Sa Parole nous déroute parce qu’Il assume la déroute de nos vies – Méditation du dimanche 15 septembre 2024

No 7 – série 2024-2025

Évangile du Dimanche 15 septembre 24e dimanche du Temps ordinaire

Tiré de Frédéric Boyer, Évangiles, Nouvelle traduction de Frédéric Boyer, Gallimard, 2022 (pages 256-257).

« Tu es le Christ… Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup » Mc 8, 27-35

Et Jésus, lui, sort avec ses disciples dans les villages de Césarée et de Philippe. Et sur la route, il interrogeait ses disciples en leur disant : « Qui dit-on que je suis ? »
Et ils lui répondent en disant : « Jean le baptiseur, et d’autres Élie, ou d’autres encore un des prophètes. »
Et il leur pose la question : « Mais vous, qui dites-vous que je suis ? »
C’est Pierre qui répond et lui dit : « Tu es le Christ messie. »
Mais il les reprend pour qu’à personne ils ne parlent de lui. Oui, il commence à les enseigner.
Que le fils de l’humanité aura à souffrir beaucoup, être disqualifié par les sacrificateurs, les anciens et les lettrés et être tué. Et après 3 jours, se relever. Oui, ouvertement il énonçait la Parole.
Oh Pierre l’attire à lui et commence à s’en prendre à lui. Mais lui se retourne, et voyant ses disciples, il s’en prend à Pierre et dit :
« Passe derrière moi, Satan, adversaire !
Car tu ne penses pas aux choses du Dieu mais aux choses humaines.
»
Et il appelle la foule avec ses disciples. Il leur dit :
« Si quelqu’un désire venir derrière moi, qu’il se renie lui-même,
et qu’il emporte sa croix et m’accompagne.
»
« Oui, qui veut sauver sa vie la détruira
mais qui détruit sa vie maintenant pour moi et pour l’évangile,
l’heureuse nouvelle la sauvera.
»

Méditation – Sa Parole nous déroute parce qu’Il assume la déroute de nos vies

Nous sommes questionnés par la vie, par les événements, par des réalités qui arrivent au sein de nos familles, dans nos communautés et dans notre propre vie.

Et lorsque nous sommes ainsi questionnés, parfois même sur le mystère de notre propre identité, les réponses du passé ne suffisent plus, les réponses des autres ne suffisent plus, les réponses que nous avons apprises ne suffisent plus.

Nos références, celles du passé, nous parlent de ces cartes routières de 1930, 1940, 1950… qui ne sont plus vraiment ajustées à la réalité d’aujourd’hui, où un Souffle nouveau nous est toujours donné.

Et nous avons cette question que Jésus nous pose : « Pour vous qui suis-je ? »

C’est avec tout notre être que nous répondons nous aussi à la manière de Pierre. Nous répondons avec tout ce qui habite, dans notre réponse, les recherches de sécurité qui sont les nôtres.

Et bien sûr, lorsque Jésus nous décrit ce chemin qui sera le sien, nous sommes dans l’incompréhension… C’est peut-être pour cela aussi que notre propre vie nous déroute, qu’elle ne correspond pas à ce qu’on avait pensé, qu’elle est différente. Les pensées de Dieu ne sont pas les nôtres.

La réaction de Pierre, nous la portons en nous, à la fois habité par ce désir de suivre Jésus et de reconnaître en lui celui qui nous sauve… et en même temps cette réalité de notre propre compréhension de ce que nous aimerions qu’il arrive. Et le réel de la vie nous place dans ce qui nous déroute, dans ce que nous nos compréhensions ou nos incompréhensions ne peuvent saisir, et nous sommes invités, nous aussi, à marcher derrière Jésus. Non pas faire de nos compréhensions ce qui va nous éclairer, ce que nous allons suivre, ne pas demeurer à la remorque de ces chemins qui sont ankylosés par nos recherches de sécurité mais choisir d’entrer dans ce chemin que le Christ nous ouvre par sa Parole.

C’est un chemin où même le mystère de ce qui nous fait souffrir, de ce qui nous est difficile est présent. Aujourd’hui, nous sommes invités nous aussi à marcher derrière Jésus, à passer derrière lui : c’est lui qui connaît le chemin. Et notre foi est invitée à s’exprimer en plongeant, dans la certitude que lui-même nous ouvre un chemin dans ce qui nous déroute. Et là même où nous semblons perdre pied, c’est lui qui nous invite à nous appuyer sur lui. Marcher sur la mer… marcher sur les eaux… Continuer d’avancer en nous fiant à lui… sans laisser notre vie à la merci de notre manière de comprendre, ou de ne pas comprendre. C’est mystérieux, parce qu’à travers l’attitude de Pierre, Jésus lui-même expérimente, au sein même des disciples, l’incompréhension qui le conduira à la mort.

Ce qu’il nous dit est disqualifié par la logique des sacrificateurs où on croit gagner le ciel en faisant des sacrifices ou en le méritant. Ce qu’il nous dit est déjoué aussi par les lettrés qui, au fond, sont prisonniers d’une compréhension qui les ferme à l’accueil de la Grâce et du Souffle de Dieu.

Seigneur Jésus, dans ta réponse à Pierre, c’est à nous que tu parles. Et tu nous invites à faire de ce plongeon de foi en toi, le lieu où nous choisissons de mettre notre sécurité en toi, même au cœur de la route qui nous déroute!

Que tout se fasse pour nous selon ta parole !

Paolo Maheux – maheux.paolo@gmail.com

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