qui est à la source de la vie dont le cœur bat en elle, dans ce berceau creusé par l’impuissance et l’impossible.
Ce tressaillement de Jean-Baptiste, première parole de sa vie dont la mission est de manifester le Messie…
Élisabeth, première auditrice de l’être-parole de son enfant, placée devant la première crèche de son Seigneur, en Marie !
Marie, cette présence pour que s’éveille le don de Dieu en l’autre.
Au creuset de la rencontre et de la présence, le tressaillement du plus intime parle de Celui, qui au cœur de notre chair, fait de nous les instruments de cet Amour qui vient nous sauver. Que nos rencontres, en ce temps de Noël, nous donnent d’entrer dans la révélation du Don de Dieu qui habite chaque personne.
Dans la surprise de ce Dieu qui prend chair en nous, couché dans la crèche de nos vies et de nos rencontres, une voix se fera entendre… Au plus intime, le tressaillement d’un enfant… Celui qui annonce la présence de l’Enfant-Dieu. Et nos yeux brilleront de l’Étoile qui l’annonce!
Paolo Maheux – maheux.paolo@gmail.com
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