Méditation : « Marthe, Marthe… » (No 30 -série 2022-2023)

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Évangile du Mardi 4 octobre 2022 – 27e semaine du temps ordinaire St François d’Assise (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Une femme nommée Marthe le reçut. Marie a choisi la meilleure part » Lc 10, 38-42

En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »

Méditation

Cet évangile met en scène Jésus qui entre dans un village… on ne sait pas lequel, mais on sait tout de suite qu’une femme nommée Marthe le reçoit. C’est donc Marthe qui accueille Jésus. Or, Marthe a une sœur du nom de Marie.

Nous voilà transportés chez Marthe, dans l’intimité de sa demeure. Je vois Marthe qui s’affaire à bien recevoir Jésus d’une part, et d’autre part, Marie qui est assise aux pieds de Jésus et qui « écoute sa parole ».

Le tableau est presque familier. Mais c’est le cœur de Marthe et de Marie que nous sommes invités à écouter et, en même temps, nous sommes invités à ouvrir notre cœur à ce qui résonne en nous à travers les attitudes de Marthe et de Marie.

Marthe résonne en moi. L’accaparement par les multiples occupations du service, c’est familier pour moi. Le sentiment de tout faire tout seul… c’est aussi quelque chose que je connais. Me perdre dans l’action, avoir le sentiment de manquer quelque chose parce que je n’ai pas le temps… ce n’est pas étranger. Et le ressentiment vis-à-vis ceux qui se « paient du bon temps »… alors que je m’occupe de choses importantes (un clin d’œil au Petit Prince de St-Ex).

Marie aussi révèle quelque chose de mon cœur… Le sentiment d’être nourri par la lecture d’un texte de François Varillon ou de Maurice Zundel… La chaleur qui me gagne et qui me fait du bien. La prière qui monte, l’Action de grâce.

« Ce n’est pas seulement de pain que l’homme vivra, mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu. » Mt 4, 4

Ce que j’aime de cette réponse de Jésus au tentateur dans le désert, c’est le « pas seulement ». Jésus convient qu’il faut manger et faire ce qu’il faut pour assurer notre vie de tous les jours.

« Pas seulement »… c’est ce qu’il nous redit à travers la réponse qu’il donne à Marthe avec une grande tendresse… J’entends cette tendresse dans les premiers mots de sa réponse : « Marthe, Marthe… ». Il s’adresse directement à son cœur. Chacune, chacun, nous pouvons aussi consentir à entendre Jésus nous appeler par notre prénom et nous laisser attendrir par son appel.

Ce à quoi Jésus m’appelle ce n’est pas de tout laisser tomber, mais bien de ne pas renoncer à l’essentiel, à ce qui nourrit la Vie de la vie… Sa parole.

Pierre-Marie Cotte (pierremariecotte@icloud.com)

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