Méditation : « Je te suivrai partout où tu iras » (No 259)

« Je te suivrai partout où tu iras »

Évangile du Dimanche 26 juin 2022 – 13e Dimanche du temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem » « Je te suivrai partout où tu iras » Lc 9, 51-62

Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village.
En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »
Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. » Jésus lui répondit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »

NOTE IMPORTANTE

Veuillez noter que les personnes qui écrivent les méditations prendront congé à partir de demain 27 juin et débuteront à nouveau le lundi 5 septembre 2022. Nous en profitons pour vous remercier de nous avoir si assidûment suivis durant tous ces mois. Nous serons très heureux de vous retrouver au retour.

Méditation

Juste avant notre passage, on peut lire la parabole de l’enfant, rejeté à l’époque de Jésus ; Il le met près de lui, pour que les Apôtres comprennent que cet enfant c’est Lui et Il est pourtant Le Fils qu’il faut écouter.

Pour accueillir Jésus, donc Dieu, il faut accueillir l’enfant, le petit, l’enfant en nous, le pauvre en nous, le petit en nous. Il faut inverser notre regard. Non seulement Jésus est bien Dieu qui s’est fait enfant (Nativité), mais Il est Dieu qui va entrer dans la mort (rédemption). Il y a une double descente, kénose.

Avec cette descente, puisque tout est inversé, on commence la montée vers Jérusalem (51)

« Le visage déterminé », comme le Serviteur d’Isaïe 50, 7. Pour aller au bout de sa vocation, au bout de la souffrance aussi.

Trois personnes vont le rencontrer : deux volontaires (57 et 61) et un que Jésus appelle (59).

Avec le premier appelé, volontaire, Jésus demande la pauvreté radicale : garder les mains ouvertes pour donner et recevoir. Jésus dit qu’il n’a pas où reposer la tête, vrai pèlerin. Ce sera vrai toute sa vie terrestre, jusqu’à la Croix où « le fils de l’homme » la reposera (Jean parlera de ce repos de la tête en 19,30). Le terme de « fils de l’homme » utilisé par Jésus pour parler de son « je » à lui, expression transcendante de l’ancien testament que Jésus connote avec la souffrance.

Cette manière de dire est prophétique (et biblique). Elle annonce que sur la croix Jésus sera le fils de l’homme qui donne sa vie aux morts. Le suivre, c’est le suivre jusque-là, sous peine de ne pas le comprendre.

Le second est appelé par Jésus : parole très dure de Jésus (60). Pourquoi ? Peut-être parce que s’il annonce le Royaume, il vivra autrement la mort de son père : non pas tourné vers la mort et la détresse seules, mais vers la Résurrection. Bouleversante obéissance qui laisse l’oreille de son cœur ouverte à la volonté de Dieu.

Le troisième est figure de ce qu’en Église, on appellera plus tard la chasteté (troisième vœu du religieux) qui veut dire, garder le cœur ouvert pour aimer et se laisser aimer, sans mettre la main sur l’autre.

Ce ne sont pas des récits de vocation, ni des consignes qui devront être respectées à la lettre : ainsi les disciples ne laisseront pas Jésus mort être enterré par les morts.

Suivre Jésus est néanmoins radical, ce ne peut être émotionnel ou simplement enthousiaste.

Ces rencontres portent en filigrane la question de la mort. Jésus explique comment faire à ceux qui veulent le suivre. Il déploie une activité d’autorité et c’est aussi une autorité qui appelle. Les « conditions de la suivance » ne nous étonnent plus… Le suivre c’est vivre dans les mêmes conditions que lui.

Sr Bénédicte You

DROIT D’AUTEUR

La méditation peut être partagée à toutes et à tous, en tout ou en partie, mais le nom de l’auteur et l’indication du centre le Pèlerin avec l’adresse du site (www.lepelerin.org) doivent être inscrits, car les droits d’auteur demeurent. Merci de votre compréhension.