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Sa transfiguration suscite la nôtre ! – Méditation du dimanche 16 mars 2025

No 175 – série 2024-2025

Évangile du dimanche 16 mars 2e dimanche de Carême

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre » (Lc 9, 28b-36)

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! » Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul.
Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

Méditation – Sa transfiguration suscite la nôtre !

Jésus l’avait exprimé à ses disciples : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » [1]

Devant cette annonce, aux antipodes du chemin qu’ils avaient imaginé pour le Messie, les disciples sont en danger de décrochage : ils ne peuvent concevoir que le chemin du Christ passe par le mystère de sa Passion et de sa mort. Comme eux, nous expérimentons cette présence de la croix qui nous rebute. Elle refroidit notre espérance, notre confiance et notre amour, dans la déroute où nous laisse l’impasse du chemin.

Si l’incompréhension est radicale devant le mystère de la croix, elle est tout aussi présente pour les disciples alors qu’ils sont témoins de la transfiguration de Jésus, au cœur de ce moment où rayonne la relation de Jésus avec son Père. En dialogue avec Moïse et Élie, Jésus se révèle comme Celui en qui s’accomplissent les Écritures. Eux aussi parlent avec Jésus de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. La compréhension des disciples est épuisée, accablés qu’ils sont de sommeil. Pierre essaie de retenir la grâce offerte en ce moment de visitation à travers les tentes offertes, mais il ne savait pas ce qu’il disait : on ne peut « posséder » la grâce qui nous sauve.

De l’incompréhension devant la croix…        à l’incompréhension devant la Lumière offerte.

Aussi incompréhensible dans son Mystère de vie que dans son Mystère de mort, nous sommes placés avec le Christ entre ces 2 mystères dont la fécondité nous demeure secrète et énigmatique. Apprendre à faire de l’incompréhensible tissé d’obscurité et de lumière, le lieu de l’écoute de sa Parole.

Devant cette croix où nos compréhensions nous abandonnent, se mettre à l’écoute de cette Parole du Christ dans la confiance en son Amour. Cette Parole ne résout pas l’énigme de la souffrance et de notre croix… Elle nous révèle jusqu’où son Amour accepte d’aller pour nous sauver en inscrivant la démesure d’une issue de lumière dans l’impasse de nos croix.

Au sein de la nature au Québec, nous expérimentons le printemps comme « le temps des sucres ». Au sortir de la morsure de l’hiver, la sève des érables, à la faveur du gel et du dégel, monte du profond de l’arbre. De l’entaille faite en l’arbre, la sève sucrée est recueillie[2], goutte à goutte. Cette sève portée à ébullition donnera naissance au sirop d’érable. Équation étonnante : pas d’hiver, pas de sirop !

C’est dans la chaleur de son Amour que la sève des entailles de nos vies, se recueille. Si les hivers de nos croix nous congèlent, de son côté ouvert, la sève de sa Miséricorde nous inscrit en sa Résurrection pour que notre propre vie soit portée à la saveur d’un sirop dont le Mystère tient au Printemps de sa Résurrection et à la « bouilleuse » de son Amour.

Au quotidien, entre la croix et la plénitude de vie, entre la promesse et la réalisation, entre le clair-obscur et la révélation, entre l’inachevé et l’accomplissement, entre la chute et le relèvement, entre la mort et la résurrection, sa Présence réelle qui fait de nos croix son chemin.

Cachée dans la nuée lumineuse du Pain à travers lequel Il donne sa Vie et où nous offrons la nôtre, la route du quotidien est désormais balisée par la Lumière de son Amour. Dans l’écoute de cette Parole qui continue de prendre chair, soulevant toute obscurité, sa transfiguration suscite la nôtre !

À bien regarder notre vie, n’y a-t-il pas une surprenante lumière silencieuse dont la croix, visitée par son Amour, est devenue la « sage-femme »?

N’est-ce pas là, dans l’affleurement de ces deux visages, celui du Christ et le nôtre, que la vie est transfigurée ?

Paolo Maheux – maheux.paolo@gmail.com


[1] Luc 9, 22

[2] Comme un antigel pour la survie de l’arbre à travers les rigueurs de l’hiver.




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