Méditation : L’espérance prend parole (No 148)

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Évangile du Lundi 7 mars 2022 – 1re semaine de Carême (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» Mt 25, 31-46

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.”
Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Méditation

En ce temps de carême, appelé(e)s à entendre la Parole du Jugement dernier selon Matthieu, ouvrons notre cœur comme un « petit », dans la simplicité et la capacité de recevoir lumière et vitalité dans une rencontre avec le Dieu d’Amour.

La narration de l’évangile résonnera comme Bonne nouvelle, comme Espérance et non comme une exigence menaçante sous forme de lois.

Un premier mouvement : je prends acte de ce qui m’habite.

Je contacte quelques énoncés de la profession de foi des chrétiens et des chrétiennes :  je crois en Jésus Christ, mort et enseveli, descendu aux enfers, ressuscité d’entre les morts, assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts. Quelle est donc l’espérance non entendue dans ce credo ?

Marcher avec d’autres dans la foi en direction de Christ Jésus capable de peser le poids d’une vie d’homme et de femme. Le fait de croire que ce poids sera dévoilé un jour par Lui en ayant comme critère ses Paroles de Maître, de Fils bien aimé, de Frère aimant n’est pas sans avoir un impact dès maintenant. Il y a foi, il y a joie pour faire la route de jour et de nuit et devenir fils et filles de Dieu.

Un désir ardent habite mon être : m’ouvrir à l’Amour de Dieu tant que je vivrai et entrer dans la fierté de devenir humaine à force de vivre. Voilà mon credo.

« Évangile tu bouleverses l’univers de nos certitudes, et tu bousilles le GPS dont nous nous servons pour nous déplacer dans la vie. » (André Myre)

Qu’est-ce qui nous accapare au point de ne pas voir, autour de nous, les personnes qui sont dans le besoin d’être aimées avec respect dans leur situation de vie ? Nos actes concrets disent-ils cet amour présent, bienveillant, miséricordieux ?  Marchons-nous seul(e)s dans la vie ?

Un deuxième mouvement : regarde Jésus et laisse-toi regarder par Lui.

La Parole verse en nous un amour abondant que l’Esprit éveille avec force si nous lui ouvrons notre cœur.

« Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume (…) Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger, et vous m’avez accueilli; j’étais nu, et vous m’avez habillé; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (V. 34-37)

« Jésus a vécu cœur ouvert tout au long de sa vie. » (CD: Tu as ouvert un passage)

« Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu » (V.37) avoir faim, soif, être étranger, être nu, malade ou en prison et avoir été là pour toi ? « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (V.40)

La valeur de toute vie humaine sera dévoilée sur la base des Paroles de Jésus.

La Parole nous place aussi sans ménagement devant son côté tranchant : « Allez-vous-en loin de moi… dans le feu éternel » (V.41), car vous n’avez rien fait pour l’un de ces petits et ainsi c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. (V.45)

Loin de l’amour, les mots enfer et « châtiment éternel » deviennent avertissement et urgence de changer de route. Quelque part en nous, ces mots nous font trembler un peu. Jésus, nous te demandons lumière et paix en ces lieux intérieurs où nous sommes si petits et en décalage avec le puissant amour entre toi et ton Père.

Il y a l’acceptation de la condition humaine : nous mourrons tous un jour. Cette solitude, cette angoisse nous l’appelons « enfer ». C’est là où l’amour ne peut plus pénétrer. Or nous croyons que Jésus Christ est descendu aux enfers. S’il a franchi la porte de notre ultime solitude, alors « il faut dire que là où aucune main, aucune voix, aucun « tu » ne pouvait atteindre, il y a maintenant Jésus Christ. L’enfer en tant qu’il est identique à la mort, est surmonté. » (François Varillon)

Alors, l’enfer désormais est autre chose. « Allez-vous-en loin de moi. » C’est la mort éventuelle de ceux qui sont à tel point, repliés sur eux-mêmes dans l’égoïsme qu’ils ne peuvent plus s’ouvrir à l’amour. Une main tendue, ils ne la voient pas; une voix, ils ne l’entendent pas: le cœur est endurci. L’enfer est un état, pas un lieu.

Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.

Sortons de cet état d’indifférence, de fermeture, d’endurcissement si nous en expérimentons, ne fût-ce, qu’un moment d’égarement. Notre liberté entre en jeu dans ce combat, notre adhésion de foi en l’Amour entre en déplacement vers « le Royaume préparé pour nous depuis la fondation du monde. » (V.34)

L’espérance prend Parole.

« Voici ce qu’à mon cœur je rappellerai pour reprendre espoir :

Les faveurs de Yahvé ne sont pas finies, ni ses compassions épuisées; elles se renouvellent chaque matin, grande est sa fidélité ! Ma part, c’est Yahvé ! dit mon âme, c’est pourquoi j’espère en lui » (Bible de Jérusalem, Lm 3, 21-24).

Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)

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