Méditation : Jésus disait à ses disciples (No 25)

Image par Hans Braxmeier de Pixabay

Évangile du jeudi 21 octobre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division» Lc 12, 49-53

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

Méditation

Ce passage d’Évangile commence par : « en ce temps-là, Jésus disait à ses disciples… » et je crois important de le noter. Jésus ne s’adresse pas à la foule ni au cercle restreint des apôtres… il s’adresse à ses disciples. Il s’adresse à ceux et celles qui le suivent, qui sont touchés par sa parole, qui sentent, au-delà des manifestations de sa puissance par les guérisons… qu’il y a chez lui quelque chose d’incomparable, quelque chose qui les tire vers le haut, vers ce qu’il y a de meilleur en eux !

Et voilà qu’il révèle quelque chose de sa mission qui est tout à fait déconcertant… «je suis venu apporter un feu sur la terre » … et un peu plus loin il complètera sa pensée en disant : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division ».

L’Évangile ne dit pas comment cela a été reçu par ses disciples de « ce temps-là », mais je pense que plus d’un a dû se questionner et se sentir impuissant à trouver le sens de ces paroles. Quel est ce feu ? Pourquoi mettre le feu ? Pourquoi vouloir qu’il soit déjà allumé ? Pourquoi ce mystérieux baptême… n’a-t-il pas été baptisé par Jean-Baptiste ? Et surtout, pourquoi cela apportera-t-il la division au sein de nos familles ? Même pour nous aujourd’hui cela est déconcertant.

Ces paroles dans la bouche de Jésus appellent à une écoute d’un autre ordre. Je mets ces paroles en écho au psalmiste qui dit souvent qu’amour et vérité sont indissociables.

De quel feu s’agit-il ? Certainement pas un feu destructeur qui donne la mort et détruit la vie… mais un feu intérieur qui brûle en nous nos chemins de mort, un feu purificateur, qui fait jaillir la vérité de notre être. Et j’entends Jésus dire combien il voudrait que ce feu soit déjà allumé dans le cœur de ses disciples, ceux de ces temps lointains et ceux d’aujourd’hui.

Et pour que ce feu s’allume, il sait qu’un baptême l’attend. Un autre baptême, qui parlera aux apôtres, aux disciples et au monde avec une force nouvelle, une profondeur nouvelle. Le témoignage que Jésus donnera par sa fin tragique et consentie… viendra illuminer toute son œuvre, toutes ses paroles, toutes les guérisons qui ont jalonné sa vie sur terre parmi nous.

Et son retour dans la Vie du Père fera que ses proches brûleront, à leur tour (Mystère de la Pentecôte), du désir d’illuminer la terre. Au centre de ce feu, on trouve un commandement : « Aimez-vous les uns les autres… »

Et de quel amour s’agit-il ? Certainement pas d’un amour complaisant et fade, mais d’un amour qui s’appuie sur la vérité, et d’une vérité qui s’appuie sur l’amour. Et cet amour et cette vérité c’est d’abord et avant tout le Christ qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

Finalement, j’entends aussi « Ne crains pas ». Oui, il y aura des baptêmes, oui il y aura des difficultés, des divisions. L’amour est tout autre chose qu’un visa pour une vie sans histoire… au contraire. L’amour nous appelle à entrer dans notre histoire, à faire histoire avec les autres, à construire la paix qui n’est jamais donnée d’avance… mais qui paradoxalement nous est promise.

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. » (Jean 14, 27)

Pierre-Marie Cotte pmcotte@lepelerin.org

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