Évangile du lundi 18 octobre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux » Lc 10, 1-9
En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore 72, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.” S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.” »
Méditation
Une Parole d’évangile déjà entendue et méditée (Méditation no. 4) : elle revient frapper à notre porte. À nous de lui dire d’entrer.
S’ouvre une possible rencontre : un mouvement dans lequel « l’in-ouie » se prépare à se faire entendre dans un cœur ouvert et enseignable.
« Pendant que nous renonçons à tout contrôle, nous recevons la fertilité secrète de la Parole de Dieu à l’œuvre en nous afin que nous puissions être ouverts à ce qui vient. » (Timothy Radcliffe)
Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.
Le temps presse dans cette marche de Jésus et de ses apôtres : ils se sont manifestés dans les bourgades de la Galilée où Jésus les a initiés à la manière d’avancer pas à pas dans la ligne du royaume annoncé. Et maintenant, le temps des disciples est arrivé. Ceux-ci le suivent dans l’émerveillement de ce qu’il est et de ce qu’il accomplit autour de lui. Un feu les anime en sa présence, mais ils devront choisir eux aussi d’être cohérents de la parole aux actes.
« Il les envoya deux par deux en avant de lui », des messagers devant lui, en toute ville et lieu où Jésus doit arriver. (Chouraqui v.1)
Je suis ressaisie par l’invite de Jésus : être là pour préparer le chemin de sa venue en tout être vivant. Être là humblement avec d’autres. « Pour naître à la vie de Dieu, nous sommes deux. » Vivre dans une relation d’alliance qui change la vie.
Interpellation à regarder comment je choisis de vivre ma foi. Toute seule, avec ce petit moi qui fait le guet pour effectuer une replongée dans le « je peux tout, toute seule » ? Reconnais-tu cette ombre grise ?
Quelle part de toi ou de moi s’installe, subtilement, dans la fausse croyance d’être sauveur ?
L’envoi en mission des 72 disciples n’est pas de l’apanage d’une campagne de recrutement, même soi-disant vocationnel. Cet envoi n’est pas là pour grossir les rangs du groupe autour de Jésus.
« Il y a un monde dur tout autour, des pauvres qui ont faim sans savoir que s’en vient le changement de Régime dans lequel ils seront choyés, des hommes et des femmes de bonne volonté souffrent dans le système et ne savent pas qu’ils seront bientôt grain et nourriture pour les autres. » (André Myre)
Un deuxième mouvement : regarde et laisse-toi regarder par Christ Jésus.
J’ose laisser trembler dans le silence et dans le Souffle ces quelques mots du cœur : Jésus apprends-nous à vivre notre humanité.
L’Amour du Père, l’audace de Christ-Jésus et l’espérance insufflée initient la partance des disciples sur les routes humaines encore à parcourir dans ce monde présent.
Quel est donc le chemin sur lequel Jésus veut voir marcher les siens ?
Dépouillement : « Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales. » (v.4)
Non-violence : « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups » (v.3)
Audace et courage : des pauvres à choyer, des malades à soigner, l’ennemi à aimer duquel ne jamais désespérer.
Paix et détachement : être une arrivée de paix dans toutes les rencontres humaines et laisser cette semence faire son oeuvre.
Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.
Le cri et le silence des autres, les souffrances et le bien-être des autres, le désespoir et l’espoir des autres, l’indignation et la justice pour les autres, la tristesse et la joie des autres sont Paroles de Dieu. « Le jour vient » où Christ-Jésus passe par où je suis, par où tu es.
Tel est l’effet de la Parole : un chantier de délivrance qui s’ouvre en soi et dans l’autre.
« Si l’espérance t’a fait marcher plus loin que ta peur, tu auras les yeux levés alors tu pourras marcher jusqu’au soleil de Dieu. » (Michel Scouarnec)
Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)
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