Méditation : Le Verbe au présent (No 8)

Image par PIRO4D de Pixabay
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Évangile du lundi 4 octobre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Qui est mon prochain ? » Lc 10, 25-37

En ce temps-là, voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »
Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.” Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »

Méditation

Le « Verbe » au présent.

Qu’est-ce que l’évangile dit qui met en mouvement la vie humaine?

L’évangile retrace le passage du « Verbe » parmi nous. Christ-Jésus Ressuscité respire et vit en nous dans notre propre humanité, en ce temps présent. C’est par son Esprit qu’Il intervient dans toute chair qui consent à la collaboration mutuelle.

Premier mouvement: prends acte de ce qui t’habite.

À moi et à toi de nous mettre en marche dans le mouvement du « Cœur battant ». C’est bien lui le « Verbe ». Il existe « contagieusement en créant ». (Francois Varillon)

Jésus marche vers Jérusalem avec ses disciples. Il continue de les instruire. Une foule de personnes gravite autour d’eux.

Moi, je me reconnais parmi ses disciples et toi, où es-tu? Disciple? Quelqu’un pour qui la loi est importante? Quelqu’un de curieux à propos de Jésus? Quelqu’un en recherche de saisir ce qui te touche dans la personne et les paroles de Jésus?

Dans la foule, un homme se lève, il est docteur de la loi. Jésus le voit, il trouve en lui un interlocuteur bien disposé. Il écoute attentivement sa question : « Maître, que dois-je faire pour recevoir en partage la vie éternelle? » (v.26)

Jésus reconnait la mise à l’épreuve du docteur de la loi, mais il garde le cap sur l’assurance qui lui vient du dedans. Voir la réalité, sans peur, sans œillères, sans fermeture.

Nous sommes quelques disciples sur le qui-vive car nous connaissons la dureté des interventions des hommes de loi et ils ne sont pas tendres à l’égard de Jésus et à l’égard de nous qui le suivons.

Jésus répond par une question. Il invite son interlocuteur à prendre position lui-même: « Dans la loi qu’y a-t-il d’écrit? (…) » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit: « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. » (v.26-27)                                                        

Deuxième mouvement: laisse-toi regarder par Christ Jésus.

Est-ce le regard respectueux de Jésus sur cet homme qui initia un déplacement intérieur en lui? En voulant montrer le sérieux de sa recherche, une autre question surgit en lui : « Qui est mon prochain? » (v.29)

Pour un juif d’alors la question ne se pose pas : le prochain c’est tout membre de son peuple, à l’exclusion de l’étranger.

Alors Jésus répondit par une parabole.

Troisième mouvement: garde ton cœur ouvert.

« Les paraboles ouvrent une fenêtre dans l’étroit cabinet de l’imagination et nous invitent à mettre le nez dehors, dans l’air frais de Dieu. » (Timothy Radcliffe)

Je vois la scène: un homme « dépouillé et roué de coups » est laissé à moitié mort par des bandits. Un prêtre le voit et s’éloigne. Un lévite le voit et fait de même.

Je ne suis pas sans me voir devant l’itinérant du vieux Québec et baissant les yeux je suis passée de l’autre côté de la rue.

Un samaritain (étranger et dangereux aux yeux du lévite) le voit et il est « saisi de compassion ».

« Pris aux entrailles, il s’approche, panse ses blessures (…) (André Chouraqui). Il donne tous les soins nécessaires et l’hébergement sécuritaire jusqu’à sa guérison. (v.33-36).

« Va, et toi aussi, fais de même. »

Quoi faire avec cette sorte d’absolu qui bouleverse toute vie tant soit peu confortable? D’abord l’accueillir, et se laisser déstabiliser par elle. Ce genre de parole, ce « Verbe » au présent « permet d’intuitionner ce que peut être la mentalité du Tout-autre et d’opérer un mouvement de décentrement pour accueillir l’autre. » (André Myre)

Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)

DROIT D’AUTEUR

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