Note : Veuillez noter que le texte aujourd’hui, choisi par erreur, est celui de la solennité de l’Ascension, car cette solennité est fêtée en Europe aujourd’hui quant au Québec elle est fêtée ce dimanche. Vous aurez donc la joie de méditer ce jeudi et ce dimanche sur l’Ascension. Il y a sûrement une grâce particulière à le faire.
Évangile du Jeudi 26 mai 2022 – 6e semaine de Pâques (tiré de Aelf)
« Tandis qu’il les bénissait, il était emporté au ciel » Lc 24, 46-53
En ce temps-là, Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur dit : « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance venue d’en haut. »
Puis Jésus les emmena au-dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit. Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie. Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.
Méditation
Aujourd’hui, nous faisons mémoire de l’Ascension du Christ. « Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. »
Nous disons dans notre crédo : est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux. Mais c’est quoi ce ciel ou ces cieux vers où est monté Jésus ? Aurions-nous un monde à trois étages, ici, en dessous et en haut ?
Pour approcher ce mystère, revenons aux paroles de Jésus « je pars vous préparer une place[…] afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » (Jn14,2-3). Le ciel est notre avenir, la demeure éternelle qui nous est destinée ! Par son ascension Jésus est glorifié au cœur de la Trinité afin de nous consacrer une demeure éternelle en Lui, au cœur même de cette Trinité. François Varillon l’exprime magnifiquement « Le ciel est le contact de l’être humain avec l’être de Dieu, la rencontre intime de Dieu et de l’homme ». Par Son nouveau mode de Présence intérieure et universelle, Jésus nous ouvre la voie vers cette rencontre intime avec Dieu, vers notre devenir en Dieu, vers notre ciel.
« À vous d’en être les témoins. » Avec l’Ascension, Jésus remet entre nos mains notre vocation fondamentale, la mission d’être Ses témoins dans le monde; Il nous confie Sa Parole et Son Être, Sa mémoire à perpétuer, Son histoire à vivre et à en témoigner.
Remarquons bien, qu’au moment d’être emporté au ciel, Jésus n’a pas dit à Ses apôtres, venez avec moi, Il leur a dit demeurez là où vous êtes et Moi je vous enverrai la puissance qui vient d’en haut, l’Esprit que Mon Père a promis. Sa Présence n’est pas à scruter dans le ciel, mais à rechercher dans la chair du monde, dans notre quotidien, là où l’on se trouve sur notre chemin d’humanité. Toute notre existence, dans ses moindres recoins, est appelée à témoigner de la Résurrection, de l’Amour de Dieu et de Son Espérance. L’Ascension fait de chacun.e de nous un sacrement de Sa Parole et nous envoie en mission de témoignage jusqu’aux confins de la terre.
« Il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous » (Jn 16,7). Le départ du Christ est nécessaire afin de nous communiquer Son âme, Sa divinité, Son Esprit. Jésus nous quitte pour que l’on arrête de le chercher en dehors de nous, sur les routes de la Palestine, Il quitte Son temps terrestre limité afin d’habiter éternellement nos vies; Il nous quitte afin de faire de nous Son corps et Ses membres, afin que nous devenions Sa Présence pour les siècles à venir.
C’est l’Esprit qui nous façonne au Christ, qui fait de nous des filles et des fils dans le Fils et qui nous aide à naitre-d’en-Haut. Mais Il ne nous ôte pas la responsabilité de notre chemin, de notre avenir. L’Esprit ne nous dicte pas des décisions, Il nous inspire, nous éclaire et nous guide mais c’est à nous d’écrire notre histoire, avec nos propres mots, avec notre couleur unique. C’est à nous qu’il appartient de faire de notre vie une disponibilité entière à l’Esprit, afin de diviniser notre humanité.
A travers l’Esprit, nos vies deviennent unies à celle du Christ, Sa vie devienne la nôtre; Sa Parole nous habite, nous La portons et Elle nous porte jusqu’à nous transformer, jusqu’à ce que chacun.e de nous devienne un être-Parole, expression unique de la Parole de Dieu, reflet exclusif de Son visage. Alors, celui qui nous voit, Le voit, celui qui nous touche, Le touche et lorsque nous parlons, c’est Lui qui parle en nous.
« Puis Jésus les emmena au-dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit ». Jésus conduit Ses disciples, et nous à leur suite, jusqu’à Béthanie, qui signifie notre maison intérieure là où se logent nos misères et nos pauvretés, là où la miséricorde de Dieu nous touche, là où surgissent toutes les grâces. D’ailleurs, les disciples, au lieu d’être déconcertés par le départ définitif de leur Maitre, retournent tout joyeux à Jérusalem. Sans doute, perçoivent-ils que cette étape nouvelle qui s’ouvre devant eux, sera celle d’une grande bénédiction, d’une abondance de dons de la part du Seigneur.
L’Ascension est la plus belle des fêtes parce qu’elle inaugure notre ciel, parce que Sa Présence habitera désormais notre présent.
L’Ascension pourrait être pour chacun.e de nous un nouveau départ, l’aube d’une vie nouvelle. Pour cela, il nous faut ouvrir notre être intérieur à l’Esprit et laisser Jésus habiter notre présent, particulièrement les moments de notre vie où le sens de notre existence semble vaciller, ces moments où nous sommes fragiles, éprouvé(e)s par la vie; nous verrons la Lumière et l’Espérance jaillir des ténèbres de nos abîmes.
Être témoin de la Présence passe par notre rencontre personnelle avec le Dieu du buisson ardent de Moise, alors seulement notre visage pourra resplendir de la même Lumière qui a éclairé nos ténèbres.
Le mystère de l’Ascension en est un de grande joie, puisqu’il est un départ qui inaugure un retour perpétuel, une absence qui ouvre sur une Présence éternelle, la voie vers notre avenir divin.
Embrassons ce mystère, accueillons sa promesse dans notre vie, qu’elle devienne le commencement d’une nouvelle histoire qui est celle de l’Esprit en nous.
Si le ciel est notre avenir, il commence aujourd’hui, ici, là où on est, dans notre présent.
Belle fête de l’Ascension !
Gladys El Helou
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