Évangile de l’Avent du Lundi 13 décembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Le baptême de Jean, d’où venait-il ? » Mt 21, 23-27
En ce temps-là, Jésus était entré dans le Temple, et, pendant qu’il enseignait, les grands prêtres et les anciens du peuple s’approchèrent de lui et demandèrent : « Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ? »
Jésus leur répliqua : « À mon tour, je vais vous poser une question, une seule ; et si vous me répondez, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais cela : Le baptême de Jean, d’où venait-il ? du ciel ou des hommes ? » Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement : « Si nous disons : “Du ciel”, il va nous dire : “Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?” Si nous disons : “Des hommes”, nous devons redouter la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. » Ils répondirent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » Il leur dit à son tour : « Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela. »
Méditation
En écho de la tradition biblique, le Fils de l’homme (Daniel 7) est un personnage qui doit venir exercer l’autorité souveraine qu’il a reçue de Dieu.
En ce temps béni de l’Avent, nous côtoyons l’Évangile Puissance de Dieu qui nous donne les critères de discernement pour juger si l’usage des puissances de l’homme et de la femme va ou non, dans le sens d’un monde plus humain.
Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.
« Jésus était entré dans le temple, et, pendant qu’il enseignait, les grands prêtres et les anciens du peuple s’approchèrent de lui et demandèrent: « Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité? » (v.23) »
Jésus se retrouve dans une mise à l’épreuve qu’il connaît bien : déjouer les pièges de l’examinateur. Ici, dans cette parole de Matthieu qui sont les examinateurs? Les représentants du pouvoir cultuel et religieux qui mettent en doute la parole du Nazaréen. Il menace de leur propre autorité cet homme et les foules qui le suivent. Il faut casser son pouvoir.
Dans notre monde, qui sont les examinateurs de la parole des adhérents au Christ-Jésus?
L’espérance collective du monde moderne s’appuie sur des puissances humaines, des puissances issues de l’homme, constitutives de son génie : la puissance scientifique, la puissance technique, la puissance politique. Les examinateurs sont souvent habiles à plonger les hommes et les femmes de foi dans le trou béant de l’insignifiance, l’inconsistance ou la mièvrerie. La tactique est de casser en ridiculisant.
Éric-Emmanuel Schmitt, à la sortie de son livre La nuit de feu, où il raconte une expérience spirituelle vécue dans le désert, a réagi de manière libre et saisissante à une émission de télévision où l’animateur tenta cette tactique du ridicule. Il répondit en disant simplement: « Je ne suis pas illuminé depuis ce jour, je suis lumineux. »
La puissance de « l’énergie du Christ Ressuscité » détruit-elle les énergies qui montent de l’homme ? Quand je dis que je crois, je dis que la puissance de l’Esprit-Saint est au cœur de la nôtre et non à côté, ni même au-dessus. C’est une puissance de discernement fondée sur l’Amour. Tentons de mettre le génie humain au service de la justice, de la fraternité et de la liberté.
Un deuxième mouvement : regarde Jésus et laisse-toi regarder par Lui.
Une seule question monte aux lèvres de Jésus, et « si vous me répondez, je vous dirai moi aussi, par quelle autorité je fais cela; le baptême de Jean, d’où venait-il ? ». (v.24-25)
Il confond ainsi les examinateurs en les remettant en face d’eux-mêmes. Ils n’ont pas cru à la parole et au baptême d’immersion de Jean le Baptiste et ils craignent la foule qui elle, a mis sa confiance en la personne du Prophète et en Celui dont il annonçait la venue. Jésus ne leur révèlera pas d’où lui vient son autorité pour guérir et enseigner. (v.27)
Jésus connaît le fond des cœurs : j’aime t’appeler Maître en te disant le psaume 25 : « fais-moi connaître tes chemins Maître, enseigne-moi tes sentiers. Dirige-moi dans ta vérité, enseigne-moi. »
Ton autorité sur ma conscience profonde je la reconnais et j’y plante ma tente pour que tu me gardes dans la toute simple et élémentaire honnêteté. Le respect d’une telle autorité implique un commencement d’humilité. Alors en ce temps d’Avent: « Viens Seigneur Jésus, viens. »
Un troisième mouvement: garde ton cœur ouvert.
La liberté des paroles de Jésus est franchement rafraichissante. Elle réchauffe en tous les croyants et les croyantes, l’ardent désir de rencontrer l’être de Dieu Père où sagesse et bonté (Sg 7, 26) se déploient sans cesse; où lumière aimante et ardente est en Jésus « un miroir sans tache de l’activité créatrice de Dieu » en tout être humain.
Une autorité qui entrouvre une réalité relationnelle demande consentement, acte de foi. « Nous ne sommes plus dans l’ordre de la toute-puissance mais dans la toute-Présence humble et cachée.» (Méditation no. 30)
Michelle Arcand (michelle@hotmail.com)
DROIT D’AUTEUR
La méditation peut être partagée à toutes et à tous, en tout ou en partie, mais le nom de l’auteur et l’indication du centre le Pèlerin avec l’adresse du site (www.lepelerin.org) doivent être inscrits, car les droits d’auteur demeurent. Merci de votre compréhension.