Méditation : « Que devons-nous faire ? » (No 77)

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Évangile de l’Avent du Dimanche 12 décembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Que devons-nous faire ? » Lc 3, 10-18

En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. »
Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

Méditation

    « Que devons-nous faire ? » : c’est la question des foules, des publicains, des soldats en réponse à la prédication de Jean-Baptiste. C’est aussi la question des foules le jour de la Pentecôte, suite au discours de Pierre : « Frères, que devons-nous faire ? » (Ac 2,37). Cette question est importante, et Pierre dans les Actes, comme Jean-Baptiste dans l’Évangile, prennent soin d’y répondre, car elle exprime le retour ardent du cœur de l’homme qui vient d’être touché par la rencontre du Christ. C’est comme si tout à coup, notre cœur illuminé par la grâce prenait conscience du chemin à parcourir pour vivre en Enfant de Dieu. Cette demande exprime peut-être des peurs inconscientes devant la grandeur du mystère : « Que dois-je faire pour plaire à Dieu ? », « Que dois-faire pour me convertir ? », « Que dois-je faire pour faire réparation de mes fautes ? » …

Face à cette grande fébrilité du cœur humain soudainement éveillé à la lumière divine, Jean-Baptiste comme Pierre, proposent la simplicité déconcertante du message évangélique. Rien n’est exigé de plus difficile que de partager son surplus avec celui qui manque de tout, de ne pas outrepasser les limites de l’autorité qui nous échoit. Ni contrainte ou ascèse inutile, ni commandement impossible à atteindre. Dieu attend de chacun de nous que nous retrouvions la cohérence avec notre humanité profonde, en se respectant soi-même et en respectant les autres, en vivant notre humanité en fraternité avec nos frères.

Cette attente de Dieu à notre égard est aussi simple qu’urgente, comme le rappelle la suite de l’Évangile, par la parabole du grain et de la paille. Jésus a dû voir bien souvent les gens de son village trier ainsi le blé sur des tamis que l’on secoue au vent pour que celui-ci chasse la paille inconsistante tandis que le grain, plus lourd, retombe dans le tamis. Peut-être est-ce tout simplement cela le chemin de la conversion : accepter de se laisser secouer par des mains bienveillantes et évangéliques, au souffle de l’Esprit, pour se découvrir grain de blé en pleine cohérence avec son humanité ? Ce « faire » que Dieu attend de nous, est une acceptation plénière de notre être dans le quotidien de nos vies, un « laisser-faire » au souffle de l’Esprit.

Sr Bénédicte (beneyou@yahoo.fr)

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