Méditation : Établis dans la Présence de Dieu (No 204)

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Évangile du Lundi 2 mai 2022 – 3e semaine de Pâques (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle » Jn 6, 22-29

Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui. Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

Méditation

Appliquons-nous à recevoir le don de Dieu, qui seul peut nous faire accéder à la vie véritable.

Jésus enseigne à l’être de désir que nous sommes que « L’homme ne vit pas seulement de pain » (Mt 4,4). Il doit être attentif à ses besoins, il vit de pain, mais cela ne suffit pas. Il est appelé à découvrir le sens de sa vie qui est au-delà de la survie, qui est autre que le souci d’amasser. « C’est ainsi qu’il ouvre la porte du désir » (Simone Pacot). En ouvrant et en réorientant notre désir, nous allons passer d’un rapport de consommation (indispensable à la vie) à un rapport de communion indispensable à celui et à celle qui accueillent son état de filiation avec Dieu.

Allons à la rencontre de la Parole d’aujourd’hui, nous y avons rendez-vous. Nous pourrons à nouveau nourrir le désir de nous établir dans la Présence de Dieu.

Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.

Les perturbations dans nos milieux de vie font des ravages : plusieurs de nos proches vivent durement la pandémie, les actes de guerre nous confrontent et touchent le sens de notre humanité. Autour de nous, des familles et des personnes à faible revenu peinent pour manger et pour se loger : fatigue, détresse et manque d’espoir pèsent sur le printemps physique et spirituel. Le rappel de ces situations à vivre se rattache en même temps aux petits gestes quotidiens de compassion, de bienveillance, de partage et de don de soi. Il se rattache aussi à la Parole de l’évangile où nous retrouvons le lieu où la vie coule de source et où nous pouvons puiser pour agir en Fils et en Filles bien-aimés de Dieu.

 Un deuxième mouvement : regarde Jésus et laisse-toi regarder par Lui.

Nous sommes au lendemain d’une multiplication des pains et des poissons sur le bord du lac Tibériade. Il y eut grand mouvement de foules : ceux et celles qui avaient passé la nuit, au bord du lac, après l’incroyable miracle de Jésus, et, il y avait des gens curieux qui en avaient entendu parler, ils y avaient des Judéens qui surveillaient Jésus partout. Parlons aussi des disciples : alors qu’ils étaient en mer sans Jésus dans leur barque, en pleine nuit « ils l’avaient vu marcher sur la mer. » (V. 22) Ils en étaient restés tremblants et mystérieusement ébahis, mais avaient-ils saisi par la suite le sens la Parole de Jésus ?

Les gens se déplaçaient de partout et se dirigeaient vers Capharnaüm « à la recherche de Jésus ». (V.24)

Drôle de recherche, plusieurs ont reconnu le pouvoir de Jésus comme un fait, mais, en avaient-ils pénétré la signification véritable ? Les avantages immédiats qu’ils pouvaient en attendre ont éveillé leur intérêt. Ils avaient mangé du pain jusqu’à plus faim.

Jésus regrette que le sens de ses gestes ne les intéresse pas. Ils n’ont d’attention que pour le profit qu’ils peuvent en tirer. Sa plainte s’apparente donc à la réplique qu’il donne au Satan, dans le fameux épisode du test au désert : « Ça prend plus que du pain pour vivre, il faut aussi une parole qui sorte de la bouche de Dieu » (Mt 4,4). Une des principales préoccupations des humains devrait être de rechercher cette sorte de nourriture qui mène à la vie pour toujours.

Nous découvrons alors dans le texte de Jean l’évangéliste, non pas la définition de cette nourriture, mais il en donne l’origine : elle provient de « l’Humain… que le Dieu Parent a marqué de son sceau » (André Myre).

Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.

Seulement Lui, Jésus, est capable de faire « voir » ce qui se voit par l’ouverture du cœur de son Père. C’est le Fils qui donne aux humains la nourriture qui mène à la vie pour toujours.

Pour vivre physiquement, ça prend du pain. « Mais pour vivre humainement ça prend un Sens que seul Dieu peut inscrire dans le cœur des humains » que nous sommes.

Voici quelque chose qui demande bien plus qu’une simple croyance. Nous sommes « établis dans la Présence de Dieu » (Simone Pacot).

Mettons-nous à l’œuvre en nous laissant nourrir de cette nourriture qui demeure en vie éternelle, déjà commencée ici maintenant.

Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com

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