No 133 – série 2024-2025
Évangile du dimanche 2 février – Présentation du Seigneur au Temple
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« Mes yeux ont vu ton salut » (Lc 2, 22-40)
Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »
Méditation – Se laisser consacrer en sa Lumière !
Sur ce chemin de foi où notre cœur s’engage, nous venons nous présenter à Dieu. À travers les rites connus, nos pas dessinent la foi qui nous habite.
Encore ignorants et incertains de l’avenir, porteurs d’un Don de Dieu, nous désirons aller à sa rencontre, Lui offrir ce que nous sommes. Et nous voilà , au cœur de l’appel à aimer, conduits à être purifiés à travers la désappropriation de soi. Dans cette offrande de pauvres respirent cette ouverture et cette disponibilité à l’inédit.
Une révélation nouvelle est en chemin.
Allumés par les mots enfantés par les personnes désireuses de la consolation des autres, notre être de cire s’ouvre à l’expérience de l’irruption de l’Infini au cœur de l’espace de notre finitude. Alors que nous croyions entrer dans le lieu où nous avions placé Dieu, le voilà qui entre à pas d’enfant, au royaume des demeures que nous lui avons construites. Sa Lumière fait jour en nous.
Il vient vers nous, blotti dans les bras de notre désir profond.
Dans le regard de cet enfant se dévoilent petit à petit les pensées d’ombres et de lumières de notre cœur. Quel grand risque que celui de l’amour qui choisit de naître et de vivre en cette fracture, où l’âme, refusant de se mettre à l’abri, est traversée du glaive qui nous atteint dans la blessure de l’autre.
Dans cette Parole où chemine la Sainte Famille, une sève nouvelle permet à l’arbre vieilli de trouver enfin les racines de sa propre genèse : l’Amour de Dieu prend le risque de notre propre vie. Sa Lumière éclaire nos ténèbres pour les désarmer.
Ainsi, une autre histoire se fait jour en Dieu. La nuit et le jour ne sont plus en chicane, la joie et la souffrance se tiennent par la main, l’amour démasque les ténèbres. Celles-ci ne l’étonnent pas… S’il en est souffrant, il demeure confiant, avançant au large, conjuguant la foi et l’amour au cœur du chemin qui n’existe pas encore…
Dans la consolation qu’il désire pour les autres, le regard de Syméon discernera ce Don qui vient de Dieu. À cette vue, il peut même entrer au cœur de sa mort et s’en aller en Paix, dans la lumière de l’accomplissement de la Parole à travers laquelle sa vie devient vitrail du Mystère.
Nos bras, engourdis par l’usure du temps, sont appelés à la joie de porter le Soleil.
Au-dessus des abîmes, même celui de la mort, avancer dans la lumière, sur le pont de cet Amour où nous n’appartenons pas au vertige du mal ou de l’obscurité, mais où le temps a dessillé nos yeux sur ces veilleurs de nuit au chevet de l’a(A)utre.
Et, à la faveur d’une fissure, se découvrir allumés d’une lumière que nous n’avons pas fabriquée, et dont la lueur peut se deviner dans l’intime de l’autre qui s’ouvre dans la confiance.
Le métier de Dieu ? Allumeur de réverbères ! Il vient pour faire entrer nos vies en sa Lumière.
Il nous faut peut-être de « vieux yeux » pour apprendre à voir la lumière dans la vie des autres… des yeux qui ne se laissent plus distraire par le faste de ce monde et par les lumières artificielles… des yeux qui ne se laissent plus fasciner par les choses… des yeux qui inspirent à l’autre que des bras sont prêts à accueillir le précieux de ce qu’il porte et de ce qu’il est…
Quittant le jugement et la condamnation inspirés par l’obscurité, se laisser émerveiller par le Don qui prend visage d’offrandes pauvres d’apparence, être saisi du salut à l’œuvre… et dans cette Lumière reçue, retrouver ce qui donne Visage à Dieu.
Se laisser ainsi consacrer en sa Lumière !
Puisse la cire de notre vie se laisser tout entière consumer pour que rayonne cette Lumière qui nous sauve en nous conduisant à notre être-profond et à notre mission.
Paolo Maheux – maheux.paolo@gmail.com
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