Évangile du Lundi 5 septembre 2022 – 23e semaine du temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Ils observaient Jésus pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat » Lc 6, 6-11
Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la synagogue et enseignait. Il y avait là un homme dont la main droite était desséchée. Les scribes et les pharisiens observaient Jésus pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat ; ils auraient ainsi un motif pour l’accuser. Mais lui connaissait leurs raisonnements, et il dit à l’homme qui avait la main desséchée : « Lève-toi, et tiens-toi debout, là au milieu. » L’homme se dressa et se tint debout. Jésus leur dit : « Je vous le demande : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de la perdre ? » Alors, promenant son regard sur eux tous, il dit à l’homme : « Étends la main. » Il le fit, et sa main redevint normale. Quant à eux, ils furent remplis de fureur et ils discutaient entre eux sur ce qu’ils feraient à Jésus.
Méditation
Une heureuse parole ouvre un nouveau chemin en ce rendez-vous pour les méditations de la Parole de Dieu de 2022-2023.
Une parole de Jésus semée et déjà agissante au cœur d’un événement pour délivrer la loi de l’interprétation étouffante qui instaure un pouvoir froid et rigide au détriment de la vie humaine.
Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.
« Béni sois celui qui ose il ne mourra pas à petit feu. » (Ingrid St-Pierre) Cette lumineuse chanson annonce la délivrance de situations humaines étriquées qui rendent la vie si étroite que l’on a peine à respirer. Il faudra sans doute mettre en œuvre un mouvement pour choisir la vie et la rendre plus humaine. « Je suis venu pour la vie et la vie en abondance. » (Selon Jean l’évangéliste)
Nous sommes en ce jour de la fête du Travail devant quelqu’un, l’homme à la main desséchée, dans l’incapacité d’exécuter un travail pour vivre et faire vivre les siens. Bien malgré lui, il a été relégué aux plus basses considérations sociales où les catégories de gens sont parquées selon des interprétations confuses concernant le sens de la maladie. Rappelons-nous ce qui est demandé aux gens de la société religieuse juive du temps de Jésus : l’obéissance absolue aux lois.
Sommes-nous complètement exempts de telles interprétations qui rangent l’humain dans l’étroitesse de nos propres jugements ? De nos propres exigences ? De nos propres lois ? « Je suis venu pour que vous ayez la vie et la vie en abondance. »
Nous avons devant nous, en cette période électorale occasions multiples de réviser nos choix pour servir, non le pouvoir, mais la vie.
Un deuxième mouvement : regarde Jésus et laisse-toi regarder par Lui.
Jésus entre dans la Synagogue pour y enseigner. Plusieurs épisodes des évangiles relatent ces scènes concernant le sabbat où il y a confrontation entre Jésus entouré de ses disciples et les pharisiens et les scribes. Avec la loi, il y a grande résistance et Jésus la connaît bien cette résistance. Le pouvoir est en jeu.
« Les scribes et les pharisiens observaient Jésus pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat; ils auraient ainsi un motif pour l’accuser. » (V.7)
Marc (3,4-5) raconte qu’ils se taisaient devant les questions provocantes de Jésus : le jour du sabbat, faire le bien ou faire le mal ? Sauver une vie ou la perdre ? Il promena sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leur cœur. Jean dit que Lui sait « ce qu’il y a dans l’homme. » (Jn 2,24)
Libre et lumineux ce Jésus posant son regard de compassion sur l’homme à la main desséchée. Oui, symboliquement Jésus place l’homme au beau milieu des gens : « l’homme se dressa et se tint debout. » (V. 9) « Étends la main » ordonna Jésus. Il le fit et sa main redevint normale. »
Je m’arrête silencieuse pour saisir ce qui se vit entre Jésus et Lui.
J’ose désirer ce même regard aimant à la manière de Jésus sur plusieurs adolescents et adolescentes paralysés sous le poids du trop. Les exigences de l’illusion du « no limit » font ravages chez plusieurs d’entre eux. Quel coût humain que cette injonction moderne à être toujours plus ! La condamnation à réussir et à se dépasser s’accompagne de la crainte de n’être pas à la hauteur, de la peur de ne pas y arriver, du sentiment d’être seul… Cet impératif de performance, nouvelle règle de la société du travail, génère burn-out et dépressions. Quel dessèchement que cette nouvelle barbarie !
Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.
Christ Jésus met au cœur des humains proches des jeunes en difficulté autant d’amour et de respect que ton cœur saurait verser dans leur être. Que ton Esprit aide à leur trouver une place au beau milieu d’une communauté humaine signifiante.
Recherchons en nous ce lieu intérieur où Christ Jésus agit par son Esprit. Il guérira le dessèchement en notre propre cœur. Recevons de lui l’audace d’exercer avec discernement un regard libre et compatissant à la manière de Jésus.
Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)
DROIT D’AUTEUR
La méditation peut être partagée à toutes et à tous, en tout ou en partie, mais le nom de l’auteur et l’indication du centre le Pèlerin avec l’adresse du site (www.lepelerin.org) doivent être inscrits, car les droits d’auteur demeurent. Merci de votre compréhension.