Rayonner de la lumière reçue ! – Méditation du dimanche 15 décembre 2024

No 98 – série 2024-2025

Évangile du dimanche 15 décembre 3ème Dimanche de l’Avent

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Que devons-nous faire ? » (Lc 3, 10-18)

En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. »
Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

Veuillez noter que l’équipe des méditations prendra une pause pour le temps des fêtes. La dernière méditation de 2024 sera pour le dimanche 22 décembre et nous serons de retour le lundi 6 janvier 2025. Nous vous remercions de nous avoir lu et avons hâte de vous retrouver en janvier ! Joyeux Noël et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Barbara, Dany, Halyna, Laurence, Marie-Emmanuel, Martial, Michel, Paolo, Stéfan et Vincent.

Méditation – Rayonner de la lumière reçue !

« Que devons-nous faire ? »
Pour celui ou celle qui veille dans l’espérance d’une vie nouvelle, cette question appelle la lumière.
Pour la femme enceinte qui se vit dans le souci de l’enfant qu’elle porte…
Pour les parents, soucieux de la croissance de leur enfant, dans le respect de l’unicité qu’il est, encore en germe, et du plongeon dans lequel l’enfant doit accepter de s’éprouver…
Pour la personne qui choisit d’aimer…
Pour la personne qui cherche un sens à sa vie…
Pour la personne questionnée par sa santé, par une perte d’emploi ou par un deuil…
Pour les communautés qui vivent la perte de leur église…
Pour que Noël nous ouvre, comme personne et comme famille, à l’accueil de sa venue…
« Que devons-nous faire ? »

Et voilà que Jean nous invite à habiter les gestes qui rythment notre vie, dans le soin de ce qui rend possible la relation : être une présence réelle, décentrée de notre intérêt propre, partageant ce que nous avons et ce que nous sommes. Cette disposition intérieure de « dépossession de soi » est ce qui donne le climat propice à l’avènement de l’inattendu qui ne nous appartient pas.

Cette dépossession habite Jean… Au regard de son identité, qui questionne parce qu’elle fait signe, il se présente comme celui qui, en baptisant dans l’eau, prépare le chemin pour un baptême d’Esprit-Saint. Ainsi, Jean-Baptiste devient passage pour un Autre, plus grand que lui. Alors même qu’il est interpellant, et qu’il pourrait se servir de l’effet de sa prédication pour que les gens s’attachent à lui, il refuse que les gens l’identifient au messie. Il ne veut pas faire graviter les gens autour de lui, mais il cherche à les conduire au Messie. Sa vie porte déjà la couleur oblative de Celui qui vient pour nous révéler que Dieu est Amour et qu’Il se vit en dépossession de Lui-même. Cette liberté face à lui-même lui est donnée par la conscience de la Gratuité de l’Amour de Dieu pour lui.

Sa vie, qui a pris naissance dans le désert de stérilité de ses parents, porte la marque de l’inouï de l’Agir de Dieu ! Il vient au monde dans l’expérience d’un couple dont l’infertilité avait fait ses preuves depuis toujours, à l’âge où il n’est plus possible d’enfanter, avec un père, prêtre au Temple, familier de la Parole de Dieu, qui n’a pas cru à la Parole qui lui a été dite… ce doute qui rend muet de la parole inscrite en notre chair. Cette vie nouvelle que Dieu fait surgir annonce que l’épuisement où se trouvent l’Ancien Testament et notre passé, ne nous enferme plus.

La réponse de Jean Baptiste n’appelle pas de gestes extraordinaires… simplement que les gestes ordinaires soient vécus dans le souci des personnes, sans être à la remorque de notre intérêt personnel. Les gestes faits « de bon cœur » tissent la chaude couverture où la vie fragile peut trouver repos.

Dans la grâce d’être secoués par la pelle à vanner de sa Parole qui soulève tout ce que nous sommes, son Souffle nous donne de discerner le blé au milieu de la paille en nos vies[1]. Le feu de son Esprit n’est pas à craindre : il vient purifier nos vies du secondaire et de l’artificiel, de l’autosuffisance et de la centration sur soi, afin que notre identité profonde (ce grain semé par Dieu) se révèle. Le rayonnement de notre identité, dont la Gratuité est la source et l’expression, devient à son tour, signe qui interpelle et questionne.

Il ne viendrait à personne l’idée d’aller placer sa voiture au pied des panneaux indicateurs en bordure de la route : ce serait se retrouver dans le fossé, où il n’y a même plus de route!!! Cependant, par la direction qu’ils indiquent, ils sont au service d’une route à poursuivre, celle où l’Esprit est au rendez-vous pour que soit dévoilé l’Amour qui nous sauve en choisissant de nous rendre contagieux de son appel et de son Amour.

Au milieu de la multiplicité de ce qui est à faire, qui peut engendrer tant de courses et de tensions, il ne s’agit pas de faire « beaucoup », mais de faire « signe ». Et cette capacité de faire « signe » tient à la conscience d’un « Agir » qui ne vient pas de nous et dont le témoignage appartient au rayonnement de la Lumière qui nous sauve.

Où puis-je reconnaître l’Agir de Dieu dans ma vie ?

À l’approche de Noël, quelle rencontre appelle en nous cette qualité du cœur pour que notre vie soit signe de Celui qui vient ?

Ainsi, nous pourrons rayonner de la lumière reçue !

Paolo Maheux – maheux.paolo@gmail.com


[1] C’est un panier très plat et large servant à séparer la paille, la balle et la poussière du bon grain en les projetant en l’air d’un geste alerte pour offrir au vent les parties les plus légères à éliminer. (fr.m.wikipedia.org)




DROIT D’AUTEUR

La méditation peut être partagée à toutes et à tous, en tout ou en partie, mais le nom de l’auteur et l’indication du centre le Pèlerin avec l’adresse du site (www.lepelerin.org) doivent être inscrits, car les droits d’auteur demeurent. Merci de votre compréhension.