Évangile du Lundi 7 février 2022 – 5e semaine du temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau étaient sauvés » Mc 6, 53-56
En ce temps-là, après la traversée, abordant à Génésareth Jésus et ses disciples accostèrent. Ils sortirent de la barque, et aussitôt les gens reconnurent Jésus : ils parcoururent toute la région, et se mirent à apporter les malades sur des brancards là où l’on apprenait que Jésus se trouvait. Et dans tous les endroits où il se rendait, dans les villages, les villes ou les campagnes, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés.
Méditation
Avec Marc, tout en touchant le rapport intime qui unit salut et santé au cœur de la mission de Jésus, nous apprenons à rester à l’affût des passages du Vivant. Impératif choix de rester ancrés dans le réel de nos quotidiens. Nous y serons assistés par l’Esprit pour y reconnaître les passages de Christ Jésus et la Présence aimante du Père.
Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.
Dans le froid glacial de février, à peine à l’orée du jour, s’est glissée du côté du levant, par les fenêtres de ma maison, une grande écharpe de lumière aux couleurs du fuchsia. L’horizon s’élargissait devant moi et me rejoignait au-dedans. Seul un matin d’hiver si blanc peut refléter un tel éclat ! Mes yeux ont vu « cette grande lumière se lever. » Elle trouait la nuit, elle ouvrait tranquillement le sombre. Elle dirigeait mes pas instables. « Tu as fait croître ma joie. » (Es 9, 2)
Cet instant allume en moi le feu de ta Parole donnée ! Le salut est entré chez-moi : paix et plénitude de vie bien plus que tranquillité psychologique.
« Moi, lumière, je suis venu dans le monde, pour que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. » (Jn 12, 46)
Laissons-nous enseigner par ce dont nous sommes habités au creux de notre chair. Ces mots de Francine Carillo continuent la révélation de cette lumière qui se donne : Dieu ne se prouve pas, il s’éprouve à travers les empreintes qu’il laisse en nous et dont les plus hautes sont la joie et la paix qui naissent, non d’un retrait, mais d’un «embrassement» du réel.
Un deuxième mouvement : regarde Jésus et laisse-toi regarder par Lui.
L’embrassement du réel, regardons-le dans la Parole que Marc nous ouvre aujourd’hui. Jésus s’est véritablement tourné vers le monde qui demande à vivre. Là est sa mission reconnue par et en lui, assurée de l’assistance de l’Esprit et donnée par Dieu son Père.
Avec plusieurs de ses disciples, après la traversée du lac jusqu’à la rive de Génésareth, ils accostèrent. « Ils sortirent de la barque et aussitôt les gens reconnurent Jésus. » (v.54)
Cette venue de Jésus surprend, réjouit le cœur de ceux et celles qui le reconnurent et Jésus lui-même est en joie. Le cœur de Dieu bouge toujours en contact avec ceux et celles qui reconnaissent son passage.
Et moi, je la reconnais cette Présence de Jésus dans le concret de ma vie ? Comment cela se fait-il ?
Avaient-ils reçu sa Parole et vu de près ses gestes de bonté et de miséricorde ? L’avaient-ils suivi pour ne rien perdre de sa présence et de son regard ? Étaient-ils fascinés, touchés par le dedans, émerveillés par les guérisons qu’ils avaient vues de leurs propres yeux ? Le salut était-il entré chez eux ?
Mon imaginaire ne déborde certainement pas. En reconnaissant Jésus, ils nous donnent signe de l’accueil qu’ils lui font. La mise en route rapide, qui suit le début de la marche vers villes et villages des environs, nous fait toucher le réel de leur générosité, de leur audace d’annoncer le passage de Jésus parmi eux. Ils collaborent à l’invitation à le rencontrer : leur foi et leur joie sont ici reconnues.
Suivons-les ! Quelle ardeur nous voyons se déployer selon la traduction de la Bible de Jérusalem : « des gens qui l’avaient reconnu parcoururent toute la région et se mirent à transporter les malades sur leurs grabats, là où l’on apprenait qu’il était. » (v.54,55)
« Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés. » (v.56)
Si nous nous souvenons de la guérison de la femme souffrant d’hémorragies, c’est bien par ce même toucher au milieu d’une foule que Jésus sentit une force guérisseuse sortir de lui. Il manifeste lui aussi le réel de ce qui l’habite. Jésus lui dit alors : « Confiance ma fille ! Ta foi t’a sauvée. » (Mt 9,22)
Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.
Nous ne pouvons atteindre le vrai Dieu qu’en passant par sa propre réalité. Cela demande vigilance : il est indispensable d’être dans l’instant, dans le réel de nos vies pour rencontrer l’Amour de Dieu en action et se laisser transformer par Lui.
Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)
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