Évangile du Lundi 20 juin 2022 – 12e semaine du temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Enlève d’abord la poutre de ton œil » Mt 7, 1-5
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera. Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? Ou encore : Comment vas-tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
NOTE IMPORTANTE
Veuillez noter que les personnes qui écrivent les méditations prendront congé à partir du 27 juin et débuteront à nouveau le lundi 5 septembre 2022. Nous en profitons pour vous remercier de nous avoir si assidûment suivis durant tous ces mois. Nous serons très heureux de vous retrouver au retour.
Méditation
Une invitation nous est adressée : recevoir véritablement dans toutes les parts de son être, le regard d’Amour de Jésus.
L’évangile du jour nous conduit dans le désir de voir clair en soi et nous place dans l’urgence de vivre le renoncement à se poser en juge des autres.
Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.
Quel trésor de connaître et d’exercer « l’œil sain » ! Une route sûre où l’Esprit de Jésus nous conduit. Alors seulement, nous venons à la lumière.
Avoir un œil sain, c’est vivre de certitude qu’en chacun et chacune d’entre nous se trouve une part d’être, un point central, une lumière parfois lointaine, mais réelle qui entre en action si tel est notre désir.
À cet égard laissons-nous guider par les mots de Simone Pacot : « L’œil sain, un œil qui n’est ni faible, ni malade, ni faussé, qui regarde et voit, alors que la Bible nous alerte sans arrêt sur le danger de regarder sans voir ce qu’il serait essentiel de voir.
L’œil sain est inséparable du respect de la personne; on ne saurait prétendre avoir un œil sain si l’on n’a pas le souci de laisser l’Esprit, le Christ, purifier son cœur profond, de garder le cœur ouvert, car alors, on risque de tomber dans le jugement présomptueux, l’accusation, la condamnation, l’exclusion. » (Ouvrir la porte à l’Esprit, p.217)
Un deuxième mouvement : regarde Jésus et laisse-toi regarder par Lui.
Quel est le sens de l’acquisition de l’œil sain à laquelle Jésus nous invite?
« Quoi ! Tu regardes la paille dans l’œil de ton frère; et la poutre qui est dans ton œil tu ne la remarques pas? » (v.3) « tu ne l’observes pas? ». (Chouraqui)
Se poser en juge d’autrui n’est-ce pas prendre la place de Dieu et prétendre connaître la vérité de l’autre? Qui prend la place de Dieu en condamnant sera à son tour condamné : « De la même mesure dont vous mesurez, on vous mesurera. » (v.2)
Jésus n’interdit pas d’apprécier les choses avec objectivité, mais condamner autrui, usurpe à Dieu son autorité de juge. (Ps 50, 6)
Jésus ne nous avait-il pas éclairé sur notre vocation de croyant et de croyante « d’être les enfants du Père» et par conséquent de nous reconnaître comme frères et sœurs, de vivre dans l’amour les uns pour les autres ?
Nous touchons à « l’ombre grise » qui anime ce mouvement contraire aux enseignements de Jésus et nous nous y maintenons parfois au détriment de l’amour. Sortir de ce lieu est une urgence!
« Hypocrite ! (« hommes au jugement perverti ») Enlève d’abord la poutre de ton œil; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
L’hypocrite devient aveugle (v. 5) son jugement est faussé. Il joue un rôle, parfois sans le savoir, en se prêtant des compétences de discernement qu’il ne possède pas en réalité.
Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.
Est-ce que mes yeux auraient besoin de devenir « sains » ?
L’œil sain est lumineux, porteur de vérité et repère pour un regard juste. Il allie amour et vérité et prend en compte l’humanité de la personne en son entier. Il est « porteur de Vie, d’énergie, de courage, de confiance ».
La bienveillance du cœur du Maître n’a de cesse de nous ramener en notre propre centre où a été versé, « répandu » l’amour du Père. Nous pouvons librement laisser entrer, à nouveau, la Lumière en notre chair capable d’aimer.
Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)
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