Méditation : Vivre à coeur ouvert (No 239)

Image par Gerd Altmann de Pixabay

Évangile du Lundi 6 juin 2022 – Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Voici ton fils. Voici ta mère » Jn 19, 25-34

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.
Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

Méditation

« Jésus a vécu cœur ouvert jusqu’au bout de sa vie. »

Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.

Au premier regard, il s’annonce une gymnastique difficile. Nous venons d’entrer dans le don qu’il nous est fait de l’Esprit de Jésus Ressuscité. La Pentecôte met en mouvement la transformation de nos peurs et de nos connivences avec la mort; elle éveille en nous audaces, élans nouveaux, Souffle en notre souffle.

Et pourtant, la Parole, de ce jour, fait retour au récit de la mort de Jésus en croix. Nous sommes touchés à nouveau par « l’innommable », « l’inhumain », « la barbarie ». Nous retrancherons-nous en voulant en finir avec ces images insupportables de torture, de massacre, de guerre. Plus que des bruits qui courent au milieu du temps présent que ce pouvoir absolu recherché à n’importe quel prix.

« Ne me reprends pas ton Esprit-Saint. » Telle est ma prière. Ma foi, entre dans ta Parole et je te laisse, Toi le crucifié, enraciner en moi la puissance d’amour que porte ton cœur ouvert.

Un deuxième mouvement : regarde Jésus et laisse-toi regarder par Lui.

« Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère (…) et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » (V. 25-27)

Comme l’autorisait le droit juif (Ex 20, 12), il place sa mère sous la protection du disciple bien-aimé. Mais surtout, Jésus connaît le cœur de Jean : un cœur simple, un cœur de compassion et de grande sollicitude. Il y a quelque chose en lui qui est à la ressemblance de son Père.

En Terre Sainte, sur « la Via Dolorosa », un groupe de pèlerins dont j’étais, écoutions le récit de la passion. Notre guide nous proposa de choisir un personnage et d’entendre la Parole, à nouveau, en étant en communion avec cette personne identifiée. Jean l’apôtre, le disciple bien aimé, s’imposa à moi très rapidement. J’en fus saisie. Intérieurement, j’entendis: « Toi aussi tu es une disciple bien-aimée. »

Cet épisode biblique fait mémorial. Un grand tableau peint dont la représentation nous dévoile Jean levant un pan de sa tunique pour éviter à Marie toute la souffrance de voir son fils flagellé et couronné d’épines qui était présenté à la grande foule. Compassion ! Dans le cœur de Jean, la douleur de Marie était partagée.

Jésus connaît son disciple. Je demande encore à Jean de ne plus jamais me quitter sur la route de ma foi. « Guide-moi vers les souffrants, garde-moi aimante et attentive aux autres, guide-moi vers le Nazaréen pour que l’amour prenne mains et pieds pour le service des autres. »

Au moment de mourir, Jésus rassemble sa nouvelle famille qui doit subsister après la séparation. L’Église naît au pied de la croix et elle est structurée par le témoignage du disciple bien-aimé.

« Sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » (V.28) C’est en connaissance de cause que le Crucifié demande à boire, pour dire sa volonté de mener la révélation à son accomplissement. Il lui fut donné un vin aigre.

La dernière parole de Jésus (V.30) n’est plus un cri d’abandon du juste souffrant ou la prière confiante du martyr. « Tout est accompli. » C’est la déclaration de l’Envoyé parvenu au terme de sa mission sur terre. En mourant, il remet l’esprit aux siens, ouvrant ainsi un temps de plénitude.

Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.

« Jésus a vécu cœur ouvert jusqu’au bout de sa vie.

   Depuis la lance du soldat,

   Coule une source d’eau vive

    Qui féconde la terre. »

Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)

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