Évangile du jeudi 4 novembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit » Lc 15, 1-10
En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !” Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion.
Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? Quand elle l’a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !” Ainsi je vous le dis : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
Méditation
Les Publicains, les collecteurs d’impôts et les pécheurs s’approchaient tous de Jésus pour l’écouter. Cette petite phrase en introduction de la parabole de la brebis retrouvée me frappe particulièrement.
Les Publicains et les collecteurs d’impôts qui pactisent avec l’occupant romain et qui font peser de lourdes charges sur les épaules des juifs sont considérés comme des traîtres. Les pécheurs quant à eux (les personnes handicapées, les lépreux, etc.) sont marginalisés et exclus de la vie sociale.
Et pourtant ce sont eux qui s’approchent de Jésus pour l’écouter…
Par ailleurs, l’évangéliste Luc nous dit que les Pharisiens et les scribes « murmurent » entre eux. Il met en évidence l’ouverture des uns et la fermeture des autres. Les Pharisiens et les scribes « murmurent » et jugent à partir de leur code moral et légal (la loi de Moïse) tout ce que fait et dit Jésus de Nazareth.
Ils voient dans ses comportements et ses discours quelque chose qui menace l’ordre établi. L’ordre dont ils sont, eux, les gardiens. Je les entends dire : « s’il faut maintenant qu’on s’approche des collecteurs d’impôts et des pécheurs et, qu’en plus, on doit manger avec eux… pour être sauvés… où allons-nous comme société ? » Ce rapprochement est inconcevable pour eux.
Permettez-moi maintenant de scénariser cela comme une lutte qui se déroule en moi, au profond de mon cœur et de mon âme. D’un côté, je trouve ce que j’ai de la difficulté à assumer et à accueillir en moi. Ce côté obscur, blessé, honteux même… autrement dit : le pécheur que je suis.
C’est pourtant cette dimension de moi qui tend l’oreille et qui a besoin de se rapprocher de Celui qui accueille, qui pardonne, qui guérit et qui fait miséricorde.
Bien sûr… je reconnais cet autre côté de moi qui recule, qui se braque, qui « murmure », qui juge et qui condamne. Oui, ce côté adapté aux réalités du jour, aux normes et valeurs du temps présent : consommation, statut social, conformité, recherche d’approbation, etc.
Le combat spirituel est bien réel.
Finalement, j’ai à entendre les deux appels qui montent en moi et qui se répondent en écho. Le premier appel m’invite à continuer à me rapprocher de Jésus Ressuscité, pour écouter les Paroles de vie qui nourrissent mon cœur profond. Le second appel m’invite à la conversion de mes rigidités, de mes idées reçues, de mes préjugés…
Cette dernière dimension de moi est comme la petite brebis perdue qui espère que le Berger la retrouvera. Et une fois retrouvée, elle pourra entrer dans la joie du Berger.
Pierre-Marie Cotte
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