Méditation : Un Cœur miséricordieux (No 257)

Image par congerdesign de Pixabay

Évangile du Vendredi 24 juin 2022 – Sacré-Cœur (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue » Lc 15, 3-7

En ce temps-là, s’adressant aux pharisiens et aux scribes, Jésus disait cette parabole : « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t‑il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !” Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. »

NOTE IMPORTANTE

Veuillez noter que les personnes qui écrivent les méditations prendront congé à partir du 27 juin et débuteront à nouveau le lundi 5 septembre 2022. Nous en profitons pour vous remercier de nous avoir si assidûment suivis durant tous ces mois. Nous serons très heureux de vous retrouver au retour.

Méditation

Aujourd’hui, nous célébrons la solennité du Sacré-Cœur de Jésus. Ce Cœur est la révélation de l’Amour de Dieu et Son héritage précieux pour l’humanité entière.  Il faudrait des volumes d’écritures, un océan d’encre versé et l’on n’aurait encore rien dit sur ce Cœur Sacré de Jésus, tant Il renferme un insondable mystère. La miséricorde du Père est le secret de Son Cœur, le mystère de Son Amour infini.

La liturgie nous offre donc aujourd’hui, une des trois paraboles de la miséricorde que l’évangéliste Luc a relaté dans son chapitre 15. Elle nous raconte l’histoire d’un berger au Cœur passionné d’amour qui laisse 99 brebis dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue. Un peu d’exagération, un grain de folie même! Au plan humain, on aurait dit : « Mais tant pis pour elle, de toute façon il nous en reste bien assez, les 99 autres ». Jésus, le miséricordieux, le bon et vrai berger, dira autrement : « elle s’est éloignée, elle souffre, elle est seule, je ne la laisse pas à son désespoir, je m’en vais à sa recherche jusqu’à la trouver ». Il est clair qu’entre l’amour de Dieu et le nôtre, l’écart est infini.

Cet acte insensé ne peut se comprendre que de la part de Celui pour qui cette brebis perdue a un prix infini. Ce Bon Pasteur, non seulement Il connait son troupeau dans son ensemble, mais Il connait tellement chacun.e individuellement, dans ce qu’elle(il) a d’unique et de précieux. Jésus, ce berger infiniment tendre et miséricordieux, sait que parfois, lorsqu’une de ses brebis traine en arrière et s’égare, elle est probablement en train de porter quelque chose de lourd qui dépasse ses forces : un moment de crise, des blessures pesantes, handicapantes, un rejet, une culpabilité…elle ne peut plus suivre, elle a besoin de s’arrêter, de se remettre en question et de retrouver le sens. N’est-ce pas ce qui nous arrive parfois, ce qui peut arriver à notre prochain qui s’éloigne et s’égare et que nous jugeons indigne d’être recherché et retrouvé ? 

Il y a au fond de cette miséricorde du Père, une douceur extraordinaire, une tendresse maternelle qui perçoit la détresse de Ses enfants au-delà de leurs déviations, qui ne se lasse jamais de pardonner, de se pencher sur les plus faibles, de guérir et d’aimer. « J’irai moi-même à la recherche de mes brebis, je les ferai sortir de leur terre, je chercherai celle qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je panserai celle qui est blessée, je guérirai celle qui est malade. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces. » ( Ez 34, 15-16 )

Toute l’aventure de ce cœur divin est de désirer notre relèvement, notre salut, que nous soyons portés sur ses épaules. 

Non seulement Il vient nous chercher mais Il s’en réjouit, de cette Joie qui habite seulement le cœur qui est prêt à offrir sa vie pour ceux qu’il aime. En effet, la parabole relate qu’une fois la brebis retrouvée le berger invite ses amis et ses voisins pour se réjouir de l’avoir ramenée au bercail. La conversion est toujours motif de joie, joie à la mesure de l’infini et de l’éternel, que ni le mal, ni la mort, ni l’injustice ne pourront nous ravir.  La miséricorde du Père est immense, elle dépasse toujours et sans proportion ce que nous pourrions imaginer ou oserions espérer. Saint Augustin écrit: « C’est le Verbe lui-même qui te crie de revenir; le lieu du calme imperturbable c’est là où l’amour ne connaît pas d’abandon ».  

Le Cœur miséricordieux du Fils nous rétablit dans la vérité de notre relation filiale et fraternelle. Nous pouvons désormais vivre en étant appuyé sur cette certitude qu’une affection divine embrasse nos vies et conduit le monde. Il est venu, Il vient et viendra toujours à nous, Son Amour est derrière et devant nous. Il est celui qui ne cesse de nous être présent de tout son cœur, comme il était au commencement, maintenant et toujours. C’est Lui qui nous a invité à pardonner jusqu’à soixante-dix fois sept fois, car c’est ce qu’Il fera pour nous, et à chaque fois Il nous portera avec joie sur Ses épaules.

Mais à nous de se laisser rejoindre, de se laisser ramener. A nous de croire suffisamment à Son cœur miséricordieux pour retourner vers Lui et se jeter dans l’abime de Son Amour.

A quoi nous servirait-il de faire mémoire aujourd’hui de ce Cœur miséricordieux, livré pour nous, si nous refusons de transformer nos « Non » et nos refus en des « Oui »et en engagement ?

« Pour Jésus, il n’y a pas de brebis définitivement perdues, mais seulement des brebis à retrouver. » (Pape François)

Consentons à se laisser rejoindre et porter par Celui qui est le berger de notre être, accueillons l’héritage le plus précieux qui puisse exister, Son Cœur sacré et miséricordieux, apprenons à y vivre et à y naitre. Notre vie ne sera pas soudainement épargnée des épreuves et des difficultés, mais tout deviendra lieu de de paix, de joie et de douceur. Son cœur miséricordieux nous portera et nous soulèvera de l’intérieur, tout deviendra léger et doux en Sa Présence.

Bonne fête du Sacré-Cœur!

Gladys El Helou

DROIT D’AUTEUR

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