Méditation : Petites pièces de monnaie (No 57)

Évangile du Lundi 22 novembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Jésus vit une veuve misérable mettre deux petites pièces de monnaie » Lc 21, 1-4

En ce temps-là, comme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor. Il vit aussi une veuve misérable y mettre deux petites pièces de monnaie. Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Méditation

La Parole touche le fond du cœur, où elle sépare le vrai du faux, où elle brise les obscures résistances à la vérité. L’intériorité évangélique enracine une relation.

Si tel est ton désir, tu entendras la Parole d’aujourd’hui. Elle agira en toi, en moi. Elle continuera son agir par toi, par moi en toutes circonstances de nos vies.

Premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.

La Parole de Luc précédant le texte de l’offrande de la veuve pauvre nous donne beaucoup à voir.

Dans le temple, Jésus venait tout juste d’orienter le regard de ses disciples vers la parade des richesses : beaux vêtements, salutations façonnées pour l’apparat, recherche des premières places, guets des yeux approbateurs et admiratifs, confrontation devant ce qui menace le pouvoir des scribes. Prenez garde, leur dira le maître, vous n’êtes pas à l’abri de glisser dans la non-vérité. Méfiez-vous de l’abus du pouvoir hautain et suffisant.

Comme Jésus enseignait « levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor. (v.1) » Puis, une femme fit tomber deux petites pièces de monnaie dans le tronc. Le contraste n’est pas sans secouer nos conceptions de la richesse, notre rapport à la possession des biens, notre sens du partage.

Où en suis-je avec la liberté évangélique à l’égard des biens ? Reconnaître que ses biens relèvent du don et qu’au travers de cette reconnaissance se joue plus fondamentalement, un rite symbolique de dépossession. Ce n’est pas une mince affaire. Il y a conversion à l’horizon. Oser le partage, la délivrance de la honte de vivre avec moins, marcher avec ceux et celles qui luttent contre un système économique générateur d’injustices. Voilà une véritable source de vie.

Dans la simplicité, Jésus nous ramène à l’essentiel dans la sphère du don et de la gratuité.   

Deuxième mouvement : regarde Jésus et laisse-toi regarder par Lui.

« En vérité, je vous le dis: cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence: elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. (v.3,4) »

Jésus laisse-moi respirer la fraîcheur apaisante de ton cœur qui regarde ton Père agir.

« Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement (Ps 34, 19). » Ces pauvres appartiennent à la grande famille de ceux et celles que les épreuves ont exercés à ne compter que sur le secours de Dieu. Ils ont trouvé place auprès de Lui. Impossible de connaître ou d’évaluer la valeur des deux petites pièces de monnaie déposées dans le Trésor du temple ce jour-là.

La seule mesure imaginable qui existe, est dans le regard d’amour de Jésus posé sur cette femme. Ce qu’elle est en vérité vient au jour aux yeux des disciples. Sa valeur est révélée.  Apprends-nous à reconnaître la vêture intime de chaque être rencontré sur nos routes pour que nous les abordions avec humilité et respect.

Troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.

Revient en ma mémoire l’épisode de la veuve de Sarepta (1Roi 17, 7-24) : elle se voyait dans l’épuisement de toutes ressources pour elle et pour son fils. Mais, voici que lui est demandé par le Prophète Élie de lui donner un morceau de pain. Elle ne possédait qu’un peu de farine et d’huile pour un dernier repas avec son fils. Après avoir mangé, ils allaient mourir. « Ne crains rien » va faire ton repas, mais prends soin de me faire une petite galette que tu m’apporteras et tu en feras ensuite pour toi et ton fils, lui recommanda Élie.

Car ainsi parle Yahvé: « Jarre de farine ne s’épuisera, cruche d’huile ne se videra (…). » Il en fut ainsi.

Dans les deux passages cités en Luc et au premier livre des rois, il se dit quelque chose de la manière dont Dieu prend soin des siens tout en signifiant l’acte de foi manifesté par les deux veuves.

Le Père soutient le monde qu’il a créé et le conduit vers l’aboutissement qu’il a fixé. Le Fils et son Esprit suscitent non seulement l’humilité et l’admiration, mais aussi la reconnaissance et la confiance.

Invités, nous le sommes, à risquer le tout dans les plus petits riens de tous les jours, l’Amour vient aimer en nous.

Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)

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