Évangile du lundi 11 octobre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« À cette génération, il ne sera donné que le signe de Jonas » Lc 11, 29-32
En ce temps-là, comme les foules s’amassaient, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas. Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. »
Méditation
« Demandons au Christ de fortifier notre foi, de l’éclairer, de nous donner la grâce de sortir de l’oscillation permanente, de la frilosité. » (Simone Pacot) Pourquoi douter encore après tant de signes du passage du Seigneur dans nos vies ?
Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.
« Il y a ici bien plus que Salomon » le sage. (v.31). « Il y a ici bien plus que Jonas » le prophète. (v.32)
Il y a la présence active de la personne de Jésus Ressuscité, don du Père pour l’humanité. Qu’il nous soit donné l’ouverture de cœur pour la chercher.
Ma nouvelle voisine étend son linge sur la corde ; il est sept heures du matin. Le soleil d’automne en ce jour de l’Action de grâce nous promet d’assurer du « bien propre » pour le corps, le cœur et l’esprit. Ma voisine prend soin des siens. Oui, la grâce est en action.
La féérie de l’automne n’épargne pas le regard d’après fête : le nécessaire dépouillement atteindra les racines en sollicitant le consentement de l’arbre à revêtir la blanche robe. Oui, la grâce est en action.
J’ai reçu une invitation à me joindre à deux de mes amies. Elles interviennent socialement en milieu moins nanti, parfois même au cœur d’une pauvreté criante. Mères et grand-mères sur le front d’une lutte constante pour une solidarité investie d’actes concrets qui marquent une marche remplie d’humanité. Nous avons toutes trois fait corps dans une intervention luttant contre la violence faite aux femmes en milieu conjugal. Mémorial. Oui, nous avons vu et entendu la grâce en action.
Les féminicides, vécues au Québec au cours de cette année 2021, nous ramènent, dans un espace plus sombre intérieurement. Le combat n’est pas fini. Il y a ombre au tableau.
Notre relation amicale est secouée par des questions insistantes : « Où est-il ton Dieu ? Comment peut-il laisser faire : violence, perversion, abus ? Pourquoi son absence, son silence ? N’est-il pas le Tout-puissant ? ». Un petit miracle peut-être ! La femme de foi que je suis est réellement touchée et aussi bouche bée.
Toi qui me lis ; est-ce qu’il t’arrive d’entendre des questions semblables ? D’être profondément peiné par les fausses images qui atteignent Christ Jésus, son Père et son Esprit ? Ces fausses images sont-elles aussi en toi ? Demandes-tu des miracles ?
Face aux « incrédules qui demandent des miracles », des signes, des preuves, Jésus répond par un refus et renvoie au « signe de Jonas ». (v.29)
Moi, je ressemble au prophète Jonas, avant qu’il ne se décide à porter la Parole de Dieu aux habitants de Ninive. J’ai retardé la réponse à l’invitation de mes amies : une fuite loin de la Présence de Dieu, loin de porter sa Parole en actes. Avec mes amies, faire vérité, dire ce qui me touche, nommer l’Amour et la Miséricorde du Dieu que je connais. Je viens de sortir de la baleine en prenant rendez-vous avec elles. Oui, la grâce est en action.
Un deuxième mouvement : regarde Jésus et laisse-toi regarder par Lui.
Jésus refuse d’accomplir des signes sur commande. Le véritable sens des miracles rapportés dans les évangiles, nous le trouvons là où Jésus invite à la conversion, au retournement du cœur.
Impératives paroles qui mettent en marche : lève-toi, sors de ton tombeau, va et ne pèche plus, quitte ton manteau de tristesse, ouvre-toi, viens et suis-moi, donne tes biens aux pauvres… Ses actes font entrevoir qui il est lui le « Fils de l’Homme ». (v.30)
Croisements de regards. Long silence dans cette rencontre.
Grandeur et pauvreté se côtoient. Dans cette proximité, le cœur apprend à collaborer avec Christ Jésus.
Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.
Ce qui compte, c’est cette détermination de choisir la vie, comme une option définitive, un oui à l’alliance proposée à l’être humain par le Vivant. Christ Jésus redonne sens à tout ce qui est humain.
« Je compte sur toi pour créer de la vie, partout où tu passes, pas n’importe quelle qualité de vie, celle que je te donne, celle du Ressuscité. » (Simone Pacot)
L’Action de grâce, c’est la grâce en action dans nos vies.
Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)
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