Méditation : « La mesure de l’Amour c’est d’aimer sans mesure » (No 133)

Évangile du Dimanche 20 février 2022 – 7e dimanche du temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » Lc 6, 27-38

En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique. Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas. Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant. Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent. Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

Méditation

Aujourd’hui, Jésus nous donne 4 commandements nouveaux. Il s’agit en effet d’inverser nos réflexes ordinaires : réflexe du talion, qui nous fait rendre le mal pour le mal.  Aujourd’hui, Jésus nous demande d’aimer nos ennemis et précise ce qu’il entend par aimer ses ennemis. Cela va très loin, et pourtant cela tient en trois mots :

  • Faire du bien à ceux qui nous haïssent,
  • Souhaiter du bien à ceux qui nous maudissent,
  • Prier pour ceux qui nous maltraitent.

L’amour des ennemis ce n’est pas de l’amitié, pas de l’affection, rien de naturel ou de familial. Il s’agit d’agape, cet Amour qui vient de Dieu, cet amour surnaturel comme l’amour du samaritain.

Un amour présent en nous, mais qui ne vient pas de nous. L’œuvre de Jésus en nous. Cet amour est enfant de la foi, car il est un acte de foi (en Jésus présent) avant d’être un acte d’amour (en Jésus agissant en nous).

Puis Jésus, après ces consignes sur l’amour sans frontières, en vient à nous donner des exemples. Jésus nous invite à casser le cercle vicieux de la violence par un acte inattendu : la joue qu’il faut tendre, le manteau qu’il faut laisser prendre et les deux mille pas qu’il faut faire.

Volontiers nous dirions : « Ce n’est pas réaliste ! », et nous sommes tentés de repasser après Jésus pour préciser, ou relativiser son message. Instinctivement nous nuançons : « Cela dépend des circonstances… Il faut voir dans chaque cas ! ». Mais  c’est un nouveau style de vie que Jésus veut nous donner, un nouveau regard sur la vie, les événements, les personnes et sur Dieu même.

L’amour vrai consiste à faire vivre. C’est toujours une initiative, un amour qui commence le premier. Et c’est bien ainsi d’ailleurs que procède l’amour de Dieu, comme le souligne Jésus : « Aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien attendre en retour. Votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants ».

Jésus ose parler de récompense. Mais où est, alors, la gratuité ? La gratuité demeure entière, car la récompense dont parle Jésus n’est pas un nouvel avoir, mais un supplément d’être. Nous ne pouvons pas ne pas la vouloir de toutes nos forces, car elle consiste à « êtres fils du Très-Haut ». Plus nous aimons Dieu pour lui-même, et plus nous sommes confortés dans notre autonomie de fils. Plus nous aimons nos frères pour eux-mêmes, plus grandit en nous la ressemblance à notre Père. Cette ressemblance n’est pas une récompense à laquelle nous pourrions renoncer, mais le sens et le but de notre vie sur terre. C’est même l’amorce en nous de la vie éternelle.

Sr Bénédicte You

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