Méditation : Torrent de vie (No 169)

Évangile du Lundi 28 mars 2022 – 4e semaine de Carême (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Va, ton fils est vivant » Jn 4, 43-54

En ce temps-là, après avoir passé deux jours chez les Samaritains, Jésus partit de là pour la Galilée. – Lui-même avait témoigné qu’un prophète n’est pas considéré dans son propre pays. Il arriva donc en Galilée ; les Galiléens lui firent bon accueil, car ils avaient vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête de la Pâque, puisqu’ils étaient allés eux aussi à cette fête. Ainsi donc Jésus revint à Cana de Galilée, où il avait changé l’eau en vin.
Or, il y avait un fonctionnaire royal, dont le fils était malade à Capharnaüm. Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla le trouver ; il lui demandait de descendre à Capharnaüm pour guérir son fils qui était mourant. Jésus lui dit : « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » Le fonctionnaire royal lui dit : « Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! » Jésus lui répond : « Va, ton fils est vivant. » L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit. Pendant qu’il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant. Il voulut savoir à quelle heure il s’était trouvé mieux. Ils lui dirent : « C’est hier, à la septième heure (au début de l’après-midi), que la fièvre l’a quitté. » Le père se rendit compte que c’était justement l’heure où Jésus lui avait dit : « Ton fils est vivant. » Alors il crut, lui, ainsi que tous les gens de sa maison.
Tel fut le second signe que Jésus accomplit lorsqu’il revint de Judée en Galilée.

Méditation

Ce que Jésus, l’envoyé du Père parmi nous, nous révèle, c’est qu’il faut « se laisser emporter par le torrent de vie qui bouillonne au fond de chaque être humain. » (André Myre) J’approcherai donc les textes de Jean dans cette perspective d’une humanité à naître et à croître en passant par le chemin tracé par Jésus.

Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.

Dans ma psyché apparaît souvent ce qui représente à mes yeux la faille la plus grande : le manque de confiance en Dieu. Croire c’est se fier à Quelqu’un.

Quand mon cœur profond prend le relais pour toucher à cette faille, je nous reconnais être tentés de mettre en doute les motifs de notre adhésion de foi, afin de nous construire une destinée dont nous serions les maîtres. Cela rend fort difficile notre rencontre avec Jésus, car ne pas lui faire confiance conduit à nous couper de Lui et donc de la Source de notre être.

J’entends l’invitation à prendre un autre chemin : celui de la joie et de la confiance en la Présence agissante de Dieu et en même temps celui de la joie du retour constant à cet amour vivant en moi et dans les autres. Vivre par Lui, avec Lui et en Lui mes rapports humains.

Que le moins souvent possible la semence de la Parole tombe à côté de ma conscience ! Là est mon désir en ce jour.

Un deuxième mouvement : regarder et se laisser regarder par Jésus.

Nous apprenons par les actes de Jésus à reconnaître le tracé du chemin à prendre pour vivre notre humanité d’une manière nouvelle.

Le regard de Jésus demeure une source nourricière pour que vivre il nous apprenne. Les orientations de vie que Jésus défend nous ouvrent les yeux pour que nous agissions dans la ligne du royaume de Dieu.

Nous nous retrouvons en Galilée. Bien que Jésus lui-même ait témoigné « qu’un inspiré est sans honneur dans sa patrie » (V.44 Chouraqui) cette fois « les Galiléens lui firent bon accueil, car ils avaient vu tout ce qu’il avait fait pendant la fête de la Pâque, puisqu’ils étaient allés eux aussi à cette fête. » (V.45) Jésus revint à Cana où il avait changé l’eau en vin.

Nous assistons à la guérison du fils de l’officier royal et cette guérison apporte de la vie dans un royaume où règne la mort.

Attardons-nous.

Son fils était assez malade pour que le fonctionnaire royal entreprenne un voyage à la fois pénible (environ vingt-cinq kilomètres de montée par terrains montagneux), mais aussi à la fois humiliant : un homme de la haute société comme lui ne va pas normalement s’abaisser à implorer l’aide d’un villageois inculte.

 « Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla le trouver; il lui demandait de descendre à Capharnaum pour guérir son fils qui était mourant. » (V.47)

Jésus répondit que « si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » Et voici que le sens du texte se révèle : le père est désespéré jusqu’à s’adresser de façon respectueuse à quelqu’un qu’il aurait autrement méprisé.

« Seigneur, descends avant que mon petit ne meure. » (V.49)

Il lui déclare que son enfant est en santé et le reste du récit atteste du lien à faire entre la vie du petit et la Parole de Jésus (il a été guéri à l’heure même de la conversation). L’officier a eu confiance. Lui et toute sa maisonnée passèrent à un autre niveau de confiance en choisissant désormais une autre manière de vivre.

À Cana, il s’agissait de retrouver le goût de vivre, de ne pas se laisser opprimer par un ensemble de rites et de purifications d’origine judéenne qui rendaient la vie invivable. « Non il ne faut pas se laisser mourir

Sous le gouvernement d’Antipas la Galilée vivait sous contrôle. Même les grands ne sont pas exempts des maux qui frappent le pays. L’enfant guéri trace une direction: « Il ne faut pas se laisser mourir. » Des forces de vie existent. Cela demande courage et confiance.

Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.

Quand en ces temps de perturbations et de violences planétaires le mal s’étale avec plus d’insolence, Dieu suscite au secret des cœurs les plus merveilleuses amours. Nous sommes doués pour l’espérance active. Confiance.

Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)

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