Évangile du Mardi 24 janvier 2023 – 3e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère » Mc 3, 31-35
En ce temps-là, comme Jésus était dans une maison, arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
Méditation
Jésus est dans une maison. Le lieu de la famille par excellence. Ne parle-t-on pas de la maison paternelle ? De la maison où j’ai grandi ? De la maison de mon enfance… ? La maison est l’enveloppe protectrice de la famille, qui la met à l’abri, qui sent bon quand la soupe est en train de chauffer, qui abrite nos nuits et nos jours.
Jésus est dans une maison… On ne sait pas où. Mais on sait que quelqu’un l’a reçu, une famille de disciple peut-être. Et cette maison est animée par sa présence… « une foule était assise autour de lui… ». La maison, lieu de rassemblement, où l’autre peut entrer. Dans mon enfance, j’avais une tante qui ouvrait sa maison à tous ceux que ses enfants invitaient. On disait que c’était comme une auberge. Mais quel beau climat de joie et de partage y régnait !
Voilà la scène : Jésus est dans une maison, accueilli, et on est assis autour de lui. Et on l’écoute. Il est ce nouveau prophète qui passe de village en village pour parler, comme personne avant lui, de la bonté du Père. On vient pour l’entendre, pour entendre ce qui nous atteint au plus profond. On vient aussi avec l’espérance d’une guérison, d’une consolation. Rassemblés autour de Lui… nous ne faisons qu’un. Nous ne sommes plus une foule anonyme, et un sentiment d’appartenance monte en nous.
Mais tous ne sont pas touchés de la même manière par ce Jésus qui présente les choses de la vie avec un regard nouveau, simple, et apaisant. Les scribes voient en lui un possédé et sa famille, ses proches, pensent qu’il est fou, qu’il a perdu la tête.
C’est à ce moment que « sa famille » arrive à l’extérieur de la maison où il se trouve… et qu’on demande à le voir. Ils le cherchent pour s’emparer de lui et le ramener à la raison, à la maison. On voit bien ici que la maison n’a pas le même sens.
Et là, quelque chose d’inattendu va se produire. Jésus va dévoiler qui est sa famille. « Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, voilà mon frère, ma sœur, ma mère. »
Cette affirmation surprenante résonne depuis deux mille ans et nous rejoint encore aujourd’hui. Une nouvelle identité s’ajoute à mon identité de sang. Je suis aussi fils, fille en Dieu. En prononçant cette parole, Jésus change mon regard sur l’autre. Jésus me fait voir que j’ai de nombreux frères, de nombreuses sœurs, une famille possible qui s’étend à l’infini, une famille inattendue, mais bien réelle quand je l’accueille dans mon cœur.
Pierre-Marie Cotte
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